L'étude botanique et phytosociologique complète du site reste à effectuer. Au début des années 2000, des observations préliminaires ont été effectuées par D. Champluvier, qui y a reconnu les groupements suivants:
- suintements à Hydrocotyle vulgaris (très rare en Gaume);
- bas-marais à Carex pulicaris, Scorzonera humilis, Colchicum autumnale, etc.;
- jonçaies acutiflores abritant notamment Dactylorhiza majalis;
- nardaies, dans les parties les plus sèches, avec Pedicularis sylvatica, Danthonia decumbens, Platanthera bifolia, Ranunculus polyanthemoides, Festuca rubra, F. filiformis, ... ;
- massifs arbustifs composés à Salix spp., Prunus spinosa, etc.
On peut y ajouter, notamment:
- des mégaphorbiaies à Filipendula ulmaria;
- des cariçaies à Carex acuta et à Carex vesicaria;
- plus localement des cariçaies à Carex rostrata;
- des prairies de fauche peu amendées riches en Rhinanthus minor et Leucanthemum vulgare;
- des fourrés et bosquets humides à Salix cinerea, Salix aurita, Salix caprea, Prunus padus, Alnus glutinosa, Populus tremula etc.
Dans la réserve naturelle (cf demande d'agrément), les bas-marais sont localisés dans la partie nord et occupent les anciens drains et les zones de suintements. Les espèces les plus caractéristiques sont Hydrocotyle vulgaris, Equisetum fluviatile, Eriophorum angustifolium, Crepis paludosa, Carex panicea. On observe cependant une forte progression de Juncus acutiflorus mais aussi d'Eupatorium cannabinum et Valeriana officinalis, au détriment des espèces précédentes.
Les prés oligotrophes rassemblent Festuca rubra, Nardus stricta, Succisa pratensis, Scorzonera humilis, Potentilla erecta, Ranunculus serpens subsp. polyanthemoides, Dactylorhiza majalis, Platanthera chlorantha, Platanthera bifolia, Hieracium umbellatum, Polygala vulgaris, Carex pulicaris mais aussi, ponctuellement, Calluna vulgaris.
La réserve comprend encore une bande de prairie à Deschampsia cespitosa.
L'intérêt faunistique de la réserve naturelle et des zones alentours est principalement d'ordre entomologique et ornithologique.
L'avifaune nicheuse comprend des espèces du bocage comme la pie-grièche écorcheur (Lanius collurio), la fauvette grisette (Sylvia communis), la fauvette babillarde (Sylvia curruca), le bruant jaune (Emberiza citrinella), le pipit farlouse (Anthus pratensis), l'hypolaïs polyglotte (Hippolais polyglotta), le tarier pâtre (Saxicola torquatus), le rouge-queue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus), etc.
Le tarier des prés (Saxicola rubetra), espèce des prairies maigres en régression dramatique en Région wallonne, était encore noté comme nicheur sur le site dans les années 1990, mais il a à présent quasiment disparu du bassin de la Semois.
Dans les parties les plus humides se cantonnent le bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus), la gallinule poule d'eau (Gallinula chloropus) ainsi que, en hiver et en période de migration, par la bécassine des marais (Gallinago gallinago). La pie-grièche grise (Lanius excubitor) ne fréquente la zone qu'en hiver.
Parmi l'entomofaune, très imparfaitement connue, figurent différentes espèces de papillons de jour d'intérêt patrimonial, comme le damier noir (Melitaea diamina), le gazé (Aporia crataegi) ou encore le petit collier argenté (Boloria selene). D'autres lépidoptères peu communs sont également signalés: le zygène du trèfle (Zygaena trifolii), le ramoneur (Odezia atrata), le procris de l'oseille (Adscita statices).