La portion aval de la vallée de l'Eau d'Heure, depuis le village de Jamioulx jusqu'à la confluence avec la Sambre, présente des biotopes diversifiés, aussi bien dans la zone alluviale que sur les versant de la vallée : prairies plus ou moins humides, pâtures, haies et bosquets, bras morts, bois, affleurements rocheux, carrières désaffectées, pelouses sèches, friches, vergers haute-tige, etc.
L'étude phytosociologique de plusieurs de ces biotopes a été menée récemment par F. HAGON et F. MOREAU et peut être esquissée comme suit.
Les berges de la rivière portent localement une aulnaie rivulaire avec Alnus glutinosa parfois très gros, ainsi qu'Acer pseudoplatanus, Acer platanoides, Populus sp., Prunus padus, Prunus avium, Salix purpurea subsp. lambertiana, Euonymus europaeus, Crataegus monogyna, Brachypodium sylvaticum, Carex divulsa, Dipsacus pilosus, Epilobium montanum, Melica uniflora, Poa nemoralis, Persicaria hydropiper, Rumex sanguineus, Stellaria nemorum, ...
Les versants ombragés peuvent porter une érabliaie de ravin souvent fragmentaire et appauvrie.
Certains affleurements rocheux calcaires portent une intéressante végétation constituée de Sisymbrium austriacum, Ceterach officinarum, Festuca pallens, Campanula persicifolia, ...
Dans les carrières désaffectées, comme celle du Pont-à-Nôle, on trouve une succession intéressantes de végétations allant de la pelouse ouverte pionnière à cladonies à des boisements pionniers en passant par des friches plus ou moins rudéralisées et des fourrés arbustifs.
Les pelouses ouvertes renferment Arabis hirsuta, Geranium columbinum, Acinos arvensis, Thymus pulegioides, Potentilla neumanniana, Erodium cicutarium, Echium vulgare, ...
Les pelouses calcicoles mésophiles sont constituées de Bromus erectus, Lotus corniculatus, Pimpinella saxifraga, Thymus pulegioides, Linum catharticum, Centaurea gr. jacea, Picris hieracioides, ...
En lisière des fourrés thermophiles on note Brachypodium sylvaticum, Clinopodium vulgare, Vincetoxicum hirundinaria, Orchis anthropophora (une des seules localité de la région).
Les lichens de la vallée de l'Eau d'Heure ont été inventoriés récemment par ERTZ & DUVIVIER (2004) qui ont reconnu plus de 200 taxa dans une vingtaine de sites différents depuis la source jusqu'à la confluence avec la Sambre.
Un relevé dans la carrière désaffectée du Pont-à-Nôle à Montigny-le-Tilleul illustre divers cortèges en place, rassemblant environ 60 taxa (obs. J.-P. DUVIVIER) :
- sur les piquets et murs de béton ou de brique : Lecanora dispersa, Lecanora albescens, Rinodina gennari, Caloplaca lithophila, Caloplaca citrina, Candelariella aurella, Toninia aromatica, ... ;
- sur les petits cailloux : Staurothele hymenogonia, Verrucaria muralis et Verrucaria viridula ;
- Sur les surplombs rocheux protégés des intempéries : Caloplaca flavocitrina, Lepraria incana, Lepraria crassissima, Lepraria lobificans ;
- sur les parois calcaires humides : Verrucaria macrostoma, Aspicilia contorta, Placynthium nigrum, Caloplaca flavescens, Agonimia tristicula, Protoblastenia rupestris ;
- sur les parois calcaires éclairées : Lobothallia radiosa, Lecidella stigmatea, Lecanora muralis, Rinodina bischoffi, Catillaria lenticularis, Fulgensia fulgens, Caloplaca flavescens, Protoblastenia rupestris, Verrucaria muralis, Verrucaria nigrescens, Candelariella aurella ;
- sur le sol des pelouses ouvertes calcicoles : Cladonia furcata, Cladonia pocillum, Cladonia chlorophaea, Cladonia rangiformis, Peltigera rufescens, Toninia sedifolia, Placidium squamulosum, Colema auriforme, Mycobilimbia sabuletorum ;
- sur les branches et troncs des fourrés : Phaeophyscia orbicularis, Ramalina farinacea, Hypogymnia physodes, Physcia tenella, Physcia adscendens, Lecanora symmicta, Lecanora chlarotera, Parmelia sulcata, Parmelia ulophylla, Parmelia glabratula, Parmelia subaurifera, Parmelia saxatilis, Buellia punctata, Opegrapha varia, Lecidella elaeochroma, Candelariella reflexa, Xanthoria parietina, Xanthoria polycarpa, Cladonia coniocraea, Cladonia fimbriata.
La faune est remarquablement diversifiée pour une zone suburbaine. Sur le plan entomologique, il faut souligner la présence de diverses espèces rares, en limite d'aire ou menacées à l'échelle régionale, notamment les papillons Lysandra coridon Carcharodus alceae, Satyrium w-album, Issoria lathonia, Melanargia galathea, etc. (voir HECQ, 2004 et 2005).