Le Bois de la Grattière occupe un versant abrupt qui marque l'emplacement d'un ancien méandre de la Sambre, considéré par CORNET comme l'un des plus beaux exemples que l'on connaisse en Belgique. Il est drainé par le ruisseau de la Grattière qui dévalle le versant boisé d'abord vers le nord, avant de prendre la direction de l'ouest lors de sa traversée dans des prairies, puis de nouveau vers le nord pour se jetter dans la Sambre, à hauteur de l'Abbaye d'Aulne.
Sur les cartes topographiques comme sur le terrain, on voit bien le versant extérieur du méandre, relativement très escarpé, se développer en un amphithéâtre continu, presque partout boisé. Le noyau du méandre abandonné est une colline présentant, sur son côté sud, une pente couverte de cultures, qui s'élève doucement vers le nord..., à l'endroit de la rupture du pédoncule du méandre'.
A l'origine, la Sambre, venant de Hourpes, décrivait vers le sud une grande boucle de plus de 2 km, puis reprenait la direction du nord. Ce grand méandre allongé et encaissé présentait une rive concave abrupte nettement marquée et une rive convexe en pente douce. L'érosion latérale, importante de part et d'autre de l'isthme du méandre a déclenché le recoupement de celui-ci. La Sambre s'est déversée alors d'ouest en est, approximativement selon sont trajet actuel.
L'ancien méandre a été remblayé ensuite partiellement "grâce à des apports ayant glissé des hauteurs avoisinantes. Il est actuellement utilisé par les deux ruisseaux qui descendent de Gozée, le ruisseau de l'Ermitage, qui a occupé la branche est de l'ancien méandre, et le ruisseau de l'Abbaye (ou ruisseau de la Grattière) qui en a occupé la branche ouest" (DUVIGNEAUD, 1966).
Le ruisseau de la Grattière a creusé un ravin profond dans les assises de l'Emsien moyen et supérieur. Ses versants sont très raides et encaissés et il y règne un microclimat frais (idem).
Le pouvoir érosif du ruisseau est très grand et les assises de l'Emsien affleurent dans le lit du cours d'eau. Au débouché du ravin, le ruisseau a formé un cône de déjection qui dévie son cours vers l'est.
D'après C. DELMARCHE (DEMNA-DNE, avis du 12/09/2001): Le Bois du Prince fait partie d'un massif forestier couvrant une large part des versants de la Sambre. Il est constitué principalement de chênaies du Stellario-Carpinetum et de hêtraies de l'Asperulo-Fagetum.
Parmi les espèces ligneuses dominantes figurent notamment Fagus sylvatica, Quercus robur, Fraxinus excelsior, Carpinus betulus, Acer platanoides, Acer pseudoplatanus, Acer campestre, Prunus avium, Tilia cordata, Ulmus minor, Sorbus aucuparia, Alnus glutinosa, Alnus incana, Ilex aquifolium, Sambucus nigra, Sambucus racemosa, Ribes uva-crispa, Ribes rubrum, etc.
Dans le sous-bois s'observent Anemone nemorosa, Hedera helix, Carex sylvatica, Dryopteris filix-mas, Epipactis helleborine, Euphorbia amygdaloides, Lamium galeobdolon, Polygonatum multiflorum, Vinca minor, Arum maculatum, Ranunculus auricomus, Adoxa moschatellina, Allium ursinum, Primula elatior, Convallaria majalis, Lonicera periclymenum, Viola riviniana, Luzula sylvatica, Oxalis acetosella, Hyacinthoides non-scripta, Luzula pilosa, Lysimachia nemorum, Veronica montana, Chrysosplenium oppositifolium, Stellaria nemorum, Ranunculus ficaria, etc.
Diverses autres espèces apparaissent sur les lisières et dans les clairières forestières, comme Deschampsia flexuosa, Hieracium murorum, Stellaria holostea, Senecio ovatus, Ajuga reptans, Lysimachia nummularia, Urtica dioica, Rubus caesius, Glechoma hederacea, Geum urbanum, Aegopodium podagraria, Heracleum sphondylium, Silene dioica, Galium aparine, Geranium robertianum, Alliaria petiolata, Carex pendula, Cornus sanguinea, Crataegus monogyna, Euonymus europaeus, Ligustrum vulgare, ...
Le Bois de la Grattière est situé dans le prolongement ouest du Bois du Prince. Il présente un ravin couvert par une forêt riche en fougères dans laquelle on note Fagus sylvatica, Quercus robur, Carpinus betulus, Acer pseudoplatanus, A. platanoides, Hedera helix, Ilex aquifolium, Dryopteris affinis subsp. robusta, Dryopteris dilatata, Phegopteris connectilis, Polystichum aculeatum, Polypodium vulgare, Festuca altissima, Melica uniflora, Poa chaixii,... Dans le haut du versant, on observe un faciès acide à Luzula sylvatica, tandis que les colluvions de bas de pente accueillent des espèces mésophiles et hygrophiles (Arum maculatum, Alliaria petiolata, Lamium galeobdolon subsp.montanum, Polygonatum multiflorum, Primula elatior, Galium odoratum, Hyacinthoides non-scripta, ...).
Le long du ruisseau de la Grattière se développe une frênaie à Fraxinus excelsior, Alnus glutinosa, Carex remota, C. strigosa, C. pendula, Impatiens noli-tangere, Chrysosplenium oppositifolium, Scrophularia umbrosa subsp. neesii, Catabrosa aquatica,... Ensuite, le ruisseau se dirige vers l'ouest. Il traverse des pâturages aujourd'hui abandonnés. Le long du cours d'eau s'est établie une galerie forestière où se mêlent des espèces hygrophiles et des espèces des haies dont Fraxinus excelsior, Alnus glutinosa, Salix sp., Acer pseudoplatanus, Crataegus monogyna, Prunus spinosa, Corylus avellana, Rosa canina, Rubus sp. De hautes herbes hygrophiles et nitrophiles garnissent les berges du ruisseau et les fossés : Urtica dioica, Epilobium hirsutum, Heracleum sphondylium, Angelica sylvestris, Calystegia sepium, Lythrum salicaria, Lycopus europaeus, Eupatorium cannabinum, Lysimachia vulgaris, Stachys palustris, Equisetum palustre, Scirpus sylvaticus, Filipendula ulmaria, Lathyrus pratensis, Lotus pedunculatus, Achillea ptarmica, Rumex conglomeratus, Cirsium palustre, Solanum dulcamara, etc.