• F3 - Condroz occidental

A compléter

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Réserves Naturelles RNOB - Natagora.

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Conservateur de la réserve naturelle RNOB: Jean-Pierre DUVIVIER, rue Ry Del Praile, 75, 5651 Somzée.

A compléter

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Un plan de gestion des terrains en réserve est proposé par TAYMANS (2010). Les objectifs opérationnels de gestion sont:

1. Conserver et restaurer la diversité des habitats prairiaux (humides et secs) d'intérêt patrimonial, tant par la conservation des surfaces existantes que par la restauration et l'extensification des parcelles de prairies dégradées.

2. Conserver et améliorer l'habitat des espèces de l'avifaune - nicheuse et migratrice - des prés extensifs bocagers.

3. Conserver et restaurer les habitats forestiers caractéristiques de la vallée de l'Eau d'Yves (forêts alluviales, chênaies thermophiles acidophiles, chênaies neutroclines), notamment par la conservation et la restauration de lisières progressives et par la mise en place de zones de conservation intégrale.

4. Préserver les caractéristiques naturelles du lit et des berges de l'Eau d'Yves (notamment des plantes invasives) et conserver, améliorer et restaurer l'habitat des espèces liées aux annexes hydrauliques du cours d'eau (zones humides, mares, ancienne cressonnière, frayères, gravières,…).

5. Préserver et développer les populations d'amphibiens et de reptiles, notamment par la restauration de leurs micro-habitats (pièces d'eau, affleurements rocheux,…).

6. Préserver et développer les populations de l'entomofaune, et notamment des papillons de jour par le maintien et la restauration de la diversité et de la structure du milieu.

7. Maintenir et améliorer la richesse biologique globale, en assurant le maintien d'un maximum d'éléments qui lui sont favorables (éléments ligneux notamment).

8. Maintenir l'intérêt paysager de l'ensemble de la zone.

9. Assurer un rôle important dans une approche de découverte de la nature et de sensibilisation du public aux enjeux de la conservation de la nature.

Depuis l'acquisition des terrains à l'automne 2008, quelques activités de gestion ont déjà été entreprises dans la réserve. Il s'agit essentiellement de débroussaillement des nombreuses prairies (UG 1, 2, 5, 6, 10 et 11) et de fauche de restauration d'autres prairies (UG 3 et 4).

Les principes directeurs de l'accès du public sont ceux développés dans l'ensemble des réserves de l'association Réserves Naturelles RNOB, donnant un maximum de possibilités aux visiteurs. Les panneaux d'information inviteront les visiteurs à éviter les excès de piétinement en dehors des chemins et sentiers, et à respecter la flore, la faune (les récoltes et cueillettes ne sont pas permises en dehors des opérations de gestion du site ou de prélèvements réalisés dans un but scientifique dûment encadrées) et le calme dans la réserve.

Les cas particuliers où des espèces ou des communautés seraient menacées par la fréquentation du public seront réglés sans donner l'impression à ce dernier qu'il est exclu de l'observation de la nature. D'une façon générale, un aménagement judicieux des lieux devra permettre de conduire le visiteur partout où il pourra observer sans déranger.

Un effort particulier sera réalisé pour permettre au public de profiter au maximum des richesses naturelles de la réserve : organisation de visites guidées (fixées ou sur demande), de chantiers de gestion, installation de panneaux didactiques, etc. Dans ce cadre, la restauration des chemins périphériques à la réserve pourra être envisagée, notamment au niveau du chemin creux de l'UG27.

Les véhicules motorisés et vélos tout terrain ne seront pas admis dans la réserve, à l'exception des engins agricoles destinés à la fauche et à la récolte du foin et des véhicules dont la présence sera indispensable pour mettre en oeuvre l'une ou l'autre mesure du plan de gestion. Les études scientifiques seront suscitées et menées après accord de la Commission de Gestion.

Pour des motifs de sécurité publique, de protection des espèces, de travaux de gestion, la Commission de Gestion peut interdire temporairement certains accès.

TAYMANS (2010): Le site occupe une vallée encaissée typiquement condrusienne. Il comprend la plaine alluviale, l'intégralité du versant nord et une partie du versant sud de la vallée de l'Eau d'Yves. Son altitude est comprise entre 175 et 230 mètres. Il est traversé d'ouest en est par la ligne de chemin de fer à voie unique L132.

Appartenant au sous-bassin de la Sambre, le site est traversé sur environ 1,5 kilomètre par l'Eau d'Yves, affluent de l'Eau d'Heure dont la confluence se situe à Walcourt. Ce ruisseau, d'une largeur moyenne de 6 mètres au niveau de la réserve naturelle, est classé en 1ère catégorie.

Dans la partie amont du site, l'Eau d'Yves se divise en deux bras d'importance inégale sur une longueur d'environ 330 mètres. Le bras sud correspond à un ancien bief de dérivation établi lors de l'exploitation des forges situées en amont. Une partie de l'Eau d'Yves y était détournée pour alimenter des marteaux pilons de Forge, dit "Maka". Dans cette pratique, l'eau n'est pas rejetée de suite dans la rivière mais est amenée par un bief plusieurs centaines de mètres plus loin afin de permettre son refroidissement. Dans sa traversée de la réserve, l'Eau d'Yves reçoit un petit affluent prenant sa source sur le versant sud de la vallée, qui dévale la pente sur une distance d'environ 200 mètres. Celui-ci alimente encore partiellement d'anciens bassins de cressonnières atterris situés en rive gauche de l'Eau d'Yves, dans la plaine alluviale, avant de se jeter dans l'Eau d'Yves.

En contrebas du versant nord, assez raide, se situent quelques sources de faible importance.

Cette vallée recoupe des couches géologiques composées de grès et schistes du Famennien. Ceux-ci affleurent en plusieurs endroits du site.

D'après la carte pédologique, les sols du fond de la vallée sont des alluvions limoneuses modérément humides à modérément sèches sans développement de profil (Adp - Abp). Les sols des versants et plateaux sont tantôt des colluvions limoneuses peu caillouteuses sèches sans développement de profil (Gbp), tantôt des colluvions limoneuses caillouteuses sèches à charge schisteuse (GbBf), le schiste compact apparaissant parfois entre 20 et 40 cm de profondeur (GbBf4) ou entre 40 et 80 cm de profondeur (GbBf2). Plus au nord, la charge schisteuse est remplacée par une charge psammitique, et à l'ouest, sur le petit plateau, par une charge schisto-gréseuse.

Etant située en région condrusienne, la zone bénéficie d'un climat tempéré subocéanique, caractérisé par une température moyenne de 8°C environ, et des moyennes mensuelles variant de 2°C à 16°C selon les saisons. Les précipitations, bien réparties sur l'année, atteignent un total annuel d'environ 900 mm.

Décrites dans le dossier de demande d'agrément (TAYMANS, 2010), les communautés végétales présentes au sein du site, et plus particulièrement sur les terrains appartenant à la réserve naturelle RNOB, peuvent être distinguées en trois grands groupes:

1. Milieux prairiaux: prés maigres et secs neutroclines à acidoclines et leurs faciès de dégradation, prairies humides alluviales, mégaphorbiaies rivulaires et leurs faciès de
dégradation;

2. Milieux forestiers: chênaies neutroclines à acidoclines, fourrés de recolonisation, aulnaie-frênaie alluviale;

3. Cours d'eau et annexes hydrauliques.

1. Milieux prairiaux

Les prairies constituent plus de la moitié de la superficie totale de la réserve naturelle de l'Eau d'Yves. Celles-ci sont composées à hauteur de 62% par des prés maigres et secs, le restant étant constitué de prairies alluviales mésophiles à humides.

1.1. Prés maigres et secs

Les prés maigres et secs occupent principalement des positions de versants sur lesquels le sol, limono-caillouteux, est superficiel, la roche (grès et schistes) affleurant par endroits. Même si différents grands types de prés maigres et secs peuvent être identifiés sur le terrain, ces milieux sont habituellement extrêmement imbriqués, constituant des mosaïques hétérogènes. De plus, leur abandon depuis quelques années ne facilite pas l'identification précise de ces milieux en transition. On peut néanmoins distinguer :

1.1.1. Des lambeaux de pelouses calcaires mésophiles et méso-xérophiles: cette végétation subsiste dans la réserve, essentiellement dans les zones n'ayant jamais fait l'objet d'intensification agricole. Ces fragments sont actuellement enfrichés en raison de l'abandon du pâturage ou de la fauche depuis plusieurs années. On y observe de nombreux micro-reliefs (touradons, fourmilières, etc.). Les espèces végétales les plus caractéristiques sont Carex caryophyllea, Pimpinella saxifraga, Thymus pulegioides, Origanum vulgare, Luzula campestris, Lotus corniculatus, Brachypodium pinnatum et Trisetum flavescens.

1.1.2. Des éléments de prairies pâturées permanentes pas ou peu fertilisées et de prairies de fauche de basse altitude peu à moyennement fertilisées. Ces milieux, fortement imbriqués et contigus aux lambeaux de pelouses calcaires, sont caractérisés par une strate herbacée très riche en plantes à fleurs. Celle-ci est dominée essentiellement par deux espèces: Centaurea jacea et Leucanthemum vulgare, avec en outre Arrhenatherum elatius, Festuca rubra, Festuca pratensis, Anthoxanthum odoratum, Phleum pratense, Knautia arvensis, Achillea millefolium, Agrostis capillaris, Hieracium pilosella, Centaurium erythraea, Plantago lanceolata, Stellaria holostea, Vicia hirsuta, V. tetrasperma, V. sativa, Senecio jacobaea, Rumex acetosa, Galium mollugo, Daucus carota, Ranunculus acris, Veronica chamaedrys, Veronica arvensis, Agrimonia eupatoria, Agrostis stolonifera, Rumex acetosella, Geranium dissectum, Lotus corniculatus, Trifolium sp., Prunella vulgaris, Cerastium glomeratum, Ranunculus bulbosus, Viola riviniana, Potentilla sterilis, Aphanes arvensis, Cruciata laevipes, Sonchus oleraceus, Crepis capillaris, Geranium dissectum, Hypericum perforatum, Lapsana communis, Scrophularia nodosa, Epilobium tetragonum, Medicago lupulina, Malva cf. moschata, Campanula rapunculus, Carex gr. spicata, Stachys sylvatica, Trifolium repens et Stellaria graminea. Quelques zones de sol dénudé sont colonisées par Myosotis arvensis, Myosotis discolor et Papaver rhoeas.

Outre ce faciès dominant, on peut encore distinguer deux autres variantes de prairie:

*Une variante se développant en position plus fraîche et eutrophe, dominée par le fromental (Arrhenatherum elatius). La végétation y est plus haute, dense, et moins diversifiée, avec notamment Heracleum sphondylium et Digitalis purpurea.

* Une variante se développant sur sol siliceux acide plus maigre, dominée par Agrostis capillaris, accompagnée d'Achillea millefolium, Hieracium pilosella, Rumex acetosella, Knautia arvensis, Verbascum thapsus, Origanum vulgare, Festuca pratensis, Agrostis capillaris, Calystegia arvense, Bromus hordeaceus, Cerastium fontanum, Trifolium dubium, Trifolium pratense et Carex hirta.

1.1.3. Des faciès de dégradation de prairies maigres. Une partie importante des prés secs et maigres a fait l'objet il y a quelques années de tentatives de cultures, notamment de colza. Ces anciens prés, ayant été labourés dans un passé récent, sont dominés, en fonction des endroits, par Urtica dioica, Cirsium arvense et/ou Rumex obtusifolius. La flore herbacée originelle est encore présente par endroits. On note encore Holcus lanatus, Linaria vulgaris, Heracleum sphondylium, Artemisia vulgaris, Geranium molle, Geranium rotundifolium, Epilobium cf. ciliatum, Arrhenatherum elatius, Ranunculus repens, Dactylis glomerata, Stellaria graminea, Malva moschata, Stachys sylvatica, Tanacetum vulgare, Carduus crispus et Cirsium vulgare;
La grande prairie à l'ouest ayant apparemment été cultivée plus longtemps, est quant à elle dominée par Rumex obtusifolius. Celle-ci possède une flore semblable à celle d'une friche agricole. La délimitation entre les zones 'préservées' et les zones anciennement cultivées, est parfois matérialisée sur le terrain par de petits fossés issus du labour.

1.1.4. Des ourlets acidophiles et mésophiles se développent en lisière des boisements et fourrés de prunelliers (Prunus spinosa) et genêts (Cytisus scoparius) bordant les milieux prairiaux. Les espèces caractéristiques de ces ourlets sont Geum urbanum, Veronica chamaedrys, Hypochaeris radicata, Anthriscus sylvestris, Teucrium scorodonia, Stellaria holostea, Lathyrus pratensis, Primula veris, Valeriana repens, Rubus idaeus et Vicia cracca, espèces que l'on n'observe pas ou très peu dans le reste des prés maigres.

Les prés maigres et secs sont piquetés, par endroits, de jeunes plants de noyers (Juglans regia), églantiers (Rosa canina), ronces (Rubus sp.), frênes (Fraxinus excelsior) et chênes (Quercus sp.).

1.2. Prairies humides

1.2.1. Prairies de fauche humides moyennement fertilisées. Cette végétation a une extension assez réduite au sein de la réserve et ne se développe qu'en quelques zones bien délimitées de la réserve qui ont été épargnées par l'intensification agricole, sur des sols gorgés d'eau et riches en matières organiques. Cette végétation est fortement hétérogène du fait de la forte humidité du terrain et des difficultés d'effectuer une fauche régulière. Elle est composée d'une mosaïque de zones à joncs, de zones ± humides, de zones marginales à hautes herbes hygrophiles. Présence importante de graminées prairiales, accompagnées d'une grande variété d'espèces hygrophiles. Ces espèces caractéristiques sont Phalaris arundinacea, Valeriana repens, Angelica sylvestris, Lythrum salicaria, Caltha palustris, Arctium nemorosum, A. lappa, Hypericum maculatum, Carex hirta, Silene dioica, Urtica dioica, Symphytum officinale, Scrophularia auriculata, Heracleum sphondylium, Poa trivialis, Juncus inflexus, Epilobium hirsutum, Juncus effusus, Eupatorium cannabinum, Alopecurus pratensis, Stellaria nemorum, Deschampsia cespitosa, Lychnis flos-cuculi, Veronica beccabunga, Glyceria fluitans, Persicaria bistorta, Persicaria maculosa, ...

1.2.2. Une partie de la prairie humide est située au niveau d'une source. On y observe Caltha palustris, Mentha aquatica, Lycopus europaeus, Nasturtium officinale, Humulus lupulus, Stellaria alsine, Epilobium hirsutum, Cirsium palustre, Angelica sylvestris, Calystegia sepium, Solanum dulcamara, Glyceria sp., Lysimachia vulgaris, Dipsacus pilosus, Stellaria nemorum et Poa trivialis. La végétation de la source est composée de Chrysosplenium oppositifolium, Lamium galeobdolon et Angelica sylvestris.

1.2.3. Mégaphorbiaies nitrophiles et hygrophiles. Ce milieu, dans son faciès non dégradé, est bien représenté tout le long de la rivière de l'Eau d'Yves. Les espèces caractéristiques sont Petasites hybridus, Stellaria nemorum, Myosoton aquaticum, Myosotis scorpioides, Lamium purpureum, Alliaria petiolata, Lamium album, Aegopodium podagraria, Silene dioica, Symphytum officinale, Ribes rubrum, Brachypodium sylvaticum, Arctium sp., Dipsacus pilosus, Iris pseudacorus et Milium effusum.

1.2.4. Une partie importante des prés humides alluviaux ont actuellement un faciès relativement dégradé de mégaphorbiaie nitrophile. Ceux-ci ont fait récemment l'objet de tentatives de culture (labour et culture de maïs) suivant les procédés de la culture biologique. Ces prairies ont donc sans doute été amendées avec de la matière organique il y a quelques années. Elles ont depuis lors été abandonnées et la flore herbacée spontanée les a recolonisées. La végétation herbacée est actuellement appauvrie et dominée par de nombreuses espèces rudérales et nitrophiles, telles qu'Urtica dioica, Artemisia vulgaris et Cirsium arvense. On y observe néanmoins encore quelques autres espèces plus typiques des prairies alluviales en meilleur état de conservation, notamment Epilobium hirsutum, Symphytum officinale, Phalaris arundinacea, Arctium sp., Glechoma hederacea, Mentha aquatica, Dactylis glomerata, Juncus effusus, Stachys palustris, Silene dioica, Juncus inflexus, Lamium purpureum, Eupatorium cannabinum, Iris pseudacorus, Carex hirta, Heracleum sphondylium, Scrophularia auriculata, Dipsacus fullonum, Dipsacus pilosus, Lycopus europaeus, Hypericum maculatum, Ranunculus repens, Filipendula ulmaria, Angelica sylvestris, Myosoton aquaticum, Linaria vulgaris, Calystegia sepium, Humulus lupulus, Lythrum salicaria, Lychnis flos-cuculi, Alopecurus pratensis, Galium aparine, Ajuga reptans, Juncus conglomeratus, Anthriscus sylvestris, Bromus sterilis, Bromus hordeaceus, Poa trivialis, Sysimbrium officinale, Tanacetum vulgare, Rorippa sylvestris. Par endroits, on constate un début de colonisation ligneuse par l'aulne glutineux, le tremble, le frêne, le saule blanc et le saule marsault.

Les prairies alluviales situées au sud du chemin de fer comportent une flore un peu plus diversifiée, mais celles-ci sont occupées à se refermer rapidement en raison d'un envahissement important par de jeunes aulnes glutineux. On y observe, outre la plupart des espèces citées précédemment, également Valeriana repens, Ajuga reptans, Lotus pedunculatus, Plantago lanceolata, Myosotis scorpioides, Sonchus arvensis, Deschampsia cespitosa, Juncus inflexus, Petasites hybridus, Rubus idaeus et Galeopsis tetrahit.

2. Milieux boisés

La plupart des bois présents sur le site sont constitués de futaie claire de chênes pédonculés et sessiles avec un sous-étage de charmes traités anciennement en taillis. La strate arbustive, outre le charme, comporte également l'orme champêtre, le houx, le fusain, le pommier sauvage, le merisier, le néflier, le groseillier à maquereaux, l'érable champêtre, l'érable sycomore et le marronnier. On y distingue différents types de chênaies et d'autres formations forestières ou préforestières:

2.1. Chênaies acidophiles médio-européennes non thermophiles et chênaies-charmaies subatlantiques acidoclines. Ce milieu occupe la plupart des boisements situés en haut de versant. La strate arborescente est essentiellement composée du chêne sessile et de quelques bouleaux verruqueux, alors que le charme, le néflier, le pommier sauvage et le sorbier s'observent dans la strate arbustive. La flore herbacée est composée essentiellement de Teucrium scorodonia, Deschampsia flexuosa, Lonicera periclymenum, Stellaria holostea, Luzula multiflora, Luzula campestris, Anemone nemorosa, Melampyrum pratense, Veronica officinalis, Hypericum pulchrum, Poa nemoralis, Holcus mollis, Cytisus scoparius, Rubus sp., Anthoxanthum odoratum, Luzula luzuloides, Carex pilulifera, Convallaria majalis, Cytisus scoparius, Calluna vulgaris, Hieracium umbellatum, Moehringia trinervia et Dryopteris filix-mas. Le-sous bois s'égaie au printemps des floraisons abondantes de la jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta) et de la stellaire des bois (Stellaria nemorum).

2.2. Chênaies-frênaies subatlantiques neutrophiles. Ce milieu occupe la plupart des boisements dans la partie basse des versants. La strate arborescente est composée de chênes (de dimension parfois respectable), de charme, de merisier, d'érable sycomore, alors que l'orme champêtre, le noisetier, l'aubépine et le sureau noir se rencontrent dans la strate arbustive. La strate herbacée est composée de Lamium galeobdolon, Mercurialis perennis, Dryopteris filix-mas, Polygonatum multiflorum et Melica uniflora. Le-sous bois s'égaie par endroits au printemps des floraisons abondantes de la jonquille (Narcissus pseudonarcissus).

Au sein de ces boisements, on observe quelques affleurements rocheux, avec végétation des fentes de rochers siliceux à Polypodium vulgare et Asplenium adiantum-nigrum.

2.3. Chênaie acidophile maigre. Ce groupement, traité anciennement en taillis, présente des traces d'une ancienne lande sèche à Calluna et Genista subsistant encore dans le sous-bois. La strate herbacée comporte en effet plusieurs touffes de Calluna vulgaris, ainsi que Teucrium scorodonia, Rubus sp., Polypodium vulgare, Lonicera periclymenum, Deschampsia flexuosa.

2.4. Fourrés de recolonisation naturelle. En divers endroits de la réserve, le boisement est jeune et s'apparente à des végétations de fourrés tempérés. La plupart des lisières forestières en contact avec les végétations prairiales sont progressives et caractérisées par des fourrés sur sols neutroclines à acidoclines, frais constitués essentiellement de prunelliers (Prunus spinosa), de genêts à balai (Cytisus scoparius), ainsi que d'aubépine (Crataegus sp.) et d'églantier (Rosa canina). On observe également dans le boisement au nord du méandre principal de l'Eau d'Yves un important fourré de néflier (Mespilus germanica). Localement on observe aussi une végétation intermédiaire entre le fourré sur sols neutroclines à acidoclines, frais, et les chênaies acidophiles médio-européennes non thermophiles et chênaies-charmaies subatlantiques acidoclines. On peut y observer de vieux pierriers, qui attestent de son passé de milieu ouvert. La strate arborescente est dominée par de vieilles cépées de chêne pédonculé, entremêlées de merisiers et de frênes. On trouve dans la strate arbustive le houx, le charme (traité en taillis), le noisetier, l'aubépine, le néflier, le rosier des chiens, l'érable champêtre, le sureau noir et l'érable sycomore.

Une belle aulnaie-frênaie des cours d'eau rapides borde l'Eau d'Yves sur pratiquement toute sa longueur, sous forme d'un cordon rivulaire boisé. Celle-ci est en contact avec le milieu rivière (épirhitron et métarhitron), bien que celle-ci ne soit pas incluse à proprement parler dans les parcelles propriété des RNOB. Ce cordon boisé rivulaire s'étend plus largement dans la plaine alluviale dans la partie de la réserve au sud du chemin de fer. Ce couloir boisé est composé d'arbres d'âges multiples, dont de nombreux arbres morts et/ou cassés, principalement Alnus glutinosa, mais aussi Fraxinus excelsior, Salix alba, Salix fragilis, Acer pseudoplatanus, Alnus incana. La strate arbustive est composée de Ribes uva-crispa, Euonymus europaea, Crataegus monogyna et Acer campestre. La végétation herbacée est relativement nitrophile, et renferme Filipendula ulmaria, Myosotis scorpioides, Chrysosplenium oppositifolium, Aegopodium podagraria, Urtica dioica, Stellaria nemorum, Primula elatior, Stachys sylvatica, Milium effusum, Carex remota, Ajuga reptans, Rumex obtusifolius, Ranunculus repens, Phalaris arundinacea, Festuca gigantea, Petasites hybridus, Galium aparine, Taraxacum sp., Arctium sp., Brachypodium sylvaticum, Dipsacus pilosus, Lamium purpureum, Geranium robertianum, Silene dioica, Symphytum officinale, Glechoma hederacea, Ranunculus ficaria, Geum urbanum, Hedera helix, Scrophularia auriculata, Mercurialis perennis, Anthriscus sylvestris, Lamium galeobdolon. On observe également une population importante de balsamine de l'Himalaya (Impatiens glandulifera).

Une population de Lathraea squamaria est également présente dans la zone, ainsi que Aconitum napellus, probablement échappé de jardin.

Le lit mineur de la rivière comprend de nombreuses plages de graviers exondées. Les berges, tantôt rocheuses, tantôt meubles et abruptes, semblent bien convenir à la nidification du martin-pêcheur (Alcedo atthis). Les petites cascatelles quant à elles sont propices au cincle plongeur (Cinclus cinclus).

Des forêts de conifères exotiques dans le lit majeur des cours d'eau (en fond de vallée) s'observent également. Il s'agit de deux plantations peu entretenues et d'extension restreinte, de mélèze et d'épicéa.

Des haies bien développées, riches en espèces s'observent sur tout le pourtour nord de la réserve, au niveau de deux chemins creux. Les schistes du Famennien affleurent au niveau des talus de ces deux chemins creux. Ces talus sont occupés par une haie touffue de Prunus spinosa, Prunus avium, Quercus robur, Rosa canina, Sorbus aucuparia, Crataegus monogyna, Cytisus scoparius, Malus sylvestris et Rubus sp. La flore herbacée est à tendance acidocline: Stellaria holostea, Teucrium scorodonia, Dryopteris filix-mas, Geranium robertianum, Festuca rubra, Lonicera periclymenum, Hypericum perforatum, ... Une petite haie de charmes et de saules, dont certains taillés en têtards, occupe la plaine alluviale.

3. Cours d'eau et annexes hydrauliques

Au pied du versant de la vallée exposé au nord, la plaine alluviale est occupée par une ancienne cressonnière actuellement abandonnée. Celle-ci se compose de deux bassins parallèles à la rivière et connectés entre eux dans la partie ouest. Ceux-ci sont entourés de digues de terre d'environ 1 mètre de hauteur sur tout leur pourtour. Ces bassins étaient anciennement alimentés par un ruisseau de source dévalant le versant sud de la vallée, qui se déverse actuellement directement dans la rivière en raison de brèches dans les digues. Ces bassins sont encore temporairement inondés en fin de saison hivernale, pour s'assécher progressivement durant l'été. Les bassins, ainsi que les digues, sont occupés par une végétation de mégaphorbiaies nitrophiles et hygrophiles. Quelques saules témoignent d'un début de recolonisation forestière. La strate herbacée est composée des espèces dominantes suivantes : Petasites hybridus, Nasturtium officinale, Urtica dioica et Filipendula ulmaria. On y observe également Iris pseudacorus, Alliaria petiolata, Caltha palustris, Angelica sylvestris, Lemna sp., Scirpus sylvaticus, Sparganium erectum, Carex paniculata (1 gros touradon), Persicaria bistorta (au pied des diguettes), Scrophularia auriculata, Phalaris arundinacea, Myosotis scorpioides, Epilobium hirsutum et Typha latifolia. On y observe également une petite population d'Impatiens glandulifera.

Le bas du versant boisé, au sud de ces bassins est occupé par ce qui était sans doute un canal d'abissage, encore alimenté actuellement par de faibles suintements. On y observe notamment Chrysosplenium oppositifolium et Sanicula europaea.

D'autres groupements intéressants sont présents à proximité immédiate de la réserve. Le versant ouest de la vallée de l'Eau d'Yves, au sud du chemin de fer, est occupé par une frênaie-érablière de ravin acidophile dans laquelle s'observe notamment Polystichum aculeatum.

Ce même versant, au nord du chemin de fer, est occupé en partie par un éboulis de roches siliceuses issu d'un terril provenant des travaux de construction de la ligne de chemin de fer. Celui-ci est intéressant notamment pour sa flore bryologique et lichénologique, ainsi que pour son herpétofaune.

Le bas du versant sud de la vallée est occupé par une chênaie-frênaie subatlantique neutrophile, dont la strate herbacée est composée de Polygonatum multiflorum, Lamium galeobdolon, Luzula pilosa, Angelica sylvestris, Oxalis acetosella, Phyteuma spicata, Hyacinthoides non-scripta, Carex sylvatica et Persicaria bistorta.

La flore vasculaire du site est fort riche et diversifiée: plus de 260 espèces ont été recensées jusqu'ici, dont diverses espèces rares ou intéressantes dans le contexte régional (obs. J.-P. DUVIVIER et J. TAYMANS).

La bryoflore a été étudiée par A. SOTIAUX et J.-P. DUVIVIER en 2009 qui y ont notés les cortèges suivants:

- plaine alluviale: Eurhynchium striatum, Cirriphyllum piliferum, Platyhypnidium riparioides, Fontinalis antipyretica, Fissidens crassipes, Orthotrichum affine, Syntrichia papillosa, Frullania dilatata, Syntrichia laevipila, Hygroamblystegium tenax, Bryum klinggraeffii, Ephemerum minutissimum, Tortula truncata, Riccia glauca, Oxyrrhynchium hians, Isothecium myosuroides, Ulota bruchii, Neckera complanata, Brachythecium salebrosum, Zygodon rupestris, Thamnobryum alopecurum, Radula complanata, Nowellia curvifolia, Dicranum montanum, Calypogeia arguta, Pseudotaxiphyllum elegans

- sous-bois alluvial: Thuidium tamariscinum, Isothecium alopecuroides, Dicranella heteromalla, Ulota crispa, Sciuro-hypnum populeum, Leskea polycarpa, Platygyrium repens;

- éboulis: Dicranum scoparium, Pleurozium schreberi, Racomitrium heterostichum, Hypnum jutlandicum, Polytrichum piliferum, Gymnocolea inflata, Lophozia ventricosa, Pohlia nutans, Plagiothecium denticulatum, Racomitrium lanuginosum, Cephaloziella divaricata, Racomitrium fasciculare, Ptilidium pulcherrimum;

- tranchée du chemin de fer et environs: Pseudoscleropodium purum, Barbula unguiculata, Pseudocrossidium hornschuchianum, Pellia endiviifolia, Marchantia polymorpha, Hedwigia ciliata, Grimmia trichophylla, Plagiomnium undulatum, Plagiochila asplenioides, Plagiothecium succulentum, Mnium stellare, Homalia trichomanoides, Metzgeria furcata, Atrichum undulatum, Mnium hornum, Lunularia cruciata, Cratoneuron filicinum, Hylocomium splendens, Metzgeria conjugata, Porella platyphylla, Zygodon viridissimus, Rhytidiadelphus triquetrus, Tortula subulata, Didymodon fallax, Ctenidium molluscum, Polytrichastrum formosum, Bartramia pomiformis, Tortella tortuosa, Fissidens dubius, Plagiomnium affine, Plagiothecium denticulatum, Cephaloziella divaricata, Grimmia pulvinata, Coscinodon cribrosus, Pterogonium gracile, Bryoerythrophyllum recurvirostrum, Lejeunea cavifolia;

- petit affluent et environ de la cressonnière: Pellia epiphylla, Calypogeia fissa, Fissidens bryoides, Taxiphyllum wissgrillii, Chiloscyphus polyanthos, Fissidens gracilifolius, Heterocladium flaccidum, Oxystegus tenuirostris, Conocephalum conicum, Hygroamblystegium tenax.

La faune du site est riche et variée. Les inventaires réalisés jusqu'à présent ont porté sur l'herpétofaune, les oiseaux, les mammifères et plusieurs groupes d'invertébrés.

Plusieurs espèces de mammifères communs sont présentes dans la réserve: Chevreuil, Sanglier, Lapin, Lièvre, Belette, Renard, Ecureuil roux, etc. Notons néanmoins la présence du Blaireau, et l'observation furtive d'un Chat sauvage (détermination probable).

La réserve naturelle de l'Eau d'Yves est particulièrement intéressante par la diversité de son avifaune (60 espèces recensées), et plus précisément des espèces liées aux prairies extensives et des paysages bocagers: Rouge-queue à front blanc, Bruant jaune, Rousserolle verderolle, Locustelle tachetée, Fauvette grisette, Pouillot fitis, Fauvette babillarde, Pipit des arbres, etc. En toute saison, le site est également le terrain de chasse de plusieurs espèces de rapaces, dont le Milan royal, l'Effraie des clochers, le Faucon crécerelle, etc.

La rivière héberge les trois espèces emblématiques du biotope: Bergeronnette des ruisseaux, Martin-pêcheur et Cincle plongeur.

La réserve est également un site important pour la migration et/ou l'hivernage d'espèces intéressantes comme la Grande aigrette, le Pipit spioncelle, etc.

La diversité du site en microbiotopes tels que talus, éboulis, affleurements rocheux, fourrés, berges naturelles, etc. explique son grand intérêt herpétologique. La Coronelle lisse et la Couleuvre à collier, deux espèces vulnérables, y sont régulièrement observées, de même que le Lézard des murailles et le Lézard vivipare.

Trois espèces de tritons sont présentes dans la réserve: Tritons ponctué, Triton palmé et Triton alpestre. La Salamandre terrestre se rencontre notamment au niveau du petit affluent de rive gauche de l'Eau d'Yves. La Grenouille rousse et le Crapaud commun s'observent couramment dans les sous-bois. L'Alyte accoucheur est présent localement dans la réserve.

Parmi les poissons, plusieurs espèces d'intérêt patrimonial sont présentes dans le ruisseau de l'Eau d'Yves : le Chabot, la Loche de rivière et la Truite fario. Il y a également de grandes chances pour que la Petite lamproie, l'Anguille, le Vairon et l'Ombre commun soient également présents dans cette rivière.

De très nombreuses espèces d'invertébrés ont été identifiées au cours des deux dernières années (2008-2009). On recense notamment près de 30 espèces de papillons de jour. Parmi elles, on compte une espèce vulnérable, Issoria lathonia, dont la chenille se nourrit de Viola du gr. arvensis, ainsi que plusieurs autres espèces peu communes: Brenthis ino, Melanargia galathea, Callophrys rubi, Pyrgus malvae, Satyrium pruni, Leptidea sinapis, etc.

Quelques arbres ou haies remarquables ponctuent la réserve, notamment un vieux chêne cornier, à la pointe nord du boisement interne au méandre, une série de vieux saules et charmes têtards, ainsi que quelques vieilles cépées de chênes.

Enfin, la réserve naturelle de l'Eau d'Yves est d'un grand intérêt paysager : elle comporte un ensemble bien équilibré de zones boisées et ouvertes s'implantant au sein d'une vallée condrusienne encaissée, et offrant de nombreux points de vue remarquables depuis les chemins périphériques.

Les boisements feuillus et les prés maigres fleuris induisent une grande variété de floraisons, avec des couleurs évoluant au cours de la saison.

Au sein de la réserve subsistent quelques éléments du petit patrimoine archéologique:

- vieux pont en pierre enjambant l'Eau d'Yves;

- barrage et bief de l'ancien moulin de Vogenée, en aval de la réserve;

- ancien bief provenant des Forges du Rossignol, en amont de la réserve.

TAYMANS (2010) a résumé l'histoire du site, sur base des informations fournies par A. GOUVERNEUR.

Du 19ème siècle jusqu'au milieu du 20ème, le baron d'Yves était propriétaire de la vallée de l'Eau d'Yves entre Vogenée et Yves. Il était aussi propriétaire de grandes fermes: le Fourneau d'Yves, Saint-André et la ferme d'En Bas à Vogenée. Le baron d'Yves était un industriel dont la fortune était mêlée aux établissements sidérurgiques de la vallée: la Neuve Forge du 16ème au 17ème, le Fourneau d'Yves au 19ème et les Forges du Rossignol, bâties peu après 1800.

Les lignes de chemin de fer qui longent la vallée (136A par Saint-Aubin et 136B par Fraire) furent construites dans la deuxième moitié du 19ème siècle pour desservir les nombreux établissements métallurgiques de la région. Ceux-ci profitaient des trois éléments importants:
- Les minerais de fer, abondants dans les parages;
- le bois et le charbon de bois qui fournissaient l'énergie thermique;
- l'eau, énergie mécanique qui actionnait les martias (marteaux pilons).

Le martia (ou "maka") du Rossignol est exposé au Musée de la vie wallonne à Liège. Cette activité industrielle eut des impacts importants sur la végétation de la réserve, notamment sur la plupart des bois qui furent convertis en taillis de chêne afin d'alimenter l'usine en charbon de bois.

La carte de Ferraris permet de se rendre compte de l'occupation des sols vers la fin du 18ème siècle. On constate que la plaine alluviale de l'Eau d'Yves était alors occupée par des prairies de fauche, tandis que l'ensemble des versants était occupé par une forêt, sans doute assez claire, dont l'extension était bien plus importante que de nos jours. Notons l'existence à cette époque déjà de la ferme de Beloeil, de sa mare-abreuvoir ainsi que des deux chemins creux bordant la réserve au nord.

Dès 1960, les immenses propriétés du baron d'Yves sont morcelées et vendues et subissent différents sorts. Les plaines du plateau vers Daussois et les prairies restent aux fermes. Une partie des bois devient de l'habitat permanent (Bois du Cachelon). Monsieur Gossuin, un industriel négociant en métaux, achète alors près de deux cents hectares pour constituer un territoire de chasse. Agé, il rachètera par après, une propriété de chasse moins accidentée. Son fils liquidera ses avoirs entre Vogenée et Yves, et c'est à cette occasion que Natagora se porte acquéreur des terrains de la réserve. Ces terrains étaient constitués jadis de prairies et de bois. Ils dépendaient de la ferme d'En Bas, exploitation laitière et de culture. Par leur configuration vallonnée, c'était la destination logique des ces terres. Le dernier exploitant de la ferme était Joseph Bouchat. Dans un passé récent, il a labouré une grande partie des prairies et cultivé du maïs. L'exploitation a été reprise pendant quelques années par le fermier Castrise de Jamioulx, qui a cultivé du colza et du maïs. Ensuite, les terrains furent abandonnés et laissés en friche avant la vente.

Convertie en fonderie, l'usine du Rossignol ferma ses portes en 1964 et fut vendue vers 1970. Les derniers industriels, étaient les Bayot et Malacor, associés. Vendue et revendue, l'usine a vu des fleurons du patrimoine industriel et architectural wallon disparaître sous les bulldozers. Ne subsistent que des lambeaux des anciennes installations, notamment les biefs dont l'aval est devenu propriété Natagora. Enfin, vers 1965, un ressortissant hongrois a vécu au Rossignol. Il a monté un élevage de visons et une cressonnière dont on peut voir l'implantation le long de l'Eau d'Yves. Cette cressonnière est également à présent propriété de Natagora.

En conclusion, l'historique des parcelles peut se définir comme suit, selon 3 catégories d'usage actuel du sol:

- les prairies de la plaine alluviale, issues des défrichements du Moyen-Âge, étaient utilisées comme prairies de fauche extensives jusqu'au 19ème siècle. Celles-ci ont été converties en pâtures permanentes à vaches à une date inconnue, sans doute au milieu du 20ème siècle. La plupart d'entre elles ont subi des essais de cultures (maïs) dans un passé très récent avant d'être abandonnées.

- Les prés de versants sont issus de défrichements plus récents, sans doute vers la fin du 19ème siècle. Ceux-ci ont été pâturés jusqu'à la fin du 20ème siècle par des bovins puis ont été abandonnés, pour une grande partie d'entre eux après avoir subi des essais de culture (maïs et colza).

- Les boisements subsistant de nos jours semblent être d'origine historique, mais ont certainement du subir une forte pression de coupe jusqu'à la fin du 19ème, en raison de la proximité des forges du Rossignol qui nécessitaient pour leur fonctionnement de grandes quantités de charbon de bois. En attestent les reliques de landes qui parsèment les sous-bois.

RNOB

Réserves Naturelles RNOB-NATAGORA (Jean-Pierre DUVIVIER et Julien TAYMANS).