Le terril Batterie Nouveau se présente actuellement comme une imposante colline boisée dominant le plateau des Tawes. Lié à un charbonnage qui a fermé ses portes en 1965, le terril a fourni, durant les années 1970, d'importantes quantités de remblai pour la construction de l'hôpital de la Citadelle (d'où sa forme très irrégulièrement aplanie). Le site a ensuite fait l'objet de reboisement, principalement en 1984, si bien que la colonisation ligneuse par les bouleaux, les saules et les robiniers était déjà très avancée durant les années 1990. Actuellement, seul le flanc sud montre encore quelques zones ouvertes instables tandis que de micro-clairières se maintiennent le long des sentiers. Le terril en tant que tel est bordé par des champs et quelques prairies au sud et à l'est, et par les habitations du boulevard Hector Denis et de la rue de la Socquette à l'ouest et au nord. Le flanc sud est longé par un sentier communal dit sentier Matraifosse (du nom d'une ancienne houillère).
Selon FRANKARD et HAUTECLAIR (2009), on rencontre sur ce terril:
- des espèces de friches rudéralisées plus ou moins pionnières dont Cirsium vulgare, Crepis capillaris, Echium vulgare, Elymus repens, Fallopia japonica, Lactuca serriola, Linaria vulgaris, Melilotus albus, Persicaria maculosa, Poa annua, Reseda lutea, Artemisia vulgaris, Senecio inaequidens, Senecio viscosus, Sonchus arvensis, Stellaria media, Tanacetum vulgare, Tussilago farfara, Verbascum thapsus, Veronica persica, Lamium purpureum, Plantago major, etc.
- des espèces de prairies-friches comme Arrhenatherum elatius, Achillea millefolium, Centaurea jacea subsp. decipiens, Cerastium fontanum subsp. vulgare, Dactylis glomerata, Daucus carota, Holcus lanatus, Plantago lanceolata, Tragopogon pratensis subsp. pratensis, etc.
- des espèces de pelouses sèches telles Arenaria serpyllifolia subsp. serpyllifolia, Carlina vulgaris, Cerastium arvense, Festuca filiformis, Hieracium bauhinii, Hieracium pilosella, Hypochaeris radicata, Hypericum perforatum, Picris hieracioides, Pimpinella saxifraga, Rumex acetosella, Rumex scutatus, ...
- des espèces de coupes et lisières forestières: Alliaria petiolata, Bromus sterilis, Calamagrostis epigejos, Clematis vitalba, Cornus sanguinea, Crataegus monogyna, Epilobium angustifolium, Epilobium montanum, Galium aparine, Geranium robertianum, Heracleum sphondylium, Inula conyzae, Lycium barbarum, Myosotis arvensis, Rosa canina, Rubus sp., Rubus idaeus, Sambucus nigra, Senecio ovatus subsp. ovatus, Urtica dioica, etc.
- des espèces forestières, assez nombreuses, dont Acer platanoides, Acer pseudoplatanus, Alnus glutinosa, Betula pendula, Carpinus betulus, Corylus avellana, Deschampsia flexuosa, Fraxinus excelsior, Hedera helix, Hieracium lachenalii, Hieracium laevigatum, Hieracium sabaudum, Poa nemoralis, Populus tremula, Prunus avium, Prunus serotina, Pyrola minor, Quercus petraea, Quercus robur, Robinia pseudoacacia, Salix caprea, Scrophularia nodosa, Sorbus aucuparia, etc.
- quelques rares plantes hygrophiles comme Phragmites australis et Eupatorium cannabinum.
Au pied du flanc sud-est du terril, le long du sentier Matraifosse, une roselière sèche s'est développée à partir des années 1970 dans une cuvette alimentée par les eaux de percolation du terril. D'une surface d'à peine 35 ares, cette végétation, rare à l'échelle communale et inattendue à un tel endroit est dominée par le roseau commun (Phragmites australis), sous lequel parviennent à pousser quelques autres plantes herbacées comme la circée de Paris (Circaea lutetiana), le benoîte commune (Geum urbanum), le liseron des haies (Calystegia sepium), l'épilobe à petites fleurs (Epilobium parviflorum). La roselière est ponctuée de quelques arbres et buissons qui contribuent à l'attrait paysager de ce lieu pittoresque.
Malgré son isolement et sa faible étendue, cette roselière attire une diversité faunistique assez remarquable dont de nombreuses espèces spécialisées et inféodées aux phragmites : citons entre autres les lépidoptères Arenostola phragmitidis et Cosmopterix scribaiella, les hémiptères Paralimnus phragmitis, Chloriona smaragdula, Euides speciosa, le diptère cécidogène Lipara lucens, l'hyménoptère Stenomalina liparae, etc.
Signalons également la capture, en juin 2022, d'une petite guêpe très rare en Europe occidentale, Echthrodelphax italicus, par ailleurs nouvelle pour la faune belge et connue comme parasite d'hémiptères Delphacidae du genre Chloriona.
Le milieu aquatique, bien que restreint à quelques flaques et rigoles dissimulées sous les roseaux, accueille aussi une petite faune encore méconnue mais qui mériterait de plus amples recherches. Mentionnons, parmi les éléments intéressants notés récemment, les diptères Stratiomyidae à larves aquatiques ou amphibies Oxycera nigricornis, O. rara et O. trilineata, ainsi que le Syrphidae Tropidia scita, espèce commune en Flandre mais très rare et localisée en Wallonie.