Le terril de Petite Bacnure est, avec le Bernalmont, le seul site charbonnier subsistant sur la commune de Herstal et l'un des seuls encore en combustion dans la région liégeoise. Il est aujourd'hui en grande partie boisé, à l'exception d'une zone limitée sur le flanc sud. Selon FRANKARD et HAUTECLAIR (2009), on rencontre sur ce terril:
- des espèces de friches rudérales plus ou moins pionnières dont Agrostis gigantea, Artemisia vulgaris, Chaenorhinum minus, Chenopodium album, Cirsium vulgare, Conyza canadensis, Echium vulgare, Elymus repens, Epilobium ciliatum, Eragrostis minor, Lactuca serriola, Linaria vulgaris, Matricaria maritima subsp. inodora, Melilotus albus, Melilotus officinalis, Oenothera deflexa, Oenothera glazioviana, Persicaria maculosa, Poa annua, Plantago major, Reseda lutea, Senecio inaequidens, Sisymbrium officinale, Solidago gigantea, Sonchus oleraceus, Stellaria media, Tanacetum vulgare, Tussilago farfara, Verbascum densiflorum, Verbascum nigrum, Verbascum thapsus, Vulpia myuros, etc.
- des espèces de prairies-friches comme Arrhenatherum elatius, Daucus carota, Holcus lanatus, Plantago lanceolata, Poa pratensis, Rumex acetosa, etc.
- des espèces de pelouses sèches telles Agrostis capillaris, Arenaria serpyllifolia subsp. serpyllifolia, Festuca lemanii, Hieracium bauhinii, Hypochaeris radicata, Hypericum perforatum, Picris hieracioides, Pimpinella saxifraga, Poa compressa, Rumex scutatus.
- des espèces de coupes et lisières forestières: Festuca rubra subsp. commutata, Bromus sterilis, Chelidonium majus, Clematis vitalba, Crataegus monogyna, Epilobium angustifolium, Epilobium montanum, Epilobium tetragonum subsp. tetragonum, Rosa canina, Rubus sp., etc.
- des espèces forestières: Acer platanoides, Acer pseudoplatanus, Betula pendula, Betula pubescens, Carpinus betulus, Dryopteris filix-mas, Fagus sylvatica, Fraxinus excelsior, Hieracium lachenalii, Poa nemoralis, Populus tremula, Prunus avium, Pteridium aquilinum, Pyrola minor, Quercus robur, Ribes rubrum, Robinia pseudoacacia, Salix caprea, Sorbus aucuparia, Ulmus glabra, ...
- quelques rares plantes hygrophiles dont Eupatorium cannabinum, Epilobium parviflorum, Salix alba, Solanum dulcamara.
Depuis le milieu des années 2000, le versant sud est en cours d'envahissement prononcé par le robinier. Ce phénomène a été décrit de manière détaillée par DE VALENSART SCHOENMAECKERS (2007). En 2013, on constate que les espaces ouverts couvrent des surfaces de plus en plus réduites, entamés par la colonisation très active des jeunes robiniers (drageons et semis). Dans le même temps, les pelouses ouvertes, présentes encore il y a trois ans à peine, disparaissent au profit d'une friche constituée de hautes herbes (Oenothera sp., Verbascum sp., Erigeron annuus, etc.).
Par rapport aux autres terrils subsistant dans la région liégeoise, la Petite Bacnure se distingue par le fait que son flanc sud-est demeure vert durant l'hiver, en raison de son caractère extrêmement thermophile. On y observe également la présence originale d'une zone de combustion. Suite au glissement de terrain en 1999, la physionomie de ce versant a été sensiblement modifiée et la zone de combustion s'est semble-t-il déplacée. Celle-ci se localise à présent sur la crête sud-est, un peu avant le sommet du terril, au sein d'une petite clairière. Elle est occupée par un groupement dominé par Cerastium glomeratum, Eragrostis minor et Digitaria sanguinalis (très robuste!) accompagnés par Erigeron annuus, Plantago lanceolata, Sonchus oleraceus, Hypericum perforatum, Daucus carota, Hypochaeris radicata, Buddleja davidii, etc. Vu les conditions microclimatiques très particulières, ces plantes présentent une floraison beaucoup plus précoce qu'en dehors de cette zone. La strate muscinale comporte une dizaine d'espèces banales et globalement nitrophiles: Pseudoscleropodium purum, Bryum capillare, Aulacomnium androgynum (abondant), Rhynchostegium confertum, Calliergonella cuspidata, Atrichum undulatum, Leptobryum pyriforme, Bryum rubens, Barbula unguiculata, Ceratodon purpureus, ainsi que l'exotique Campylopus introflexus.
Une microfaune particulière est présente au niveau de cette zone de combustion. Elle est constituée de plusieurs espèces habituellement domicoles, c'est-à-dire qui évoluent au sein des habitations, mais qui trouvent ici des conditions de chaleur et d'humidité favorables à leur développement. C'est le cas du grillon domestique (Acheta domesticus) dont une importante population semble bien installée (plusieurs centaines de larves et d'adultes en 2010). On citera également une minuscule fourmi, Hypoponera punctatissima, observée exceptionnellement à l'extérieur.
Les friches et pelouses ouvertes du flanc sud attirent une entomofaune très intéressante, notamment plusieurs espèces d'orthoptères peu communes: le tétrix des carrières (Tetrix tenuicornis), le criquet à ailes bleues (Oedipoda caerulescens) et le grillon d'Italie (Oecanthus pellucens), une espèce méridionale en expansion mais assez récemment installée dans la région.
Les hétéroptères, ou punaises, sont particulièrement bien réprésentés sur le site. On y compte plusieurs espèces remarquables comme par exemple Prostemma guttula, très rare au nord du sillon sambro-mosan, Geotomus elongatus, très abondant dans la zone de combustion, et Aellopus atratus, lygéide noir associé à la vipérine. Cette plante attire d'autres insectes intéressants et spécialisés comme le charançon Mogulones geographicus, le longicorne Opsilia coerulescens, ou encore le lépidoptère Cynaeda dentalis.