Le site des Mons de l'Air est localisé en Calestienne occidentale, à l'est du village de Bailièvre, sur le territoire communal de Chimay. Ce coteau également dénommé Trieu de l'Air est longé au nord par la route de Robechies et au sud par les deux branches de la route de Salles. Cet espace de douze hectares s'inscrivant dans un paysage vallonné et assez ouvert, est occupé par un bois de feuillus au centre, une plantation de résineux à l'est, une pelouse calcicole embroussaillée à l'ouest, et des prairies au sud.
Les Monts de l'Air occupe le versant gauche de la vallée du ruisseau des Grands Prés (ou de Bailièvre), en grande partie intégré au site Natura 2000 BE32035 "La Fagne entre Bailièvre et Robechies". Le périmètre de ce site s'arrête à quelques dizaines de mètres de la route Bailièvre-Robechies et n'englobe hélas pas la colline calcaire concernée ici.
La partie occidentale du coteau a été l'objet, jadis, d'extraction artisanale du calcaire du Membre de Bieumont de la Formation des Grands Breux. Le relief accidenté qui en a résulté a été ensuite utilisé comme terrain de motocross durant les années 1970 et 1980.
L'extraction de la pierre calcaire se marque par la présence de plusieurs petites excavations peu profondes où la roche en place affleure très localement. L'ancien accès à la pelouse à partir de la route Bailièvre-Robechies n'est plus fréquenté. La bordure septentrionale l'ancienne pelouse, contre le pré de fauche, est arborée (état en 2006). Une partie de la pelouse a été plantée d'épicéas. Les aires encore couvertes d'une végétation de pelouse se trouvent sur le versant mais aussi sur le sommet, près de la route supérieure; leur surface globale doit avoisiner les 10-15 ares.
Le site semble actuellement peu fréquenté. Le sentier qui le traverse est fauché et débroussaillé pour la chasse. Le site est globalement propre; toutefois, un ancienne petite décharge sauvage envahie d'ortie se remarque à l'extrémité ouest.
Non inscrit au réseau Natura 2000 et dépourvu de statut de protection, le site des Monts de l'Air recèle pourtant de nombreuses richesses botaniques, en particulier la partie occidentale de ce coteau calcaire. Celle-ci comprend, d'une part, une ancienne pelouse calcicole utilisée comme terrain de motocross durant les années 1970-80 mais aujourd'hui en grande partie embroussaillée, et d'autre part une prairie de fauche contigüe à celle-ci, le long de la route Bailièvres-Robechies.
Le périmètre initial n'englobait que la pelouse embroussaillée, d'une surface de moins d'un hectare. On y a extrait jadis des pierres calcaires au sein de petites excavations toujours visibles. En 2007, la flore a été décrite par Annie Remacle en ces termes: "Les ligneux, dont le recouvrement global est important, sont représentés par Acer campestre, Prunus avium, Quercus sp. et surtout par diverses espèces arbustives dont Prunus spinosa, Ligustrum vulgare, Crataegus monogyna, Crataegus laevigata, Corylus avellana, Viburnum opulus, Frangula alnus, Cornus sanguinea, Euonymus europaeus et Rosa canina. Quelques espèces moins répandues en Wallonie poussent dans cette fruticée de plus en plus dense: Rhamnus cathartica, Viburnum lantana et Cornus mas, de même que Juniperus communis (trois pieds repérés dont un de 4 m de haut, cassé en deux).
La strate herbacée, qui était déjà altérée en 1986 suite à l'activité de motocross (J. Leurquin, com. orale), comprend diverses plantes typiques des pelouses calcicoles, entre autres Sanguisorba minor, Onobrychis viciifolia, Ononis repens, Linum catharticum, Polygala vulgaris, Pimpinella saxifraga, Gentianella germanica, Thymus pulegioides, Thymus praecox, Plantago media, Rhinanthus minor, Galium pumilum, Galium verum, Scabiosa columbaria, Centaurea scabiosa, Leontodon hispidus, Carlina vulgaris, Cirsium acaulon, les laîches Carex caryophyllea et Carex flacca, les orchidées Coeloglossum viride (surtout dans la partie supérieure) et Ophrys insectifera et les graminées Bromus erectus, Koeleria cf. macrantha, Briza media et Avenula pubescens. Genista tinctoria y est très abondant. L'embroussaillement prononcé, qui ne laisse que de petites aires ouvertes, se marque par l'abondance de la poacée Brachypodium sylvaticum et la présence d'autres plantes d'ourlets, telles qu'Agrimonia eupatoria. Le substrat montre une certaine hétérogénéité, comme en témoigne l'existence de plantes acidiphiles et acidiclines, comme Danthonia decumbens (obs. J. Leurquin - 1986), Stachys officinalis, Hieracium lachenalii et Solidago virgaurea."
La petite pelouse qui subsiste à l'extrémité occidentale du coteau, le long de la rue Trieu de l'Air, héberge encore diverses espèces végétales dignes d'intérêt, comme en témoigne des observations réalisées ces dernières années: Colchicum autumnale, Knautia arvensis, Cephalanthera damasonium, Neottia ovata, Centaurea scabiosa, Melampyrum arvense, etc.
Les bords de route à ce niveau recèlent aussi tout un cortège de plantes calcicoles et mésophiles comme Orchis mascula, Acer campestre, Allium oleraceum, Briza media, Bromus erectus, Carex flacca, Centaurea jacea subsp. grandiflora, Digitalis lutea, Galium pumilum, Genista tinctoria, Ligustrum vulgare, Linum catharticum, Pimpinella saxifraga, Sanguisorba minor, Clinopodium vulgare, Galium verum, Primula veris, Tragopogon pratensis, Trisetum flavescens, ...
La prairie de fauche qui couvre le flanc nord, entre la pelouse embroussaillée et la rue de Bailièvre, est également digne d'intérêt même si elle ne fut pas reprise dans le périmètre initial du site. Un relevé réalisé le 27 mai 2022 (V. Fiévet - DEMNA) rassemble ainsi Anthriscus sylvestris, Arrhenatherum elatius, Primula veris, Crepis biennis, Rhinanthus minor, Heracleum sphondylium, Tragopogon pratensis, Galium verum, Trisetum flavescens, Medicago lupulina, Rumex acetosa, Centaurea jacea s.l., Leucanthemum vulgare, Pimpinella major, Lotus corniculatus, Bromus erectus, Sanguisorba minor, Luzula campestris, Avenula pubescens, Carex flacca, Ranunculus bulbosus, Dactylis glomerata, Festuca sp., et Orchis purpurea (1 pied). On relèvera aussi l'observation, sur cette même prairie, d'un pied d'Anacamptis pyramidalis en juin 2022 (obs. P. Dupriez).
Le talus de la route de Bailièvre, en contact avec cette prairie, est colonisé par une flore tout aussi diversifiée (obs. L. Bailly, 2002): Avenula pubescens, Brachypodium sylvaticum, Bromus erectus, Convolvulus arvensis, Carex flacca, Fragaria vesca, Galium pumilum, Hypericum perforatum, Cruciata laevipes, Festuca rubra, Galium verum, Knautia arvensis, Malva moschata, Picris hieracioides, Poa pratensis, Prunus spinosa, Ranunculus acris, Senecio jacobaea, Trisetum flavescens, Primula veris, Lathyrus pratensis, Lotus corniculatus, Orchis mascula, Potentilla reptans, Rosa canina, Sanguisorba minor, Trifolium medium, Vicia cracca, etc.