Situé à l'ouest de la zone humide de l'Hydrion, le bois de Schoppach est beaucoup plus homogène en termes de végétation et est constitué en grande majorité d'une forêt mixte avec mélange intime feuillus-résineux où l'on note une prédominance de bouleaux pubescents (Betula pubescens), de frênes (Fraxinus excelsior), d'aulnes blancs (Alnus incana) et d'épicéas (Picea abies). Plus localement apparaissent également de l'aulnaie marécageuse acidophile, de la boulaie à sphaignes voire de l'aulnaie marécageuse sur substrat mésotrophe.
Le site est brièvement décrit ci-dessous sur base d'observations effectuées en juin 2013 (E. Bisteau et J.-Y. Baugnée, avis site 1849),
La boulaie tourbeuse à sphaignes, habitat Natura 2000 d'intérêt communautaire prioritaire, a été identifiée dans les parties exclusivement feuillues du site.
Tous ces biotopes se caractérisent par la présence, dans la strate arbustive, de Salix aurita, Sorbus aucuparia, et de régénération naturelle de Betula pubescens, Alnus incana.
La flore herbacée est constituée, dans ses parties les plus acides et humides, de Comarum palustre, Viola palustris, Polytrichum commune, Sphagnum sp., Carex nigra, Carex echinata, Carex canescens,... La carte des sols de Wallonie renseigne d'ailleurs des sols tourbeux dans une bonne partie du site. Une série d'espèces caractéristiques des boulaies tourbeuses et/ou des aulnaies marécageuses acidophiles, sont également présentes, en plus de celles citées précédemment, telles que Galium palustre, Juncus effusus, Deschampsia cespitosa, Glyceria fluitans, Dryopteris dilatata, Cardamine amara, Carex remota, Cirsium palustre, Scirpus sylvaticus, Ranunculus repens, Crepis paludosa, Carex rostrata, Ranunculus flammula, etc. D'autres espèces, du groupe de l'iris notamment, sont également bien présentes comme Caltha palustris, Lycopus europaeus, Scutellaria galericulata ou encore Phalaris arundinacea.
Dans le sous-bois, l'arbuste invasif cerisier tardif (Prunus serotina) est particulièrement abondant, aux côtés de Prunus padus, plus rare.
La pointe sud-est du site abrite deux petits étangs, séparés de la pâture voisine par une clôture barbelée. La plus petite des deux pièces d'eau est également la plus intéressante, avec un peuplement aquatique de Potamogeton natans, mais aussi la présence de Carex nigra, Carex rostrata, Glyceria maxima, Comarum palustre, Equisetum fluviatile, etc. en bordure. Un autre plan d'eau apparaît également sur l'IGN, situé dans la zone boisée, légèrement au nord des deux étangs. Il est en voie d'atterrissement, colonisé par les saules (Salix aurita essentiellement) et les bouleaux (Betula pubescens). Les sphaignes (Sphagnum sp.) apparaissent également progressivement.
Parmi les espèces recensées, certaines méritent une attention particulière. C'est le cas de Crepis paludosa, caractéristique des marécages le long des ruisseaux et des rivières, des prairies à hautes herbes et des forêts très humides. Il est renseigné comme rare en Lorraine.
C'est également le cas des deux laîches typiques des bas-marais acides, Carex canescens et Carex echinata, caractéristiques des aulnaies acides, bas-marais, landes et prairies tourbeuses. Toutes deux sont renseignées comme étant rares à très rares dans le district phytogéographique lorrain. Il en va d'ailleurs de même et de manière plus générale pour d'autres espèces des zones tourbeuses à paratourbeuses, telles que Comarum palustre ou Viola palustris.
La faune peuplant le bois de Schoppach est mal connue. Lors de la visite effectuée le 14 juin 2013, plusieurs espèces remarquables ont été observées. On mentionnera tout particulièrement la capture d'un mâle du Coléoptère Gonioctena intermedia, une chrysomèle nouvelle pour la faune de Belgique. Il s'agit d'une acquisition remarquable pour la région. Réputée boréo-alpin, cette espèce, très proche de Gonioctena quinquepunctata, apparait en effet très rare en Europe centrale autant qu'en France et n'est pas connue aux Pays-Bas. Le développement larvaire se déroule surtout aux dépens de Sorbus aucuparia (abondant dans le site d'observation) et de divers Prunus.
Trois Lépidoptères hétérocères intéressants sont également à mentionner: le premier est un géomètre, Chloroclysta miata, rare en Belgique, où il n'est d'ailleurs connu que de Wallonie, le second un microlépidoptère, Stigmella sorbi, mineur des feuilles de sorbier très récemment signalé du territoire et non encore connu en province du Luxembourg (Wullaert, 2012). Le troisième est l'adèle Nematopogon robertella, lié surtout aux bois acides et humides.
On signalera encore la présence de trois Diptères peu communs: le Sciomyzidae Limnia paludosa, lié aux zones humides et dont la larve est prédatrice plusieurs espèces de mollusques; le Syrphidae Sphegina elegans, une espèce préférentielle des bois feuillus humides à larve saproxylophage, tout comme le Xylophagidae Xylophagus ater.