Ce secteur de l'Ourthe moyenne est situé en amont de Durbuy, dans la région biogéographique de la Famenne. A l'origine, le site comprenait le tronçon de +/- 300 m de long au niveau du camping. Le périmètre a ensuite été étendu de manière à comprendre la vallée depuis Durbuy jusqu'au pont de Petit-Han
L'Ourthe est ici large d'environ 20 à 25 m et sa plaine alluviale, assez étroite, ne dépasse pas 250 m, celle-ci se trouvant à une altitude de 150 m. La rivière comprend une succession de petits rapides peu profonds, certains partiellement exondés en été, et des fosses plus profondes au courant plus lent. Les berges y sont assez abruptes et garnies de nombreux bouquets d'aulnes. Le lit du cours d'eau est constitué surtout de galets de 5 à 15 cm avec quelques blocs rocheux de dimensions variables. Des dépôts de sédiments s'observent là où le courant est le plus lent.
Au nord, le site est bordé par un versant forestier escarpé traversé par une barre rocheuse, incluse dans le périmètre considéré ici.
Au sud de l'Ourthe, s'étendent le camping "La Petite Merveille" et le Parc des Topiaires, qui occupent la plaine alluviale. Celle-ci est également empruntée par la route N833.
Ce secteur de l'Ourthe famennienne est caractérisé par la présence d'un cordon rivulaire quasiment continu constitué surtout d'aulnes glutineux (Alnus glutinosa), dont les importants réseaux racinaires enveloppent littéralement les berges abruptes de la rivière.
En rive gauche, à hauteur du camping, le flanc de la vallée, d'exposition sud-est, est très rapproché du cours d'eau et est traversé par une barre rocheuse longue de près de 400 m. Au pied, un boisement calcicole sur colluvions prend place avec une grande abondance d'ail des ours (Allium ursinum), ainsi que la ficaire fausse renoncule (Ficaria verna), l'anémone sylvie (Anemone nemorosa), la corydale solide (Corydalis solida), le sceau de Salomon commun (Polygonatum multiflorum), la parisette (Paris quadrifolia), l'orchis mâle (Orchis mascula), l'euphorbe des bois (Euphorbia amygdaloides), la rose des champs (Rosa arvensis), l'hellébore fétide (Helleborus foetidus), l'épiaire des Alpes (Stachys alpina), la renoncule tête d'or (Ranunculus auricomus), le colchique des prés (Colchicum autumnale), etc. On y observe également quelques éléments typiques des érablières de ravin comme le polystic à soie (Polystichum setiferum) et le polypode intermédiaire (Polypodium interjectum).
La barre rocheuse héberge une colonie de lézard des murailles (Podarcis muralis), de même que l'orvet fragile (Anguis fragilis).
En rive droite, la végétation est dégradée et rudéralisée du fait de la présence du camping. En amont, la plaine alluviale est occupée par quelques cultures et prairies intensives ainsi qu'un boisement rivulaire (lieu-dit Nispreux). En aval du camping, s'étendent surtout des prairies bordées de divers aménagements touristiques (chemins, parkings, ...).
Du point de vue faunistique, l'Ourthe à cet endroit est surtout connue pour abriter une remarquable population de cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii), une libellule très rare et d'intérêt communautaire. Cette espèce se reproduit spécifiquement le long des berges encombrées par les aulnes, les larves se développant surtout dans la «chevelure» racinaire immergée des gros arbres qui poussent sur les berges escarpées (MAINGEOT et al. 2015).
Une dizaine d'autres espèces de libellules fréquentent également le secteur, mais davantage aux endroits plus ouverts, notamment là où existent des bancs de galets. Deux d'entre-elles, peu communes, sont même spécifiques à ce type de situation, à savoir le gomphe à pinces (Onychogomphus forcipatus) et le gomphe vulgaire (Gomphus vulgatissimus).
Le peuplement ichtyologique comprend notamment le chabot (Cottus gobio s.l.), le barbeau commun (Barbus barbus), l'ombre commun (Thymallus thymallus). La présence d'une écrevisse exotique, Orconectes limosus, est signalée à plusieurs endroits.
L'Ourthe abrite par ailleurs un mollusque bivalve d'intérêt communautaire, la mulette épaisse (Unio crassus), en forte régression en Wallonie, de même que la plus répandue anodonte des rivières (Anodonta anatina).
Parmi les oiseaux figurent les trois espèces classiques, martin-pêcheur d'Europe (Alcedo atthis), cincle plongeur (Cinclus cinclus) et bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea).
Mammifère réintroduit illégalement en Wallonie dans les années 1990, le castor européen (Castor fiber) est maintenant bien présent dans ce secteur comme tout le long de l'Ourthe.