Forêts mélangées à base de frêne, d'aulne, d'érable sycomore et de chêne pédonculé, voire d'orme sur les stations où cette espèce a survécu. Cet habitat est riverain des rivières à cours relativement lent et régulier, dans les vallées plus ou moins larges. Elles ont souvent été remplacées par des plantations de cultivars de peupliers ou des prairies et sont principalement présentes en Région Limoneuse et dans les vallées de la Meuse et de ses gros affluents. Elles occupent des alluvions rarement inondées, sur des terrasses alluviales pouvant être très hautes. Certaines stations de cet habitat peuvent aisément connaître plusieurs années sans inondation. Les sols sont bien drainés pendant la période de végétation et de ce fait favorables au frêne, à l'orme et au chêne pédonculé.

L'humus y est de type mull et la flore herbacée est riche en espèces et comprend comme éléments les plus caractéristiques [Rubus caesius], [Ribes rubrum], [Aegopodium podagraria], et, dans ses variantes des vallées mosanes, [Anemone ranunculoides], [Gagea lutea] et [Lathraea squammaria]. Les groupes les mieux représentés sont les groupes neutroclines à neutrophiles de la ficaire, de la circée de Paris, de la reine des prés et de l'aspérule, et, en particulier, le groupe nitrophile de l'ortie, qui peut dominer totalement la strate herbacée au cours de l'été. Les groupes du lamier jaune et de la stellaire des bois peuvent eux aussi être bien représentés, tandis que le groupe de l'ail des ours caractérise les variantes les plus riches.

NB 1: Il existe une forme très humide de la frênaie-aulnaie des cours d'eau lents, que l'on retrouve sur des alluvions mouillées en hiver, mais s'asséchant en été par rabattement de la nappe aquifère, favorables à l'aulne et sur lesquelles le frêne voit sa participation généralement plus limitée. L'humus y est un hydromull. Il s'agit clairement d'une forme de transition vers les aulnaies marécageuses sur substrat eutrophe, et il est conseillé d'identifier l'habitat au moyen du code suivant : « G1.213 - G1.41a ».

NB 2 : Les habitats de l'unité G1.213 correspondent tous au code EUR15 91E0*, à l'exception de leurs faciès situés dans la vallée de la Meuse, essentiellement sur certaines îles, comme l'île de Waulsort, qui correspondent au code 91F0. Les deux types d'habitats sont néanmoins pratiquement identiques d'un point de vue floristique.

habitats riveraines des rivières à cours relativement lent et régulier, dans les basses vallées larges, sur des terrasses assez hautes rarement inondées ; on les retrouve principalement en Région Limoneuse et dans les vallées de la Meuse et de ses gros affluents. Ce type de forêt est absent d'Ardenne.

• Limoneuse : rare
• Condroz : rare
• Fagne-Famenne : très rare?
• Ardenne : absent
• Jurassique : absent .

Forêts mélangées à base de frêne, d'aulne, d'érable sycomore et de chêne pédonculé, voire d'orme sur les stations où cette espèce a survécu.

La flore herbacée est riche en espèces, avec une flore vernale diversifiée et des recouvrements généralement importants d'[Aegopodium podagraria], puis, en été, d'[Urtica dioica] et de [Filipendula ulmaria], dont émergent quelques individus d'[Angelica sylvestris], voire de [Dipsacus pilosus] (rare).

• #recouvrement partiel 44.332 - Aulnaies-frênaies à mégaphorbiaies
• >partiellement concerné par 44.42 - Forêts fluviales résiduelles

- Aulnaie-frênaie des cours d'eau rapides dans leurs faciès dominés par le frêne (G1.212). Elles sont situées sur des terrasses alluviales plus basses, fréquemment inondées, généralement le long de cours d'eau plus rapides, présentant une flore où les espèces du groupe de [Stellaria nemorum] sont davantage représentées, même si de nombreux éléments de la flore sont communs aux deux habitats. La confusion entre les unités G1.213 et G1.212 ne porte pas à conséquence dans le cadre des correspondances avec les codes EUR 15 (91E0* dans les deux cas)

- Chênaies-frênaies neutrophiles sur sol hydromorphe (G1.A1ba et G1.A1da). Ces forêts peuvent également occuper les terrasses hautes des cours d'eau et avoir un peuplement dominé par l'aulne glutineux, le frêne ou le chêne pédonculé. La distinction par rapport à ces dernières vient alors du caractère inondable ou non de la terrasse, les forêts alluviales étant inondables, même si la fréquence des inondations est faible pour certaines de leurs variantes. Au niveau de la flore herbacée, les deux formations sont très proches, avec notamment une abondance des groupes neutrophiles. Néanmoins, la flore des forêts alluviales est marquée par une meilleure représentation des nitrophiles et parfois par la présence d'éléments "typiques", comme [Rubus caesius] ou l'abondance d'[Aegopodium podagraria]. Les deux types de milieu, forêts alluviales et chênaies-frênaies sur sol hydromorphe, peuvent co-exister le long d'un même cours d'eau et former des habitats "intermédiaires".

- Aulnaies marécageuses sur substrat eutrophe (G1.41) : Habitats pouvant présenter des « hautes herbes », également présentes dans l'unité G1.213 (notamment le groupe du cirse maraîcher). Ils s'en distinguent par leurs sols marécageux, par la dominance systématique de l'aulne et par la présence des espèces marécageuses des groupes de l'iris et de la laîche des marais. Il est néanmoins évident que des formes de transition entre les deux types d'habitats existent.

La flore herbacée est riche en espèces et comprend comme éléments les plus caractéristiques [Rubus caesius], [Ribes rubrum], [Aegopodium podagraria], et, dans ses variantes des vallées mosanes, [Anemone ranunculoides], [Gagea lutea] et [Lathraea squammaria].

Espèces les plus fréquentes :

- ligneux : Fraxinus excelsior, Alnus glutinosa, Acer pseudoplatanus, Quercus robur, Crataegus monogyna, Cornus sanguinea, Sambucus nigra

- herbacées : Rubus caesius, Ribes rubrum, Aegopodium podagraria, Ranunculus ficaria, Primula elatior, Adoxa moschatellina, Arum maculatum, Heracleum sphondylium, Galium aparine, Urtica dioica, Glechoma hederacea Geum urbanum, Filipendula ulmaria, Stachys sylvatica, Veronica hederifolia, Silene dioica

- espèces préférentielles de la variante la plus riche : Anemone ranunculoides, Corydalis solida, Allium ursinum


Groupes

- les mieux représentés : ficaire, circée de Paris, benoîte commune, aspérule, reine-des-prés, ortie

- autres groupes bien représentés : lamier jaune, stellaire des bois

- préférentiels des variantes les plus riches : ail des ours

Non pertinent (habita climacique)

- drainage des terrasses alluviales
- plantation d'exotiques dans les fonds de vallée (peuplier, épicéa, aulne blanc...)
- passage d'engins provoquant un tassement du sol lors de l'exploitation forestière
- interventions humaines sur les berges (retalutage, rectification...), et dans les cours d'eau (travaux hydrauliques)
- eutrophisation ou modification du régime hydrique du cours d'eau
- installation d'espèces invasives ([Impatiens glandulifera], [Fallopia japonica]…)

Lionel WIBAIL