La zone humide de Bellone est localisée sur le territoire de la Glanerie (Rumes), au Sud-Est de Tournai.
Ce site de 2ha environ représente un îlot de milieux humides aux hautes herbes, aux linéaires de saules têtards et aux aulnaies mésohygrophiles au centre d'un paysage rural agro-pastoral. Le site occupe 5 parcelles appartenant à la Fabrique d'église de Tournai. La gestion est confiée au Parc Naturel des Plaines de l'Escaut et à deux agriculteurs répondant à des démarches agri-environnementales (MAE). Sa plus grande longueur est dans l'axe sud-est / nord-ouest. Deux courbes de niveaux sont présentes (40 et 42,5 mètres).
Le site est sur le district phytogéographique du brabançon.
Différentes gestions des écosystèmes naturels sont effectives. Certaines répondent à des Mesures Agro-environnementales, d'autres appliquent des techniques de gestions - restaurations - pérennisations des milieux naturels et des espèces présentes.
Le site est dominé par 3 écocomplexes humides : eaux libres stagnantes eutrophes, bois marécageux, formations herbacées humides voire inondées.
Les écosystèmes boisés :
- aulnaie marécageuse (aulne glutineux),
- boisements spontanés de saule ssp, linéaires de saules blancs conduits en arbres têtards,
- haie vive plantée en essences locales (noisetier, prunellier, néflier, érable champêtre, …).
Les milieux herbacés humides :
- prairies humides à Holcus lanatus, Carex hirta, Lychnis flos-cuculi, Pulicaria dysenterica, etc.
- divers faciès de mégaphorbiaies (faciès à Galeopsis tetrahit, Cirsium oleraceum, Symphytum officinale, Filipendula ulmaria, Epilobium hirsutum),
- phalaridaies,
- magnocariçaies à Carex acutiformis et C.acuta,
- jonchaies à Juncus effusus,
- glycériaie à Glyceria maxima,
- hélophytaies à Caltha palustris, Lythrum salicaria, …, dégradées par le rat musqué;
- gazons aquatiques ras à Cyperus fuscus localisées sur les deux mares organo-minérales temporaires du site. Ces deux mares composent, avec un fossé inondé, les collections d'eaux libres - eutrophisées - du site.
Les prairies mésohygrophiles à graminées et cypéracées occupent la majeure partie du site. Elles font l'objet de fauches et d'exportation de la matière. Elles sont dominées par la laîche hérissée (Carex hirta), la houlque laineuse (Holcus lanatus). Les espèces accompagnatrices sont, entre autres, le lychnis fleur de coucou (Lychnis flos-cuculi), la pulicaire dysentérique (Pulicaria dysenterica), le lotier des fanges (Lotus pedunculatus), …
Ces milieux sont fauchés à partir du mois de septembre (fauches bi-voire trisannuelles), les foins sont exportés hors des habitats. Pour chaque campagne de fauches, des zones ' refuges ' sont conservées.
Les mégaphorbiaies (formations à hautes herbes mésohygrophiles) sont dominées par diverses espèces dont la reine des prés (Filipendula ulmaria), le cirse des maraîchers (Cirsium oleraceum), l'épilobe hirsute (Epilobium hirsutum), la baldingère (Phalaris arundinacea), le lotier des fanges (Lotus pedunculatus), la consoude officinale (Symphytum officinale),… Elles occupent une place importante sur le site (la moitié des formations herbacées).
Les magnocariçaies dominées par la laîche des marais (Carex acutiformis) et la laîche aiguë (Carex acuta) se localisent surtout en bordures des mares et de l'aulnaie marécageuse voire sous les aulnes. Dans les cariçaies les plus inondées et les mieux éclairées, la laîche aiguë domine. Elle est souvent accompagnée par le gaillet des marais (Galium palustre). Dans les conditions moins éclairées, la laîche des marais prend le dessus.
Les jonchaies à grands joncs, les phalaridaies et la Glycériaie : Ces 3 milieux sont localisés en transition entre les eaux libres du fossé et les prairies mésohygrophiles. Les principaux joncs sont le jonc épars (Juncus effusus), jonc aggloméré (Juncus conglomeratus) ainsi que l'hybride entre ces 2 espèces, et le jonc glauque (Juncus inflexus).
Les deux stations de souchet brun (Cyperus fuscus) se rencontrent sur les vases exondées des mares prairiales. Les populations sont estimées à plus de 300 pieds en fleurs pour chacune. La principale menace concerne le rat musqué (Ondatra zibethicus) qui consomme le souchet. Ce mammifère fait l'objet de piégeages par nasses depuis le début 2009. Ce milieu naturel rare est préservé grâce aux variations des niveaux d'eau qui permettent aux espèces spécialisées (comme le souchet) d'accomplir entièrement leur cycle végétal.