La vallée du Ton marque la limite entre la première cuesta au nord et la seconde, dite cuesta des terrasses, au sud, dont le cours d'eau vient lécher le front, raide et escarpé. Vers le nord, la plaine du Ton est relativement large (100 à 250 m) et fort humide. Les sols y sont limoneux à limono-sableux, très humides et sans développement de profil (SFp, AFp).
Le site peut être subdivisé en trois parties continues, de l'amont vers l'aval:
1. Le site de l'ancien Moulin de la Paix, avec les différents étangs nécessaires au bon fonctionnement des moulin et forge (14 ha). Abandonné, le site est colonisé quasi entièrement par des forêts pionnières alluviales à marécageuses: saussaies, aulnaies, boulaies et chênaies-charmaies climaciques.
2. Une boucle que forme le Ton au pied du front, raide, de la deuxième cuesta. Celle-ci est occupée par une bande forestière étroite. La boucle du Ton est occupée par un vaste marais (17 ha) abandonné, où dominent magnocariçaies, mégaphorbiaies et saussaies. Le site se prolonge vers le sud parallèlement au Ton. Vers le nord, en s'éloignant du Ton, se succèdent magnocariçaies, prairies alluviales puis, au sec, vieux verger ou prairies maigres de fauche.
3. Au sud-est du lieu-dit "La Barrière", un affluent du Ton forme une vallée d'une centaine de mètres de large entre deux massifs forestiers, perpendiculaire au front de la deuxième cuesta. Agricole, elle est occupée par des prairies de fauche en grande partie abandonnées, évoluant vers la mégaphorbiaie alluviale ou plantées en peupliers. Au niveau des sources, la végétation devient plus franchement marécageuse.
Au début du 17ème siècle, Jean le Grand Poncelet et son fils, Jean le Grand Poncelet le Jeune, créèrent une usine qui porta plus tard le nom de Petite-Forge et ne comporta vraisemblablement qu'une raffinerie.
En 1775, cette Petite-Forge fut supprimée et remplacée par une papeterie.
Au début du 19ème siècle, les Picard ajoutèrent un moulin à farine et une huilerie à la papeterie. Celle-ci cessa la fabrication en 1847.
En 1847, Eugène Lavaux ajouta un grand moulin à celui qui existait déjà.
En 1897, Louis Herr installa sur le site une usine de tuyères qui remplaça le moulin à farine. Il installa également un maka avec une roue hydraulique.
Plus tard, une turbine hydraulique fut installée pour obtenir de l'électricité. Un gros ventilateur était branché sur celle-ci et donnait la soufflerie pour les 8 à 10 forges qu'il y avait dans l'atelier. Cette turbine fournissait une puissance de 13 C.V. Cette entreprise ferma ses portes en 1965.
Les tuyères amènent, dans le haut-fourneau, l'air sous pression réchauffé à une température de l'ordre de 400 à 500 degrés. Cet air appelé "vent chaud" est parfois enrichi en oxygène pour augmenter le rendement de l'opération.
A la fin du siècle dernier, la firme allemande Danco et Dinenthaal envoya Louis Herr et sa famille en Lorraine belge pour y établir une fabrique de tuyères, des conduits coniques qui amènent l'air dans le haut-fourneau ; ceux-ci étaient destinés aux usines sidérurgiques alors nombreuses dans la région. Louis Herr choisit de s'installer dans le moulin de la Paix à Saint-Léger qu'il équipe tout d'abord d'un maka actionné par une roue hydraulique, puis d'une turbine lui permettant de produire son électricité. Un ventilateur branché sur la turbine remplira le rôle de soufflerie pour l'ensemble des forges en fonctionnement.
Les tuyères fabriquées à l'usine de la Paix, en cuivre rouge d'une très grande pureté, amenaient l'air chauffé à une température de l'ordre de 400 à 500 degrés dans les hauts-fourneaux. Directement en contact avec la masse en fusion, elles étaient refroidies en permanence au moyen d'eau courante afin d'éviter que le cuivre ne fonde ; raison pour laquelle elles devaient être parfaitement étanches. Autant de conditions qui ne pouvaient être réunies que dans une production spécialisée.
Afin d'assurer une alimentation suffisante en eau, tant pour la roue que pour la turbine, -qui devait en outre demeurer totalement immergée pour éviter de rouiller, -on a aménagé un étang formant un réservoir, un barrage et plusieurs vannes. La turbine tournait jour et nuit ; une fois par semaine ou tous les quinze jours, il fallait la nettoyer et enlever les petits branchages ou tout autre élément qui en se faufilant dans les pales de la turbine auraient provoqué son blocage. Pour ce faire, on vidait le petit réservoir situé légèrement en amont.
L'usine de la Paix ferma ses portes en 1964. Sur le site, demeurent une roue et ses roues d'engrenage, une turbine de type Françis encore en état de fonctionnement, le canal d'amenée de l'eau depuis le Ton et plusieurs vannes. Source: http://www.saint-leger.be/index2.php?lg=fpdb/stleger_fr&page1=x-autrepg.htm&page2=Le_Moulin_de_la_Paix.htm&rep=x-autrepg