La zone humide située au lieu-dit "Fesses Madame" a été décrite par P. FRANKARD (inédit) comme le site le plus précieux des vallées de la Mehaigne et de la Burdinale.
Lors d'une visite le 2 juillet 2003, il y a noté de vastes mégaphorbiaies à Filipendula ulmaria, Phalaris arundinacea, Lythrum salicaria, des magnocariçaies à Carex acutiformis et Carex disticha, des peuplements de Glyceria maxima, des prairies inondables à Alopecurus geniculatus.
Trois espèces végétales très rares y ont été observées: la présence de Veronica scutellata, exceptionnelle en Hesbaye, une très grosse station d'Oenanthe fistulosa (espèce intégralement protégée) et une des dernières populations wallonnes de Stellaria palustris (espèce intégralement protégée).
Parmi les autres espèces recensées figurent Alopecurus geniculatus, Alopecurus pratensis, Calystegia sepium, Carex acutiformis, Carex cuprina, Carex disticha, Eleocharis palustris, Filipendula ulmaria, Galium palustre, Glyceria fluitans, Glyceria maxima, Iris pseudacorus, Juncus effusus, Juncus inflexus, Lathyrus pratensis, Lotus pedunculatus, Lycopus europaeus, Lysimachia nummularium, Lythrum salicaria, Myosotis scorpioides, Phalaris arundinacea, Persicaria amphibia, Potentilla anserina, Ranunculus repens, Ranunculus sceleratus, Rubus sp., Rumex crispus, Valeriana repens, Vicia cracca, etc.
Par la suite, ce site, ainsi que le marais du château de Marotte, ont fait l'objet d'une brève description dans le cadre du PCDN de la commune de Braives (HENDRICKX, 2009).
Le premier site comprend des prairies humides abandonnées à reine-des-prés (Filipendula ulmaria) et à vulpin genouillé (Alopecurus geniculatus). Ces mégaphorbiaies humides sont situées dans la plaine alluviale limoneuse de la Mehaigne et sont régulièrement inondées. Par ailleurs, elles sont parcourues de fossés à véronique à écus (Veronica scutellata) et de dépressions à glycérie aquatique (Glyceria maxima). L'aspect sauvage du site s'accompagne d'une certaine inaccessibilité et montre une tendance évolutive vers une régénération forestière. Les inventaires réalisés par le Parc Naturel de Burdinale-Mehaigne mentionnent l'observation de deux espèces végétales protégées: l'oenanthe fistuleuse (Oenanthe fistulosa) et la stellaire glauque (Stellaria palustris), cette dernière étant devenue exceptionnellement rare en Belgique. On note également la présence de laîche cuivrée (Carex cuprina), de laîche des marais (Carex acutiformis), de patience crépue (Rumex crispus), de scirpe des marais (Eleocharis palustris), de jonc épars (Juncus effusus), de baldingère (Phalaris arundinacea), d'iris jaune (Iris pseudacorus), de glycérie flottante (Glyceria fluitans), de gaillet des marais (Galium palustre), de valériane officinale à rejets (Valeriana repens) et de salicaire commune (Lythrum salicaria).
La végétation à proximité de la Mehaigne est plus eutrophisée avec une forte dominance de la grande ortie (Urtica dioica) et de la patience à feuilles obtuses (Rumex obtusifolius).
Au niveau de l'avifaune, un couple de bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus) a été observé dans la mégaphorbiaie, ainsi qu'au moins un couple de rousserole verderolle (Acrocephalus palustris) dans la partie eutrophe à proximité de la Mehaigne.
Le marais du château de Marotte est constitué de roselières et de typhaies et est parcouru de ruisselets colonisés par la petite lentille d'eau (Lemna minor). Outre la massette à larges feuilles (Typha latifolia) et le roseau commun (Phragmites australis), on peut y observer la glycérie aquatique (Glyceria maxima) et la consoude officinale (Symphytum officinale). Elle est entourée par une forêt de chêne pédonculé (Quercus robur) et de frêne commun (Fraxinus excelsior) et est plus directement menacée par une colonisation par le saule blanc (Salix alba).
La faune du site de Fesses Madame est peu connue, les données disponibles étant largement déficitaires.
Des recherches préliminaires en février 2012 (J.-Y. Baugnée et X. Vandevyvre), il ressort une grande diversité de gastéropodes, dont une abondance exceptionnelle de Helix pomatia, Cepaea nemoralis et Fruticicola fruticum. Les cariçaies hébergent deux espèces très hygrophiles, Vertigo antivertigo et Euconulus praticola.