Les ruines du château féodal de Moha occupent un contrefort rocheux qui surplombe la rive droite de la Mehaigne, juste au nord du village de Moha.
Allongé selon un axe nord-ouest/sud-est, ce promontoire calcaire s'élève à une altitude de 120 m, dominant d'une trentaine de mètres la plaine alluviale. Il présente des affleurements rocheux avec des expositions diverses.
Le site fait partie du Parc Naturel des vallées de la Burdinale et de la Mehaigne.
Le site d'intérêt biologique comprend les vestiges du château, le contrefort rocheux (roche calcaire) et les habitats environnants (versants boisés, ...).
En 2012, le site a fait l'objet d'un recensement botanique assez complet, nécessaire pour l'élaboration d'un nouveau plan de gestion (T. Genty, Parc naturel des vallées de la Burdinale et de la Mehaigne). Les habitats suivants y ont été notés:
- pelouses calcaires à Bromus erectus, Silene nutans Ranunculus bulbosus, Hypericum hirsutum, Primula veris, Hippocrepis comosa, Geranium columbinum, etc.
- pelouses pionnières à Sedum rupestre, Sedum album, Sedum acre, dans lesquelles s'installent également l'espèce naturalisée Sedum spurium;
- groupement de fissures et replats rocheux avec Carex divulsa, Sanguisorba minor, Acinos arvensis, Ceterach officinarum;
- pelouse acidicline sur dalle rocheuse, très localisée, avec Potentilla argentea comme principale espèce;
- fourrés calcicoles à Acer campestre, Cornus mas, Ulmus sp.;
- prairies de fauche peu amendée, à Pimpinella saxifraga, Viola hirta, Plantago media, Trifolium medium, etc.;
- forêts de pente et de ravin avec Acer campestre, Acer platanoides, Acer pseudoplatanus, Ulmus sp, Asplenium scolopendrium, Athyrium filix femina, Polypodium vulgaris, Thamnobryum alopecurum, etc.
En bordure de la Mehaigne, un faciès dégradé d'aulnaie alluviale se maintient. Mais les pressions humaines (pêche, zone de balade à pied ou en vélo) entrainent une nette dégradation de l'habitat. En 2012, des stations d'Allium ursinum, de Lathraea squamaria y ont été observées.
La faune du site est mal connue et ne semble pas avoir fait l'objet d'aucune étude détaillée.
Une galerie souterraine sert de gîte hivernal pour quelques chauves-souris et est visitée annuellement par des collaborateurs du groupe de travail Plecotus. Jusqu'à présent, trois espèces y ont été recensées en très petit nombre: le murin à moustache ou de Brandt (Myotis mystacinus/M. brandtii), le murin de Daubenton (Myotis daubentonii) et le murin de Bechstein (Myotis bechsteinii).
Les origines du comté de Moha ne sont pas connues avec certitude.
Selon les Amis du Château féodal de Moha (voir http://www.chateaumoha.be/page2.html), «le territoire serait né de la désintégration de l'empire carolingien (vers 850), tandis que les premières fortifications auraient été édifiées pour se protéger des envahisseurs normands.».
Vers 1060, le domaine devient une possession lotharingienne aux portes de la principauté de Liège. Cette implantation privilégiée pourrait expliquer la transformation progressive de cet éperon rocheux en redoutable forteresse.
En 1225, l'absence de descendant fait passer le comté sous l'autorité des princes évêques de Liège.
Moha devient alors une forteresse sentinelle et à la suite d'une révolte des milices hutoises et liégeoise, Adolphe de la Mark renforce les murailles en 1315. Le site sert également de lieu d'incarcération pour les prisonniers de marque.
En 1376, les hutois se révoltent et assiègent la forteresse. Le château devient un simple casernement et c'est probablement dans le courant du XVIIème siècle qu'il est définitivement déserté. Les ruines servent alors de carrière pour les constructions avoisinantes et les maisons du village.
Vers 1890, l'état belge achète les ruines afin de les protéger des carrières avoisinantes. D'importants travaux de dégagement et de consolidation sont alors entrepris. Le site est classé en 1981 par la Société Royale des Monuments et des sites.
Fondée en 1992, l'asbl « Les amis du Château féodal de Moha » gère et revalorise le site, notamment pour l'accueil du public.