La vallée de la Mehaigne à hauteur d'Avin, en amont du Pont de la Solive, est reprise dans le PCDN de la commune de Hannut comme site de grand intérêt biologique (TAYMANS, 2009). Celui-ci comprend une partie du domaine du Château d'Avin ainsi que plusieurs parcelles de prairies alluviales et le marais boisé dit de la Solive.
Le parc, d'une trentaine d'hectares, est constitué de pelouses, d'un grand étang, de boisements humides, de peupleraies jeunes ou anciennes, de prairies humides et de quelques zones de suintements et de marais. Il comporte également diverses plantations d'arbustes ornementaux.
La partie sud du parc est occupée par un bois de hêtre, chêne et peuplier dans lequel on constate une abondance de bois mort. La flore herbacée est composée, entre autres, de la ficaire (Ranunculus ficaria), de l'anémone des bois (Anemone nemorosa), du gouet tacheté (Arum maculatum) et du groseiller rouge (Ribes rubrum).
A l'est du domaine, au sud de la Mehaigne, subsiste un complexe de fourrés de saules (Salix spp.) et fourrés de prunellier (Prunus spinosa) et cornouiller sanguin (Cornus sanguinea) développés sur d'anciens bassins d'eau et fossés inondés à l'abandon et sur une zone de suintements. Quelques lambeaux de mégaphorbiaies à salicaire (Lythrum salicaria) sont présents localement.
Dans la partie orientale du site, une prairie alluviale assez vaste (plus de 6 ha) s'étend entre le domaine du Château d'Avin et le Pont de la Solive, en rive droite de la Mehaigne. Cette prairie amendée et inondable, est pâturée à la bonne saison et comporte une flore principalement graminéenne: dactyle aggloméré (Dactylis glomerata), houlque laineuse (Holcus lanatus), vulpin des prés (Alopecurus pratensis), ivraie (Lolium perenne), pâturin commun (Poa trivialis) et fétuque des prés (Festuca pratensis) sont les espèces dominantes, accompagnées du brome mou (Bromus hordeaceus), du plantain lancéolé (Plantago lanceolata), du bouton d'or (Ranunculus acris), de la renoncule rampante (Ranunculus repens), de la laîche hérissée (Carex hirta), du gaillet gratteron (Galium aparine), de la linaire commune (Linaria vulgaris), de l'épilobe à petites fleurs (Epilobium parviflorum), du jonc glauque (Juncus inflexus), de l'ortie dioïque (Urtica dioica), etc.
Les zones dépressionnaires ainsi que les fossés qui traversent la prairie perpendiculairement à la Mehaigne, sont régulièrement inondés durant la période hivernale mais parfois aussi en été, comme par exemple au mois de juin 2016, particulièrement pluvieux. La végétation s'y distingue nettement du reste de la prairie et est principalement composée d'un groupement à vulpin genouillé (Alopecurus geniculatus) et glycérie flottante (Glyceria fluitans) couvrant plusieurs dizaines d'ares, situation devenue rare en Hesbaye. Ces zones inondées, formant des mares plus ou moins étendues et temporaires, accueillent un cortège floristique varié comprenant la véronique des ruisseaux (Veronica beccabunga), la véronique mouron d'eau (Veronica anagallis-aquatica s.s.), la callitriche à fruits plats (Callitriche platycarpa), la renoncule scélérate (Ranunculus sceleratus), le myosotis des marais (Myosotis scorpioides), la menthe aquatique (Mentha aquatica), le lycope d'Europe (Lycopus europaeus), la salicaire (Lythrum salicaria), l'épilobe à tiges carrées (Epilobium tetragonum), le scirpe des marais (Eleocharis palustris), le jonc épars (Juncus effusus), le gaillet des marais (Galium palustre), la patience crépue (Rumex crispus), la patience agglomérée (Rumex conglomeratus), le poivre d'eau (Persicaria hydropiper), etc. Plus ponctuellement apparaît aussi l'oenanthe fistuleuse (Oenanthe fistulosa), ombellifière aquatique très localisée en Région wallonne, plus particulièrement en Hesbaye où elle subsiste cependant dans quelques sites de la vallée de la Mehaigne.
La berge droite de la Mehaigne, à hauteur de la prairie, comporte une végétation essentiellement herbacée: ortie dioïque (Urtica dioica), scrofulaire aquatique (Scrophularia auriculata), linaire commune (Linaria vulgaris), baldingère (Phalaris arundinacea), patience agglomérée (Rumex conglomeratus), pâturin commun (Poa trivialis), moutarde des champs (Sinapis arvensis), ... Les ligneux sont présents de manière éparse, incluant le saule blanc (Salix alba), le saule des vanniers (Salix viminalis), le frêne commun (Fraxinus excelsior), l'aulne glutineux (Alnus glutinosa), le sureau noir (Sambucus nigra). Cette situation contraste fortement avec la berge opposée, occupée essentiellement par une galerie linéaire de saules blancs (Salix alba).
Des herbiers aquatiques sont présents dans la Mehaigne: d'après une analyse récente (T. Genty - 2016), ils sont formé par le potamot pectiné (Potamogeton pectinatus), et non par la renoncule flottante (Ranunculus fluitans) comme cela a souvent été mentionné.
Côté sud, la prairie est bordée par des lisières feuillues, des alignements de peupliers américains, ainsi qu'une zone humide incluant des mégaphorbiaies nitrophiles, des magnocariçaies, des roselières à glycéries aquatiques.
La faune a été très peu inventoriée jusqu'à présent mais les potentialités d'accueil sont élevées.
Les données disponibles concernent surtout l'avifaune. Les espèces palustres classiques sont régulièrement observées sur le site: gallinule poule d'eau (Gallinula chloropus), foulque macroule (Fulica atra), canard colvert (Anas platyrhynchos), martin-pêcheur d'Europe (Alcedo atthis), bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea), héron cendré (Ardea cinerea), etc. Deux espèces exotiques y sont cantonnées toute l'année, la bernache du Canada (Branta canadensis) nicheuse depuis plusieurs années et l'ouette d'Egypte (Alopochen aegyptiaca). Divers oiseaux d'eau font halte sur les prairies inondées durant la période hivernale, comme la sarcelle d'hiver (Anas crecca) et la grande aigrette (Ardea alba).
Sur le plan entomologique, les observations d'odonates indiquent notamment la présence du caloptéryx éclatant (Calopteryx splendens) le long de la Mehaigne, et de la libellule à quatre taches (Libellula quadrimaculata), deux espèces globalement peu communes en Hesbaye.
Plusieurs frayères à poissons, brochet (Esox lucius) surtout, existent le long de la Mehaigne et certaines ont fait l'objet de restauration dans le cadre du Contrat de rivière Meuse Aval.