Le Bois Miler est repris comme zone centrale d'intérêt biologique dans le rapport final du PCDN de Gesves (TAYMANS, 2009). Les éléments qui suivent sont extraits de ce rapport.
Cette forêt ancienne, déjà en place au XVIIIè siècle quoique nettement plus étendue qu'aujourd'hui, fut largement enrésinée au cours du XXè siècle, en particulier avec des épicéas. Ces plantations ont contribué à morceler la forêt feuillue qui subsiste par ilots plus ou moins étendus. Le site est cependant en phase de conversion en bois de feuillus indigènes (frêne, érable, merisier, alisier torminal) avec encore le recours, plus localement, à des essences exotiques telles que douglas, mélèze et robinier. Les fonds de vallons ont quant à eux été plantés de peupleraies.
La chênaie acidophile est majoritaire, mais on observe également des chênaies mélangées neutrophiles et quelques taillis de noisetiers et de charmes sur sols calcaires.
La flore des sous-bois est particulièrement diversifiée et comprend, notamment, la violette des bois (Viola reichenbachiana), la scrofulaire noueuse (Scrophularia nodosa), le sceau de Salomon commun (Polygonatum multiflorum), l'oxalis petite oseille (Oxalis acetosella), la mercuriale vivace (Mercurialis perennis), la luzule printanière (Luzula pilosa), le chèvrefeuille des bois (Lonicera periclymenum), le lamier jaune (Lamium galeobdolon), le muguet (Convallaria majalis), la listère ovale (Neottia ovata), etc.
Les chemins et layons parcourant le Bois Miler sont généralement bordés d'une flore herbacée remarquable. Dans la partie nord du bois on observe des fragments de lande sèche, alors que dans les parties médiane et ouest, notamment au nord des rochers de Goyet, apparaissent des espèces de prairies oligotrophes comme la succise des prés (Succisa pratensis) apparaissant en abondance sur les chemins.
Ainsi, le long du chemin qui grimpe sur le versant en direction du nord («Au Strouvia»), en lisière de chênaie, on note: le mélampyre des prés (Melampyrum pratense), une épervière (Hieracium sp.), la laiche glauque (Carex flacca), la primevère officinale (Primula veris), la flouve odorante (Anthoxantum odoratum), la vesce des haies (Vicia sepium), le chèvrefeuille des bois (Lonicera periclymenum), le brachypode des bois (Brachypodium sylvaticum), la germandrée scorodoine (Teucrium scorodonia), la luzule printanière (Luzula pilosa), l'origan (Origanum vulgare), la laiche pâle (Carex pallescens), la luzule multiflore (Luzula multiflorum), la gesse des montagnes (Lathyrus linifolius), la raiponce en épis (Phyteuma spicata), l'alchémille vert-jaunâtre (Alchemilla xanthochlora), la laiche muriquée (Carex cf. muricata) et même le brachypode penné (Brachypodium pinnatum).
Un peu au sud-est, le long du sentier du GR apparaissent notamment la fougère aigle (Pteridium aquifolium), la gesse des montagnes (Lathyrus linifolius), la laiche printanière (Carex caryophyllea), la bétoine officinale (Stachys officinalis), la succise des prés (Succisa pratensis), le millepertuis élégant (Hypericum pulchrum), le solidage verge d'or (Solidago virgaurea), l'anémone sylvie (Anemone nemorosa), la véronique officinale (Veronica officinalis), le fraisier des bois (Fragaria vesca), la danthonie tridentée (Danthonia decumbens), la grande marguerite (Leucanthemum vulgare) et, aux endroits plus humides, le bugle rampant (Ajuga reptans) et le lychnis fleur de coucou (Lychnis flos-cuculi).
Dans la partie nord du Bois, une zone de lande sèche occupe un layon bordé de fourrés de bouleaux et de fougère aigle, avec e.a. la callune (Calluna vulgaris), la flouve odorante (Anthoxantum odoratum), la canche flexueuse (Deschampsia flexuosa), la germandrée scorodoine (Teucrium scorodonia), l'épilobe en épi (Epilobium angustifolium), la laiche à pilules (Carex pilulifera), l'épervière en ombelle (Hieracium umbellatum), la laiche pâle (Carex pallescens), la porcelle enracinée (Hypochaeris radicata), le polygala à feuilles de serpolet (Polygala serpyllifolia) !
Quelques mares occupant d'anciennes fosses d'extraction sont présentes à la pointe nord-est du bois. Leur étude doit encore être menée mais un projet de restauration (remise en lumière) est en cours de façon à rétablir des conditions propices à l'installation du triton crêté (Triturus cristatus) encore observé en 2015. La présence des trois autres tritons a été établie lors d'inventaires conduits sur place en 2010 et 2015 à l'aide de nasses adaptées.