Le Bois du Pays constitue un massif forestier remarquable tant sur le plan paysager qu'aux niveaux phytosociologique, botanique ou encore faunistique. Les parties les plus intéressantes sont les vallons du ruisseau de Sadzot, du Sansinri et de Laleris.
D'après une publication datant déjà (DUMONT et DEVILLEZ, 1972), on y observe:
- la hêtraie submontagnarde à luzule riche en Luzula luzuloides, Polygonatum multiflorum, Polygonatum verticillatum, Anemone nemorosa, Poa nemoralis, Moehringia trinervia et Ilex aquifolium (Luzulo-Fagetum);
- la chênaie à charme à Stellaria holostea, Potentilla sterilis, Brachypodium sylvaticum, Stachys sylvatica, Geum urbanum, ... (Stellario-Carpinetum);
- la chênaie sessiliflore acidophile à bouleau à Vaccinium myrtillus, Deschampsia cespitosa, Pteridium aquilinum, ...(Quercion) incluant une variante humide à Molinia caerulea;
- l'aulnaie-frênaie à Stellaria nemorum (Stellario-Alnetum);
- l'aulnaie rivulaire à Carex laevigata, Carex pendula, Carex remota, Carex sylvatica, ... (Carici remotae-Alnetum et Carici laevigatae-Alnetum);
- l'aulnaie oligotrophe à sphaignes;
- la lande à callune, présente sous forme de fragments, surtout le long des chemins et dans les coupes et clairières;
- la sarothamnaie à Cytisus scoparius, dans laquelle prospère localement son parasite, Orobanche rapum-genistae.
Des plantations de résineux (épicéas et pins sylvestres principalement) occupent environ la moitié du massif.
Plus récemment, les habitats du Bois du Pays ont été cartographiés selon la typologie Waleunis dans le cadre de la désignation du site Natura 2000 BE34013 - Haute vallée de l'Aisne, sur base de relevés botaniques réalisés par les agents du DNE (SPW).
Du point de vue floristique, le Bois du Pays renferme diverses espèces rares, protégées et menacées, dont plusieurs orchidées. A signaler aussi l'observation déjà assez ancienne de Lycopodium clavatum à un endroit non précisé le 10 octobre 1970 par G.-H. Parent (voir MEURRENS, 1971). La présence de ce lycopode ne semble plus avoir été signalée depuis lors.
Divers champignons ont été observés dans le domaine, comme par exemple Amanita citrina, A. muscaria, Cortinarius sanguineus, C. alboviolaceus, Hypholoma sublateritium, Hebeloma radicosum, Mycena polygama, M. sanguinolenata, M. epipterygia, Boletus rufescens, B. scaber, B. chrysenteron, B. parasiticus, Lactarius blennius, Russula fellea, R. sardonia, ... (voir notamment MEURRENS, 1971).
Le Bois du Pays renferme une faune très variée comprenant diverses espèces remarquables ou rares d'intérêt patrimonial. On observe actuellement une densité importante de cervidés (Cervus elaphus, Capreolus capreolus) et de sanglier (Sus scrofa).
Le pic noir (Dryocopus martius) et le pic mar (Dendrocopos medius) sont bien présents dans l'ensemble du massif, de même que la bécasse des bois (Scolopax rusticola).
Sur le plan entomologique, on y a noté plus de 30 espèces de papillons de jour (données du GT Lycaena) dont plusieurs sont rares et/ou menacées en Wallonie comme Argynnis aglaja, Erynnis tages, Lasiommata maera, Lycaena hippothoe, Melitaea diamina, Melitaea athalia, ...
L'odonatofaune est également intéressante du fait de la présence de deux espèces rares: Cordulegaster bidentata et Onychogomphus forcipatus. La première est très discrète et est liée aux petits ruisselets et sources tuffeuses; ses populations ne sont jamais très fournies. Les imagos de la seconde espèce sont fréquemment observés en période de maturation au sein des coupes et des clairières forestières. Le Bois du Pays accueille plusieurs autres libellules plus répandues comme Cordulegaster boltonii, Calopteryx virgo, Pyrrhosoma nymphula, ...