Localisé en Haute Ardenne au nord de Vielsalm, à une altitude moyenne de 450 m, la tourbière de Logbiermé s'étend sur la rive droite du ruisseau du Ponceau, un affluent du ruisseau de Mont-le-Soie, lui-même affluent de la Salm. A cet endroit, la pente du ruisseau s'atténue et le fond du vallon s'élargit. A la faveur de suintements latéraux, une tourbière s'est developpée dans les bas-fonds et sur les pentes douces et les petits replats au pied du versant septentrional. Géologiquement, la région se trouve sur les phyllades et débris arénacés du Revinien.
L'ensemble du placage tourbeux s'étire sur quelque 500 m de longueur avec une largeur variant entre 10 et 40 m; il présente une légère inclinaison vers l'aval de la vallée et vers le ruisseau où il vient buter contre le bourrelet alluvial (DUMONT, 1986).
Des suintements ferrugineux existent dans la réserve. Un trou plus ou moins circulaire a été assez profondément creusé à l'un de ces suintements. Les eaux sourdent dans le trou où les particules les plus grosses sédimentent sous forme de boue vaseuse, pâteuse, brun rougeâtre (couleur due à l'oxydation du fer). La surface de cette boue s'est littéralement pétrifiée en une croûte dure et résistante puisqu'elle supporte le poids de plusieurs hommes. Un sondage a montré 12-15 cm de croûte et presque 1 m de boue épaisse reposant sur une sorte de gley limono-sableux. Il s'agit là d'un type d'incrustation tout à fait particulier voire même exceptionnel et qui ne semble pas connu, du moins dans nos contrées (DUMONT, 1986).
La tourbière de Logbiermé renferme plusieurs habitats intéressants:
- une chênaie acidophile à bouleaux (Betula spp.) et trientale (Trientalis europaea), sur les colluvions minérales de bas de pente (Trientalo-Quercetum roboris);
- une aulnaie-boulaie à sphaignes dans la dépression tourbeuse et une aulnaie alluviale disposée en frange sur la berge du ruisseau (Carici laevigatae-Alnetum);
- des bas-marais acides se développant dans les clairières et les dépressions marécageuses avec la narthécie (Narthecium ossifragum), la laîche étoilée (Carex echinata), la linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum angustifolium), la laîche à bec (Carex rostrata), le rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia), la bruyère quaternée (Erica tetralix), la canneberge (Vaccinium oxycoccos) ainsi que divers bryophytes: Straminergon (= Calliergon) stramineum, Cladopodiella fluitans, Polytrichum strictum (= alpestre) et divers Sphagnum tels Sphagnum papillosum, S. capillifolium, S. magellanicum, etc. (Scheuchzero-Caricetea fuscae);
- des jonçaies à jonc acutiflore (Juncus acutiflorus);
Quelques pieds de genévrier commun (Juniperus communis) subsistent également ici et là.
La faune a été peu étudiée jusqu'à présent et n'est dès lors que très modérément connue. Les oiseaux et les papillons de jour sont les groupes taxonomiques les mieux documentés.
La martre des pins (Martes martes), mustélidé typiquement forestier, a déjà été observée sur le site, de même que l'omniprésent sanglier (Sus scrofa).
Le cassenoix moucheté (Nucifraga caryocatactes) est un visiteur régulier et a déjà niché dans les environs.
Parmi l'herpétofaune, on signale seulement le lézard vivipare (Zootoca vivipara) et le triton alpestre (Ichthyosaura alpestris).
Une vingtaine d'espèces de papillons de jour ont été recensées à ce jour sur cette petite zone tourbeuse. La plus emblématique est certainement le nacré de la canneberge (Boloria aquilonaris) dont la population, significative à l'échelle wallonne, a été estimée entre 160 individus en 1997 et 2010, et 1145 individus en 2013 (SCHTICKZELLE et al. 2005; DUBOIS et TURLURE, 2016). D'après les données génétiques disponibles et les relevés botaniques anciens, il ressort que l'installation de la population de ce papillon est probablement assez récente (DUBOIS et TURLURE, 2016).
Des suintements ferrugineux existent dans la réserve. Un trou plus ou moins circulaire a été assez profondément creusé à l'un de ces suintements. Les eaux sourdent dans le trou où les particules les plus grosses sédimentent sous forme de boue vaseuse, pâteuse, brun rougeâtre (couleur due à l'oxydation du fer). La surface de cette boue s'est littéralement pétrifiée en une croûte dure et résistante puisqu'elle supporte le poids de plusieurs hommes. Un sondage a montré 12-15 cm de croûte et presque 1 m de boue épaisse reposant sur une sorte de gley limono-sableux. Il s'agit là d'un type d'incrustation tout à fait particulier voire même exceptionnel et qui ne semble pas connu, du moins dans nos contrées (DUMONT, 1986).