La Ferme de Froidefontaine est entourée d'un domaine agricole composé essentiellement de prairies et de cultures. Des prés humides subsistent à proximité du ruisseau de Barsy et le long d'un petit affluent venant de la ferme, lequel alimente également quelques petits étangs.
Le ruisseau de Barsy, qui limite la propriété à l'est, comporte une végétation aquatique apparemment peu développée. On y observe en particulier la présence de plages d'ache nodiflore (Apium nodiflorum) dans les parties ouvertes non colonisées par les saules.
Localement apparaît une végétation pionnière nitrophile des grèves humides avec quatre espèces caractéristiques que sont la renoncule scélérate (Ranunculus sceleratus), le poivre d'eau (Persicaria hydropiper), la renouée à feuilles de patience (Persicaria lapathifolia) et le bident triparti (Bidens tripartita), accompagnées d'espèces compagnes comme le vulpin genouillé (Alopecurus geniculatus), la matricaire inodore (Matricaria maritima subsp. inodora), la gnaphale des mares (Gnaphalium uliginosum), plus typique des grèves oligo-mésotrophes, ou encore le cresson de fontaine (Nasturtium officinale), plante du bord des eaux courantes lentes.
La végétation comprend également quelques plages de glycérie aquatique (Glyceria maxima) et de baldingère (Phalaris arundinacea) mêlées à d'autres plantes hygrophiles.
Des alignements de vieux saules blancs sont présents sur certains tronçons de la rivière. S'y ajoutent quelques aulnes glutineux (Alnus glutinosa), saules cendrés (Salix cinerea) et peupliers du Canada (Populus x canadensis).
Les étangs sont de petite dimension et leurs eaux sont relativement transparentes. Des analyses chimiques seraient nécessaires pour confirmer leur caractère eutrophe. L'abondance d'algues filamenteuses (Spirogyra) indique une pollution organique provenant vraisemblablement des eaux usées de la ferme. Aucune autre plante aquatique n'a été notée. En bordure, on observe des franges de joncs épars (Juncus effusus), des massifs de renoncule scélérate (Ranunculus sceleratus), de petites roselières fragmentaires à roseau commun (Phragmites australis) et massette à larges feuilles (Typha latifolia), ...
Parmi la végétation prairiale, on trouve notamment:
- des prairies pas ou peu fertilisées, mésophiles, pâturées à faible charge, avec comme espèces typiques la crételle (Cynosurus cristatus), la houlque laineuse (Holcus lanatus), la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), le trèfle rampant (Trifolium repens), la porcelle enracinée (Hypochaeris radicata), la fétuque rouge (Festuca rubra), etc.
- des prairies de fauche mésophiles de basse altitude peu à moyennement fertilisées, présentes sous plusieurs variantes selon les endroits, avec le fromental (Arrhenatherum elatius), la berce spondyle (Heracleum sphondylium), le lotier corniculé (Lotus corniculatus), l'achillée millefeuille (Achillea millefolium), l'avoine dorée (Trisetum flavescens), la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), l'agrostis capillaire (Agrostis capillaris), etc.
- des prairies de fauche humides moyennement fertilisées , eutrophes, rassemblant diverses graminoïdes comme le pâturin commun (Poa trivialis), la fétuque des prés (Festuca pratensis), la houlque laineuse (Holcus lanatus), le vulpin des prés (Alopecurus pratensis), le scirpe des bois (Scirpus sylvaticus), ainsi que nombre de dicotylées dont la renoncule rampante (Ranunculus repens), l'angélique sauvage (Angelica sylvestris), le lychnis fleur de coucou (Lychnis flos-cuculi), le trèfle rampant (Trifolium repens), le cirse des marais (Cirsium palustre), le lotier des fanges (Lotus pedunculatus), le jonc épars (Juncus effusus), etc.
En bordure occidentale du domaine (extrémité occidentale de la parcelle cadastrale 26), les abords de la rue du Rond Chêne hébergent une flore particulièrement variée et intéressante, comme le montrent les relevés effectués en 2002 et 2006 dans le cadre de la convention «bords de routes» (obs. L. Bailly); on y observe:
- diverses espèces prairiales comme le lotier corniculé (Lotus corniculatus), l'avoine dorée (Trisetum flavescens), la véronique petit-chêne (Veronica chamaedrys), le pâturin des prés (Poa pratensis), le petit boucage (Pimpinella saxifraga), le salsifis des prés (Tragopogon pratensis), la centaurée jacée (Centaurea jacea), la knautie des champs (Knautia arvensis), la grande marguerite (Leucanthemum vulgare), la campanule raiponce (Campanula rapunculus), etc.
- des espèces de pelouse sèches dont la bugrane rampante (Ononis repens), la campanule à feuilles rondes (Campanula rotundifolia), le serpolet commun (Thymus pulegioides), la luzerne lupuline (Medicago lupulina), le silène enflé (Silene vulgaris) et même une orchidée, l'orchis bouc (Himantoglossum hircinum), dont la présence est particulièrement remarquable dans le contexte du Condroz.
- des espèces de l'ourlet mésophile avec entre autres l'origan (Origanum vulgare), le clinopode (Clinopodium vulgare), le trèfle moyen (Trifolium medium), l'aigremoine eupatoire (Agrimonia eupatoria).
L'intérêt faunistique du domaine de la ferme de Froidefontaine reste à évaluer dans son ensemble mais les premiers inventaires ont d'ores-et-déjà démontré une diversité spécifique élevée pour plusieurs groupes taxonomiques.
C'est le cas plus particulièrement des abeilles sauvages, étudiées au cours de la période 2018-2019 par NOEL et al. (2021) qui mentionnent l'occurrence d'au moins 78 espèces différentes, incluant plusieurs éléments vulnérables et/ou protégés en Région wallonne (Eucera longicornis, Osmia bicolor, Colletes cunicularius, Bombus campestris, Halictus maculatus, ...). Ces auteurs citent également 25 espèces de diptères Syrphidae.