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3357 - Vallée de la Wassoie et bocage au nord de Nassogne

Site de Grand Intérêt Biologique (SGIB)

Communes :Nassogne
Cantonnements DNF :Nassogne
Surface :179.5 ha
Coordonnées :X Lambert : 220899 - Y Lambert : 94349
Voir la localisation avec la cartographie dynamique
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué.

Intro

Brève description

Affluent de la Wamme, la Wassoie dans sa partie aval, entre Nassogne et Harsin, traverse des terrains s'inscrivant dans la zone de transition entre deux régions naturelles bien distinctes, l'Ardenne, d'où est issue la rivière, et la Famenne. Le site considéré ici s'étale sur plus de 3 km, à une altitude comprise entre 320 et 260 m. Il comprend d'une part la vallée de la Wassoie proprement dite, depuis la route Nassogne-Grune, jusqu'au village de Harsin, incluant le Moulin de Nassogne et le Tier des Renards, et d'autre part, un ensemble de prairies, haies et bois s'étendant au nord de Nassogne, des deux côtés de la route de Marche. Large de 2 à 3 m, dotée d'une eau fraîche d'excellente qualité biologique, la Wassoie présente encore un caractère très sauvage, avec un lit de galets et des berges naturelles bordées par endroits de très belles cépées d'aulnes glutineux. Le fond de la vallée renferme aussi des prairies de fauche relictuelles, des mégaphorbiaies, des saussaies marécageuses ainsi que quelques petits étangs. Les versants sont largement forestiers et couverts notamment de belles hêtraies acidophiles mais aussi de parcelles résineuses. Les prairies bocagères situées sur le plateau sont quant à elles gérées de façon extensive par pâturage ovin principalement et font l'objet de divers aménagements écologiques: maintien et plantations de haies, creusement de mares, etc. L'ensemble du périmètre montre un grand intérêt biologique. On y rencontre des oiseaux emblématiques comme la pie-grièche écorcheur (Lanius collurio), la cigogne noire (Ciconia nigra), le milan royal (Milvus milvus) ou le cincle plongeur (Cinclus cinclus). Le castor européen (Castor fiber), mammifère réintroduit en Région wallonne, est installé depuis le début des années 2010 et n'y passe pas inaperçu, ses barrages entrainant l'apparition de petits plans d'eau. Du point de vue entomologique, les données demeurent peu nombreuses mais concernent certaines espèces intéressantes, entre autres le petit collier argenté (Boloria selene), papillon lié aux violettes des prairies humides et des bas-marais, la donacie versicolore (Donacia versicolorea), coléoptère aquatique qui se développe aux dépens des potamots, ou encore le criquet ensanglanté (Stethophyma grossum) qui affectionne les jonchaies et cariçaies marécageuses et bien ensoleillées. Le site bénéficie implicitement du statut de protection conféré aux espèces protégées qui y sont présentes.

Carto

Régions naturelles

  • J0 - Famenne
  • L2 - Ardenne septentrionale

Limites administratives

Ancienne(s) commune(s)SurfaceNouvelle(s) commune(s)Province(s)
HarsinNASSOGNELUXEMBOURG
NassogneNASSOGNELUXEMBOURG

Cantonnements DNF

Cantonnement(s)SurfaceDirection(s)
NassogneMarche-en-Famenne

Mentions dans d'autres inventaires de sites

A compléter

Propriétaire(s)

Privé(s) Oui  ONG Oui  Communes Oui  Région Oui  Autres publics Oui

Espèces

Espèces de valeur patrimoniale

TaxonStatut de protectionListe rougeStatutAnnéeRep*ProtectionSource
Animaux - Vertébrés - Mammifères
Castor fiberOuiNon2019Divers obs.
Felis silvestrisOuiNon2016P. Moës, D. Vieuxtemps
Muscardinus avellanariusOuiNon2009A. Baar
Animaux - Vertébrés - Oiseaux
Ardea albaOuiNonHiv.-migr.2018Divers obs.
Ciconia nigraOuiOui2019Divers obs.
Cinclus cinclusOuiNon2017P. Moës et al.
Dendrocopos minorOuiNonNicheur (ripisylve)2017P. Moës
Dryocopus martiusOuiNon2019Divers obs.
Lanius collurioOuiNonNicheur2019Divers obs.
Lanius excubitorOuiOuiHiv.-migr.2015Divers obs.
Milvus milvusOuiOuiNicheur local2019Divers obs.
Animaux - Vertébrés - Amphibiens
Bufo bufoOuiNonReproduction2017P. Moës
Ichthyosaura alpestrisOuiNon2019Divers obs.
Lissotriton helveticusOuiNon2019Divers obs.
Pelophylax kl. esculentusOuiNon2019Divers obs.
Rana temporariaOuiNon2017Divers obs.
Animaux - Vertébrés - Reptiles
Zootoca viviparaOuiNon2019Divers obs.
Invertébrés - Insectes - Papillons diurnes
Apatura irisNonNon2019J.-Y. Baugnée
Boloria seleneNonNon2017P. Moës
Brenthis inoNonNon2017J.-Y. Baugnée, E. Bisteau
Lycaena tityrusNonNon2017J.-Y. Baugnée
Melanargia galatheaNonNon2008E. Heymans
Pyrgus malvaeNonOui2007E. Heymans
Invertébrés - Insectes - Libellules
Sympetrum danaeNonNon2013C. Prévot et al.
Invertébrés - Insectes - Coléoptères
Donacia versicolorea2017J.-Y. Baugnée, E. Bisteau
Invertébrés - Insectes - Orthoptères
Chorthippus albomarginatus2019J.-Y. Baugnée
Stethophyma grossum2017J.-Y. Baugnée, E. Bisteau
Plantes - Plantes supérieures
Agrimonia procera2017E. Bisteau et J.-Y. Baugnée
Crepis paludosa2017E. Bisteau et J.-Y. Baugnée
Potentilla anglica2017E. Bisteau et J.-Y. Baugnée

Commentaires sur la faune

Mammifères (données P. Moës et al. 2010-2018): Capreolus capreolus, Castor fiber, Cervus elaphus, Felis sylvestris, Procyon lotor, Sus scrofa, Vulpes vulpes.

Oiseaux (données P. Moës et al. 2010-2018): Ciconia nigra, Cinclus cinclus, Coccothraustes coccothraustes, Corvus corax, Dendrocopos minor, Dryocopus martius, Fringilla coelebs, Garrulus glandarius, Milvus milvus, Motacilla cinerea, Phylloscopus collybita, Picus viridis, Pyrrhula pyrrhula, Sitta europaea, Sylvia atricapilla, Troglodytes troglodytes, Turdus philomelos.

Amphibiens (données P. Moës et al. 2010-2018): Bufo bufo, Ichthyosaura alpestris, Lissotriton helveticus, Pelophylax kl. esculentus, Rana temporaria.

Coléoptères (données J.-Y. Baugnée, 2017): Agapanthia villosoviridescens, Agelastica alni, Anthrenus verbasci, Calvia quatuordecimguttata, Chilocorus renipustulatus, Chrysolina fastuosa, Coccinella septempunctata, Demetrias atricapillus, Donacia versicolorea, Gastrophysa viridula, Grammoptera ruficornis, Gyrinus sp., Harmonia axyridis, Lagria hirta, Leptura quadrifasciata, Limodromus assimilis, Molorchus minor, Ocydromus deletus, Oulema gallaeciana, Oulema melanopus, Oxystoma cerdo, Philochthus lunulatus, Plateumaris consimilis, Polydrusus formosus, Prasocuris marginella, Propylea quatuordecimpunctata, Pterostichus cristatus, Pyrrhalta viburni, Rhagonycha fulva, Rutpela maculata, Scirtes hemisphaericus, Stenurella melanura, Variimorda villosa.

Diptères (données J.-Y. Baugnée, 2017): Agromyza filipendulae, Amauromyza lamii, Americina vittata, Anthrax trifasciatus, Calobata petronella, Cheilosia barbata, Cheilosia illustrata, Chirosia betuleti, Chromatomyia periclymeni, Chrysogaster solstitialis, Chrysops caecutiens, Chrysotoxum bicinctum, Conops flavipes, Conops quadrifasciata, Criorhina berberina, Dasineura irregularis, Dasineura pustulans, Dasineura ranunculi, Dasineura rosae, Dasineura ulmaria, Dasineura urticae, Didea fasciata, Epistrophe grossulariae, Episyrphus balteatus, Eristalis arbustorum, Eristalis interrupta, Eristalis lineata, Eristalis pertinax, Eristalis tenax, Hybomitra montana, Jaapiella veronicae, Liriomyza eupatorii, Liriomyza valerianae, Lonchaea chorea, Loxocera albiseta, Myathropa florea, Neoascia podagrica, Palloptera ustulata, Parasyrphus lineolus, Philophylla caesio, Physiphora alceae, Phytoliriomyza melampyga, Phytomyza angelicae, Phytomyza ranunculivora, Phytomyza senecionis, Pipiza quadrimaculata, Rhagio lineola, Rhingia campestris, Sepedon sphegea, Sphaerophoria scripta, Sphegina sibirica, Stomorhina lunata, Syritta pipiens, Syrphus ribesii, Syrphus torvus, Tabanus sudeticus, Xanthandrus comtus, Xanthogramma pedissequum, Xylota segnis, Xyphosia miliaria.

Odonates (données P. Moës 2010-2018; J.-Y. Baugnée et E. Bisteau, 2017): Aeshna cyanea, Calopteryx virgo, Coenagrion puella, Cordulegaster boltonii, Enallagma cyathigerum, Ischnura elegans, Pyrrhosoma nymphula.

Orthoptères (données J.-Y. Baugnée et E. Bisteau, 2017): Chorthippus parallelus, Chrysochraon dispar, Meconema thalassinum, Stethophyma grossum.

Lépidoptères (données J.-Y. Baugnée et E. Bisteau, 2017): Aglais urticae, Anania hortulata, Anthophila fabriciana, Apatura iris, Aphantopus hyperantus, Araschnia levana, Argynnis paphia, Boloria selene, Brenthis ino, Celypha lacunana, Crambus perlella, Elophila nymphaeata, Epirrhoe alternata, Gonepteryx rhamni, Grapholita janthinana, Harpella forficella, Inachis io, Leptidea sinapis s.l., Limenitis camilla, Lycaena tityrus, Macroglossum stellatarum, Maniola jurtina, Ochlodes sylvanus, Pammene aurana, Pandemis heparana, Pararge aegeria, Phyllonorycter coryli, Phyllonorycter esperella, Phyllonorycter nicellii, Pieris brassicae, Pieris napi, Pieris rapae, Polygonia c-album, Pyronia tithonus, Stigmella microtheriella, Stigmella plagicolella, Stigmella splendidissimella, Thyatira batis, Thymelicus lineolus, Thymelicus sylvestris, Vanessa atalanta.

Hyménoptères (données J.-Y. Baugnée, 2017): Andrena bicolor, Andrena minutula, Anthophora furcata, Bombus pascuorum, Dichatomus acerinus, Diplolepis rosae, Dolichovespula saxonica, Ectemnius lapidarius, Ectemnius lituratus, Hylaeus communis, Hylaeus confusus, Hylaeus gredleri, Hylaeus hyalinatus, Lasioglossum calceatum, Lasioglossum morio, Megachile centuncularis, Pediaspis aceris, Siobla sturmii, Stigmus solskyi, Symmorphus gracilis, Timaspis lampsanae, Vespula vulgaris.

Hémiptères (données J.-Y. Baugnée, 2017): Acompus rufipes, Allygus modestus, Anthocoris nemorum, Aphrophora alni, Apolygus lucorum, Aquarius najas, Arboridia sp., Balclutha punctata, Calocoris affinis, Charagochilus gyllenhalii, Cicadella viridis, Compsidolon salicellum, Coreus marginatus, Deraeocoris flavilinea, Deraeocoris lutescens, Deraeocoris ruber, Dicyphus errans, Dicyphus globulifer, Dicyphus pallidus, Eupteryx urticae, Eupteryx vittata, Eurydema dominulus, Evacanthus interruptus, Fagocyba douglasi, Gerris gibbifer, Gerris lacustris, Gerris sp., Gerris thoracicus, Halticus luteicollis, Heterotoma planicornis, Himacerus mirmicoides, Hydrometra stagnorum, Javesella pellucida, Liocoris tripustulatus, Lygocoris pabulinus, Malacocoris chlorizans, Mecomma ambulans, Mermitelocerus schmidtii, Metatropis rufescens, Monalocoris filicis, Nabis limbatus, Orius horvathi, Orius majusculus, Orius minutus, Orthops basalis, Orthops campestris, Ossiannilssonola callosa, Palomena prasina, Philaenus spumarius, Phytocoris longipennis, Plagiognathus arbustorum, Psylla alni, Psyllopsis fraxini, Rhopalus subrufus, Saldula c-album, Scolopostethus thomsoni, Stenodema laevigata, Stenotus binotatus, Trioza urticae, Troilus luridus, Velia caprai.

Mollusques (données J.-Y. Baugnée, 2017): Ancylus fluviatilis, Cepaea nemoralis, Helix pomatia, Succinea putris.

Commentaires sur la flore

Plantes supérieures (données E. Bisteau et J.-Y. Baugnée, 2017): Acer pseudoplatanus, Achillea millefolium, Agrimonia procera (= repens), Agrostis stolonifera, Ajuga reptans, Alchemilla xanthochlora, Alliaria petiolata, Alnus glutinosa, Anemone nemorosa, Angelica sylvestris, Anthoxanthum odoratum, Arrhenatherum elatius, Athyrium filix-femina, Bellis perennis, Betula pendula, Betula pubescens, Brachypodium sylvaticum, Bromus hordeaceus, Caltha palustris, Capsella bursa-pastoris, Carex hirta, Carex pendula, Carex remota, Carex sylvatica, Carpinus betulus, Cerastium fontanum, Circaea lutetiana, Cirsium palustre, Corylus avellana, Corylus avellana, Crepis paludosa, Cruciata laevipes, Cytisus scoparius, Dactylis glomerata, Deschampsia cespitosa, Dryopteris filix-mas, Elymus repens, Epilobium montanum, Epilobium roseum, Epilobium sp., Epilobium tetragonum, Equisetum fluviatile, Equisetum palustre, Eupatorium cannabinum, Euphorbia amygdaloides, Festuca gigantea, Festuca pratensis, Festuca rubra, Filipendula ulmaria, Fragaria vesca, Frangula alnus, Fraxinus excelsior, Galeopsis sp., Galeopsis tetrahit, Galium aparine, Galium mollugo, Galium palustre, Geranium dissectum, Geranium robertianum, Geum urbanum, Glechoma hederacea, Glyceria fluitans, Heracleum sphondylium, Holcus lanatus, Hypericum maculatum, Hypericum perforatum, Impatiens noli-tangere, Juncus acutiflorus, Juncus effusus, Juncus tenuis, Lamium galeobdolon, Lapsana communis, Lathyrus pratensis, Lemna minor, Lolium perenne, Lonicera periclymenum, Lotus pedunculatus, Luzula sylvatica, Lychnis flos-cuculi, Lycopus europaeus, Lysimachia nemorum, Lysimachia nummularia, Lysimachia vulgaris, Lythrum salicaria, Mentha arvensis, Moehringia trinervia, Myosotis scorpioides, Oxalis acetosella, Persicaria hydropiper, Persicaria lapathifolia, Phleum pratense, Phyteuma spicatum, Picea abies, Pimpinella saxifraga, Plantago lanceolata, Plantago major, Poa annua, Poa nemoralis, Poa pratensis, Poa trivialis, Potamogeton natans, Potentilla anglica, Potentilla sterilis, Prunella vulgaris, Prunus spinosa, Quercus robur, Ranunculus acris, Ranunculus bulbosus, Ranunculus ficaria, Ranunculus flammula, Ranunculus repens, Rosa canina s.l., Rubus fruticosus, Rubus idaeus, Rumex acetosa, Rumex conglomeratus, Rumex crispus, Rumex obtusifolius, Salix aurita, Salix caprea, Sambucus nigra, Sambucus racemosa, Scirpus sylvaticus, Scrophularia nodosa, Scutellaria galericulata, Senecio ovatus, Silene dioica, Solanum dulcamara, Sonchus asper, Sorbus aucuparia, Stachys sylvatica, Stellaria alsine, Stellaria graminea, Stellaria media, Taraxacum sp., Trifolium pratense, Trifolium repens, Urtica dioica, Valeriana repens, Veronica arvensis, Veronica chamaedrys, Veronica montana, Viburnum opulus, Vicia cracca.

Espèces exotiques

Plantes: Juncus tenuis, Picea abies.

Animaux: Procyon lotor.

Conservation

Détails

Description physique

La Wassoie est un petit cours d'eau formé par la conjonction de multiples ruisselets dont les sources se situent dans le Bois de Nassogne, au sud-est du village de Nassogne, vers 500 m d'altitude. Elle se jette dans la Wamme à Harsin après un parcours d'à peine 9 km, à l'altitude de 250 m. Elle fait donc partie du bassin de la Lesse.

Le cours d'eau, d'une largeur maximale de 2 à 3 m, traverse principalement des terrains boisés reposant sur des roches du Siegenien (grès et schistes de Vireux) dans sa partie amont, et des roches de l'Emsien (grès et schistes rouges de Winenne) plus bas dans la vallée. La plus grande partie de la rivière coule en Ardenne, sauf la portion la plus aval qui se situe en Famenne. Son lit est souvent encombré de nombreuses pierres et galets.

La Wassoie a creusé une vallée principalement orientée dans un axe sud-nord. Elle ne reçoit que très d'affluents: citons en particulier en rive droite le Ri d'Eure, et en rive gauche le Ruisseau de Bocogne.

Description biologique

Le tronçon de la vallée de la Wassoie considéré ici n'a pas encore fait l'objet d'une étude biologique détaillée . Seules deux petites parcelles privées (propriété Moës) situées dans la zone de confluence du Ri d'Eure ont été inventoriées début juillet 2017 dans le cadre de la mise en place de mesures de gestion écologique d'une prairie et d'une mégaphorbiaie alluviale.

Propriété Moës

Bordée à l'ouest par une pente boisée et à l'est par la forêt galerie de la Wassoie, cette propriété privée d'environ 90 ares peut être schématiquement scindée en deux parties en fonction de la physionomie de la végétation: la partie nord (2/3 de la superficie de la propriété) comprenant une prairie de fauche, et la partie sud occupée par une mégaphorbiae ainsi que par un petit étang. On distinguera également ici l'aulnaie rivulaire, située seulement en partie dans la propriété mais d'un grand intérêt patrimonial.

Partie nord - Cette parcelle est occupée par une prairie permanente méso-hygrophile peu amendée. Malgré sa fauche récente, un relevé global effectué le 3 juillet 2017 (E. Bisteau et J.-Y. Baugnée) rassemble près de 60 espèces végétales ! Même si aucune espèce patrimoniale (orchidées, par ex.) ne semble en faire partie, cette diversité est particulièrement élevée et mérite d'être soulignée. Toutefois, son appartenance à un habitat précis (dans la nomenclature WalEUNIS) est difficile à préciser, en raison des différents régimes d'exploitation (fauche, pâturage) puis d'abandon de la prairie.

Outre les diverses graminées dominant la strate herbacée tels que l'agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera), la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), le brome mou (Bromus hordeaceus), le dactyle aggloméré (Dactylis glomerata), la fétuque des prés (Festuca pratensis), la fétuque rouge (Festuca rubra), la houlque laineuse (Holcus lanatus), le ray grass (Lolium perenne), la fléole des prés (Phleum pratense), le pâturin des prés (Poa pratensis), le pâturin commun (Poa trivialis), on relève aussi de nombreuses dicotylédones : l'angélique sauvage (Angelica sylvestris), le petit boucage (Pimpinella saxifraga), l'achillée millefeuille (Achillea millefolium), la pâquerette (Bellis perennis), le cirse des marais (Cirsium palustre), le pissenlit (Taraxacum sp.), le céraiste commun (Cerastium fontanum), la stellaire graminée (Stellaria graminea), la laîche hérissée (Carex hirta), la gesse des prés (Lathyrus pratensis), le lotier des fanges (Lotus pedunculatus), le trèfle des prés (Trifolium pratense), le trèfle rampant (Trifolium repens), le géranium disséqué (Geranium dissectum), le millepertuis tacheté (Hypericum maculatum), le lierre terrestre (Glechoma hederacea), la brunelle commune (Prunella vulgaris), le plantain lancéolé (Plantago lanceolata), la patience des prés (Rumex acetosa), la patience crépue (Rumex crispus), la patience à feuilles obtuses (Rumex obtusifolius), la renoncule âcre (Ranunculus acris), la renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus) (aux endroits les plus secs), la ficaire (Ranunculus ficaria), la renoncule rampante (Ranunculus repens), l'alchémille vert jaunâtre (Alchemilla xanthochlora), le gaillet croisette (Cruciata laevipes), etc. La reine des prés (Filipendula ulmaria) y est présente de manière disséminée. Très localement s'observe aussi la potentille d'Angleterre (Potentilla anglica), plante typique des prairies hygrophiles inondables, assez rare en Région wallonne où elle est surtout représentée en Fagne-Famenne et sur la marge de l'Ardenne.

Une dépression centrale plus humide montre la petite douve (Ranunculus flammula), le jonc épars (Juncus effusus), le populage des marais (Caltha palustris), la glycérie flottante (Glyceria fluitans), le lychnis fleur-de-coucou (Lychnis flos-cuculi), la prêle des marais (Equisetum palustre), le scirpe des bois (Scirpus sylvaticus), le myosotis des marais (Myosotis scorpioides), le gaillet des marais (Galium palustre), ...

La bordure occidentale de la prairie, en contact avec le versant forestier, constitue un écotone intéressant et mériterait, au minimum, d'être maintenu: le prunellier (Prunus spinosa), le charme (Carpinus betulus), le coudrier (Corylus avellana) et les ronces (Rubus sp.) constituent une lisière arbustive irrégulière se prolongeant par un ourlet herbacé, bien fleuri au moment de la visite, à angélique sauvage (Angelica sylvestris), berce spondyle (Heracleum sphondylium), lampsane (Lapsana communis), vesce à épis (Vicia cracca), géranium herbe à Robert (Geranium robertianum), fromental (Arrhenatherum elatius), reine des prés (Filipendula ulmaria), benoîte commune (Geum urbanum), potentille faux-fraisier (Potentilla sterilis), gaillet croisette (Cruciata laevipes), gaillet gratteron (Galium aparine), gaillet mou (Galium mollugo), véronique petit-chêne (Veronica chamaedrys), ortie dioïque (Urtica dioica).

La pointe nord de la parcelle est occupée par une petite zone arbustive avec des cépées de coudrier (Corylus avellana) ainsi que quelques prunelliers (Prunus spinosa), charmes (Carpinus betulus), sureaux noirs (Sambucus nigra), sorbiers des oiseleurs (Sorbus aucuparia), églantiers (Rosa canina s.l.), saules marsaults (Salix caprea), ...

Partie sud - La mégaphorbiaie est constituée de hautes herbes hygrophiles occupe l'essentiel de la partie sud du site englobant l'étang et les deux bassins circulaires de l'ancienne pisciculture.

Outre la reine des prés (Filipendula ulmaria), dominante, le cortège typique de la mégaphorbiaie de prairie abandonnée s'y observe, augmenté de divers éléments de roselières, de bas-marais acides et de sources; citons entre autres l'angélique des bois (Angelica sylvestris), le cirse des marais (Cirsium palustre), la prêle des eaux (Equisetum fluviatile), l'épilobe à tiges carrées (Epilobium tetragonum s.l.), l'eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum), le galéopsis tétrahit (Galeopsis tetrahit), la laîche hérissée (Carex hirta), le gaillet gratteron (Galium aparine), le gaillet des marais (Galium palustre), la houlque laineuse (Holcus lanatus), le jonc à tépales aigus (Juncus acutiflorus), le jonc épars (Juncus effusus), le lotier des fanges (Lotus pedunculatus), le lycope d'Europe (Lycopus europaeus), la lysimaque vulgaire (Lysimachia vulgaris), le scirpe des bois (Scirpus sylvaticus), la stellaire des sources (Stellaria alsine), la stellaire graminée (Stellaria graminea), la grande ortie (Urtica dioica), la valériane officinale (Valeriana repens), le pâturin commun (Poa trivialis), la patience des prés (Rumex acetosa), le populage (Caltha palustris), la canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa).

Plusieurs chênes pédonculés (Quercus robur) ponctuent cette mégaphorbiaie qui se prolonge vers le sud, au-delà de la propriété et du cordon boisé qui en marque la limite. Quelques boutures de saules ont été plantées récemment par le propriétaire en vue de les traiter en têtard.

La lisière en contact avec la ripisylve et le petit boisement alluvial au sud de la parcelle comporte quelques fourrés de prunelliers (Prunus spinosa), ronces (Rubus fruticosus s.l.), framboisier (Rubus idaeus), saule à oreillettes (Salix aurita) et églantier (Rosa canina s.l.), avec aussi une série d'herbacées comme le gaillet mou (Galium mollugo), le séneçon de Fuchs (Senecio ovatus), la fougère mâle (Dryopteris filix-mas), l'euphorbe des bois (Euphorbia amygdaloides), le brachypode des bois (Brachypodium sylvaticum), le poivre d'eau (Persicaria hydropiper), la scrophulaire noueuse (Scrophularia nodosa), la morelle douce-amère (Solanum dulcamara), la fougère femelle (Athyrium filix-femina), etc. On y observe également le chèvrefeuille des bois (Lonicera periclymenum) ainsi que quelques épicéas (Picea abies).

Bien que d'origine artificielle et de faible superficie, l'étang n'est pas dépourvu d'intérêt sur le plan botanique et ses rives sont bien pourvues en végétation herbacée. Celle-ci comprend diverses espèces de mégaphorbiaies et autres hygrophiles, en particulier la reine des prés (Filipendula ulmaria), l'épilobe à tiges carrées (Epilobium tetragonum), la valériane officinale (Valeriana officinalis), le jonc épars (Juncus effusus), le lotier des fanges (Lotus pedunculatus), la petite douve (Ranunculus flammula), le jonc à tépales aigus (Juncus acutiflorus), le pâturin commun (Poa trivialis). La glycérie flottante (Glyceria fluitans) pousse également sur la rive ouest, restée plus naturelle et en pente plus douce. Aux abords s'observent en outre : la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), la benoîte commune (Geum urbanum), le compagnon rouge (Silene dioica), le fraisier des bois (Fragaria vesca), le séneçon de Fuchs (Senecio ovatus), la fougère femelle (Athyrium filix-femina), ainsi que plusieurs pieds d'aigremoine odorante (Agrimonia procera).

Un érable sycomore (Acer pseudoplatanus) et un aulne glutineux (Alnus glutinosa) sont actuellement les seuls arbres poussant sur les berges de l'étang, occasionnant un ombrage assez limité sur ce dernier.

La flore aquatique n'a pas été étudiée, mais on note toutefois la présence d'un herbier à potamot nageant (Potamogeton natans), dont les feuilles flottantes étaient pour la plupart fortement rongées au moment de la visite. Quelques plages de lentille d'eau (Lemna minor) se rencontrent aussi localement le long de la rive ouest.

Aulnaie rivulaire - Cette ripisylve est particulièrement bien développée le long de la Wassoie, cours d'eau de 3 ème catégorie d'excellente qualité biologique et au lit parsemé de plages de graviers et de galets. Depuis quelques années, le castor (Castor fiber) s'est installé un peu en amont de la propriété étudiée et ses barrages dressés aux travers du cours de la rivière ont entrainé un certain nombre de modification du fond de vallée, ne fut-ce que par la création de petits plans d'eau. En outre, l'effondrement de ceux-ci a probablement amplifié les dégâts causés par la crue de juin 2016, ayant conduit notamment à la fermeture de la route Harsin-Grune en raison de la fragilisation du pont de la Wassoie.

Large de quelques mètres à quelques dizaines de mètres, la galerie rivulaire est formée de très belles cépées d'aulnes glutineux (Alnus glutinosa). Sous leur ombrage poussent le prunellier (Prunus spinosa), le bouleau pubescent (Betula pubescens), le charme (Carpinus betulus), le coudrier (Corylus avellana), le sureau rouge (Sambucus racemosa), la viorne obier (Viburnum opulus), le sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia), le frêne commun (Fraxinus excelsior), des saules (Salix spp.) et, parmi les herbacées, la crépide des marais (Crepis paludosa), la laîche espacée (Carex remota), le scirpe des bois (Scirpus sylvaticus), la luzule des bois (Luzula sylvatica), la raiponce en épi (Phyteuma spicatum), le bugle rampant (Ajuga reptans), le lamier jaune (Lamium galeobdolon), l'épiaire des bois (Stachys sylvatica), le pain de coucou (Oxalis acetosella), le brachypode des bois (Brachypodium sylvaticum), la canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa), la lysimaque des bois (Lysimachia nemorum), l'anémone des bois (Anemone nemorosa), la scrofulaire noueuse (Scrophularia nodosa), la valériane officinale (Valeriana officinalis), la fougère femelle (Athyrium filix-femina), etc.

L'étude détaillée de ce cordon rivulaire mériterait d'être réalisée et il serait par ailleurs opportun d'envisager un statut de protection pour cet habitat rare et d'intérêt patrimonial, partout où il subsiste encore dans la vallée.

Biblio

Divers

Répondants de l'information

Philippe MOES (SPW/DNF/Cantonnement de Nassogne)

Date de la dernière modification de la fiche

2019-04-03