Le site de la Fontaine Saint-Remacle se trouve en Ardenne septentrionale à 1 km à l'ouest du village de Brume, sur le territoire de la commune de Trois-Pont. L'endroit, s'étendant juste au sud de la Via Nova (ou Ancienne Barrière), correspond à la zone de source d'un petit affluent anonyme du ruisseau de Bodeux, sur une pente exposée vers le sud, entre 440 et 470 m d'altitude.
On se trouve ici dans le bassin de l'Amblève qui s'écoule 2,5 km plus à l'est, dans un contexte paysager fortement marqué par un vallonnement important, par une couverture végétale largement dominée par les pessières et par les installations liées à la centrale hydroélectrique de Coo (dont les deux bassins de retenue situés au-delà de la Via Nova et la ligne haute tension passant au sud du site à travers le Bois de Bodeux).
Les prairies concernées ici sont des vestiges d'anciennes landes encore très étendues à la fin du 19ème siècle et qui ont ensuite été largement enrésinées. Elles se présentent actuellement comme une enclave s'étirant dans l'axe nord-sud sur une longueur de 300 m pour une largeur maximale de 40 m, soit une superficie d'environ 1 hectare.
Du point de vue biogéographique, le site appartient à la région continentale et au district phytogéographique ardennais.
Localisées dans la zone de source d'un petit affluent du ruisseau de Bodeux, vers 450 m d'altitude, les prairies de la Fontaine Saint-Remacle se présentent comme une enclave d'un hectare allongée dans l'axe nord-sud et cernée de pessières et d'un jeune boisement de feuillus (au sud, en contact avec la ligne haute tension venant de la centrale de Coo).
Le site est peu connu des naturalistes. Toutefois, la richesse et l'intérêt botanique de ces prairies maigres ont été démontrés par deux relevés effectués le 30 juin 2020 par S. Rouxhet (Natagriwal).
Le premier, effectué dans la partie basse plus sèche, au sein d'une pelouse de type nardaie, réunit pas moins d'une quarantaine d'espèces: achillée millefeuille (Achillea millefolium), agrostis capillaire (Agrostis capillaris), bugle rampante (Ajuga reptans), alchémille vert jaunâtre (Alchemilla xanthochlora), angélique sauvage (Angelica sylvestris), flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), fougère femelle (Athyrium filix-femina), amourette commune (Briza media), campanule à feuilles rondes (Campanula rotundifolia), laîche printanière (Carex caryophyllea), laîche pâle (Carex pallescens), centaurée jacée (Centaurea jacea), céraiste commun (Cerastium fontanum), cirse des marais (Cirsium palustre), dactyle aggloméré (Dactylis glomerata), orchis tacheté (Dactylorhiza maculata), sieglingie décombante (Danthonia decumbens), fétuque rouge (Festuca rubra), caille-lait blanc (Galium mollugo), gaillet du Harz (Galium saxatile), gaillet des fanges (Galium uliginosum), houlque laineuse (Holcus lanatus), millepertuis taché (Hypericum maculatum), porcelle enracinée (Hypochaeris radicata), jonc à tépales aigus (Juncus acutiflorus), jonc aggloméré (Juncus conglomeratus), léontodon variable (Leontodon hispidus), grande marguerite (Leucanthemum vulgare), lotier corniculé (Lotus corniculatus), luzule champêtre (Luzula campestris), plantain lancéolé (Plantago lanceolata), platanthère à fleurs verdâtres (Platanthera chlorantha), pâturin des prés (Poa pratensis), tormentille (Potentilla erecta), brunelle commune (Prunella vulgaris), bouton d'or (Ranunculus acris), ronces (Rubus sp.), oseille sauvage (Rumex acetosa), bétoine officinale (Stachys officinalis).
Le second relevé réalisé sur la partie supérieure du site, plus humide, rassemble notamment l'agrostis des chiens (Agrostis canina), la laiche bleuâtre (Carex panicea), le cirse des marais (Cirsium palustre), l'orchis tacheté (Dactylorhiza maculata), l'épilobe des marais (Epilobium palustre), le gaillet des fanges (Galium uliginosum), le jonc à tépales aigus (Juncus acutiflorus), le jonc épars (Juncus effusus), le lychnis fleur de coucou (Lychnis flos-cuculi), la lysimaque commune (Lysimachia vulgaris), la molinie (Molinia caerulea), le myosotis des marais (Myosotis scorpioides), la tormentille (Potentilla erecta), la renoncule rampante (Ranunculus repens), la stellaire graminée (Stellaria graminea), la succise des prés (Succisa pratensis), la valériane officinale (Valeriana officinalis), la véronique petit-chêne (Veronica chamaedrys), la violette des marais (Viola palustris), etc.
La faune reste à documenter. Jusqu'à présent, les seules mentions sont celles de la couleuvre à collier (Natrix natrix helvetica) et du petit Collier argenté (Boloria selene).