Le site concerné ici s'étend entre Ittre et Virginal-Samme, dans le Brabant limoneux à la limite de la province de Hainaut.
Il occupe principalement la plaine alluviale de la Sennette, sur des alluvions modernes. La plaine est limitée au nord par un versant abrupt d'où s'écoule un ruisselet et composé de schistes et phyllades quartzeux du Silurien (S11b) surmonté de sables et argiles de l'Yprésien (Yc et Yd). A l'est, elle est bordée par le Canal Bruxelles-Charleroi, creusé au 19ème siècle.
L'îlot rocheux situé au milieu de la plaine alluviale est célèbre par la découverte de Cystidés dans une grauwacke schisteuse, lors du creusement de la tranchée de chemin de fer. Ces fossiles ont été datés de l'Ordovicien supérieur au Caradoc moyen (DEPASSE, 1976, p. 243).
Large à cet endroit de 4 à 5 m, la Sennette est un cours d'eau de 1ère catégorie et de type limoneux à courant faible, confluant avec la Senne à Tubize, à quelques kilomètres plus au nord. Il s'agit donc d'un sous-affluent de l'Escaut par la Dyle et le Rupel.
L'altitude moyenne varie de 50 m aux abords de la Sennette à 100 m au sommet des versants.
Du point de vue biogéographique, on se situe dans la région atlantique et au sein du district brabançon.
Le périmètre considéré ici résulte de la fusion des deux fiches nommées «Fauquez» (SGIB 386) et Ferme Demarbaix Nord (SGIB 387). La description qui suit est basée sur des observations remontant aux années 1990 (relevés de J. Saintenoy-Simon principalement) et n'est donc plus d'actualité. Les données biologiques plus récentes sont rares et la situation mériterait d'être davantage documentée.
Vallée de la Sennette
La plaine alluviale est occupée par des prairies marécageuses, des pâtures, des champs de maïs, des saules, saules têtards, rideaux et bois de peupliers. Le paysage était nettement plus ouvert jadis.
Une partie des peupliers a été coupée et le marais a beaucoup souffert des travaux de débardage. Les engins ont laissé de profondes ornières et ont saccagé une partie de la végétation.
On note sous les peupliers encore sur pied : Rumex hydrolapathum 2.2, Lythrum salicaria 2.2, Mentha aquatica 3.3, Solanum dulcamara 1.2, Bidens frondosa 1.2, Bidens cernua 1.1, Lysimachia nummularia 2.3, Lysimachia vulgaris 1.2, Myosotis scorpioides 1.2, Galium palustre +, Lycopus europaeus +, Scutellaria galericulata +.
Dans les zones ouvertes se développe une importante roselière à Rumex hydrolapathum, un groupement à Bidens frondosa, une magnocariçaie fragmentaire à Carex acutiformis, une roselière à Typha latifolia. Des éléments de mégaphorbiaie à Filipendula ulmaria, Eupatorium cannabinum, Lycopus europaeus, Lythrum salicaria, etc. sont présents.
Sur les sols dénudés se développent Alisma plantago-aquatica, Juncus effusus, Juncus articulatus, Rorippa palustris, Persicaria hydropiper, Ranunculus repens, Epilobium hirsutum, Juncus bufonius, Juncus articulatus, Gnaphalium uliginosum, ...
Des fourrés de saules sont présents : Salix cinerea, S. x multinervis, S. caprea, S. alba.
Prairies de la Ferme Demarbaix
Les prairies sont quasi impraticables, en raison de leur caractère extrêmement marécageux. Sur base de relevés effectués dans les années 1990 (obs. J. Saintenoy-Simon et al.), on y observe:
- une glycéraie à Glyceria fluitans dans laquelle poussent Mentha aquatica, Apium nodiflorum, Lycopus europaeus, Epilobium ciliatum, Cardamine pratensis, Ranunculus repens, Persicaria amphibia, Galium palustre, Rumex conglomeratus, Holcus lanatus, Myosotis scorpioides, ...;
- un groupement à Apium nodiflorum;
- une magnocariçaie à Carex acutiformis;
- une scirpaie à Scirpus sylvaticus, mêlée de Juncus effusus, Mentha aquatica, Potentilla anserina, Lotus pedunculatus, Cirsium palustre, Equisetum palustre, Holcus lanatus, ...;
- une jonçaie à Juncus effusus;
- une roselière fragmentaire à Phalaris arundinacea.
Les prairies pâturées rassemblent Phleum pratense, Cynosurus cristatus, Holcus lanatus, Glyceria fluitans, Agrostis stolonifera, Equisetum palustre, Ranunculus repens, Juncus effusus, J. articulatus, Cerastium fontanum, Trifolium repens, Persicaria amphibia (f. terrestre), Ranunculus flammula, Mentha aquatica, Rumex conglomeratus, Epilobium ciliatum, Persicaria hydropiper, Odontites vernus subsp. serotinus, etc.
Les bords de la Sennette sont très rudéralisés et envahis par des massifs de Petasites hybridus.
Le talus de schistes et phyllades siluriens porte des peuplements de Pteridium aquilinum et des localement fragments de pelouses sèches à Thymus pulegioides, Teucrium scorodonia, Campanula rotundifolia, Rumex acetosella, Crepis capillaris, Pimpinella saxifraga, etc.