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| Synonymes : | Terril de Chatelineau |
|---|---|
| Communes : | Châtelet |
| Cantonnements DNF : | Nivelles |
| Surface : | ha |
| Coordonnées : | X Lambert : 160855 - Y Lambert : 123555 Voir la localisation avec la cartographie dynamique |
| Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué. | |
A Châtelineau, en Val de Sambre, l'extraction de la houille a une longue histoire remontant à 1611. Fondée deux siècles plus tard, la Société des charbonnages du Gouffre y a creusé dix puits avec une production annuelle culminant à 480000 tonnes de charbon en 1956 pour plus de 1700 ouvriers employés. Le puits n° 7, ouvert en 1848, est le dernier en activité de la concession et il finit par fermer en 1969. Le terril 7 du Gouffre est l'un des ultimes témoins de cette activité industrielle, dominant le paysage castellinois du haut de ses 208 mètres. Il se présente maintenant comme une colline boisée isolée au sein d'une zone fortement urbanisée, dont le relief a été considéralement modifié par son exploitation partielle pour la production de schistes rouges. En outre, le secteur central a subi divers effondrements liés à des phénomènes de combustion interne, dorénavant éteints. La couverture végétale est constituée majoritairement de boisements secondaires à base de bouleaux et de robiniers. La partie nord, arasée au cours des années 1990, montre encore des espaces dégagés colonisés par d'intéressantes pelouses ouvertes à petite oseille (Rumex acetosella), cotonnière naine (Filago minima), agrostide capillaire (Agrostis capillaris), pâturin comprimé (Poa pratensis), riches également en lichens du genre Cladonia. On y trouve aussi des ornières et mares temporaires dans lesquelles se reproduisent le crapaud calamite (Bufo calamita) et d'autres amphibiens. Bien que d'origine industrielle, ce site constitue un biotope de substitution pour diverses espèces animales et végétales d'importance patrimoniale et par là même un maillon du réseau écologique local, par ailleurs fortement altéré par les infrastructures humaines. Mais il est pour l'heure dépourvu de statut de protection et n'a pas été intégré au réseau Natura 2000.
| Ancienne(s) commune(s) | Surface | Nouvelle(s) commune(s) | Province(s) |
|---|---|---|---|
| Châtelineau | CHATELET | HAINAUT |
| Cantonnement(s) | Surface | Direction(s) |
|---|---|---|
| Nivelles | Mons |
A compléter
Privé(s) 
ONG
Communes
Région
Autres publics
| Taxon | Statut de protection | Liste rouge | Statut | Année | Rep* | Protection | Source | |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Animaux - Vertébrés - Amphibiens | ||||||||
| Bufo bufo | Oui | Non | Reprod. | 2023 | J.-Y. Baugnée | |||
| Bufo calamita | Oui | Oui | Reprod. | 2013 | M. Seleck | |||
| Ichthyosaura alpestris | Oui | Non | Reprod. | 2023 | J.-Y. Baugnée | |||
Invertébrés - Insectes - Papillons nocturnes | ||||||||
| Euplagia quadripunctaria | 2009 | Interreg Terrils | ||||||
Invertébrés - Insectes - Orthoptères | ||||||||
| Oedipoda caerulescens | 2020 | Interreg Terrils, P. Dawagne | ||||||
Plantes - Plantes supérieures | ||||||||
| Centaurium erythraea | 2020 | Divers obs. | ||||||
| Epilobium lanceolatum | 2020 | P. Dawagne, O. Roberfroid | ||||||
| Filago minima | 2020 | M. Bonnet | ||||||
| Kickxia elatine | 2020 | M. Bonnet | ||||||
Mycètes - Lichens | ||||||||
| Cladonia cariosa | 2023 | J.-Y. Baugnée | ||||||
| Cladonia furcata subsp. furcata | 2023 | J.-Y. Baugnée | ||||||
| Cladonia humilis | 2023 | J.-Y. Baugnée | ||||||
| Cladonia ramulosa | 2023 | J.-Y. Baugnée | ||||||
| Cladonia rangiformis | 2023 | J.-Y. Baugnée | ||||||
| Cladonia subulata | 2023 | J.-Y. Baugnée | ||||||
Mammifères (données J.-Y. Baugnée 2023): Capreolus capreolus, Felis catus, Vulpes vulpes.
Oiseaux (données J.-Y. Baugnée 2023): Buteo buteo, Columba palumbus, Corvus corone, Erithacus rubecula, Parus major, Pica pica, Picus viridis, Prunella modularis, Troglodytes troglodytes, Turdus merula.
Amphibiens (données M. Seleck, 2013; J.-Y. Baugnée 2023): Bufo bufo, Bufo calamita, Ichthyosaura alpestris.
Orthoptères (données Interreg Terrils 2009; J.-Y. Baugnée 2023): Acheta domesticus, Chorthippus biguttulus, Meconema thalassinum, Oedipoda caerulescens, Tetrix subulata, Tettigonia viridissima.
Papillons diurnes (données Interreg Terrils 2009): Aglais urticae, Celastrina argiolus, Inachis io, Lycaena phlaeas, Pararge aegeria, Pieris brassicae, Pieris napi, Pyronia tithonus, Vanessa atalanta, Vanessa cardui.
Coléoptères (données Interreg Terrils 2009; J.-Y. Baugnée 2023): Adalia bipunctata, Adalia decempunctata, Agabus bipustulatus, Amara aenea, Aphthona euphorbiae, Berosus signaticollis, Calvia decemguttata, Calvia quatuordecimguttata, Coccinella septempunctata, Diaperis boleti, Dorytomus taeniatus, Graptodytes bilineatus, Halyzia sedecimguttata, Harmonia axyridis, Helophorus asperatus, Hippodamia variegata, Hydroporus planus, Longitarsus parvulus, Oulema gallaeciana, Oulema melanopus, Poecilus versicolor, Psyllobora vigintiduopunctata, Pyrochroa coccinea, Rhyzobius chrysomeloides, Schizotus pectinicornis, Stereonychus fraxini, Syntomus foveatus, Thamnurgus kaltenbachii, Tychius parallelus, Uleiota planata.
Hémiptères (données Interreg Terrils 2009; J.-Y. Baugnée 2023): Anthocoris nemoralis, Arytaina genistae, Cacopsylla melanoneura, Cardiastethus fasciiventris, Elasmostethus interstinctus, Empoasca vitis, Gerris gibbifer, Issus coleoptratus, Kleidocerys resedae, Palomena prasina, Pentatoma rufipes, Pyrrhocoris apterus, Sigara nigrolineata, Stenodema laevigata, Stictopleurus punctatonervosus, Zygina lunaris.
Hyménoptères (données J.-Y. Baugnée 2023): Andricus foecundatrix, Andricus kollari, Andricus lignicolus, Bombus lapidarius, Bombus pascuorum, Bombus vestalis, Diastrophus rubi, Diplolepis rosae, Formica fusca, Lasius emarginatus, Neuroterus numismalis, Neuroterus quercusbaccarum, Vespa crabro.
Mollusques (données J.-Y. Baugnée 2023):Balea biplicata, Carychium tridentatum, Cepaea nemoralis, Clausilia bidentata, Cornu aspersum, Deroceras reticulatum, Discus rotundatus, Fruticicola fruticum, Galba truncatula, Lauria cylindracea, Limax maximus, Morlina glabra, Oxychilus draparnaudi, Succinea putris, Trochulus hispidus, Vertigo pygmaea.
Plantes vasculaires (données M. Bonnet, O. Roberfroid et P. Dawagne, 2020; J.-Y. Baugnée et A. Rolland, 2023): Agrostis capillaris, Agrostis stolonifera, Alliaria petiolata, Anagallis arvensis, Arrhenatherum elatius, Asplenium scolopendrium, Asplenium trichomanes, Betula pendula, Buddleja davidii, Calamagrostis epigejos, Cardamine hirsuta, Carex cuprina, Carex pendula, Carex spicata, Carex sylvatica, Carlina vulgaris, Carpinus betulus, Centaurium erythraea, Cerastium sp., Chaerophyllum temulum, Chelidonium majus, Clematis vitalba, Cornus sanguinea, Corylus avellana, Cotoneaster hjelmqvistii, Cotoneaster horizontalis, Cotoneaster rehderi, Crataegus monogyna, Cytisus scoparius, Dactylis glomerata, Dipsacus fullonum, Dittrichia graveolens, Dryopteris carthusiana, Dryopteris filix-mas, Echinochloa crus-galli, Epilobium angustifolium, Epilobium lanceolatum, Epilobium parviflorum, Epilobium tetragonum, Erigeron acer, Erigeron annuus, Erophila verna, Fagus sylvatica, Fallopia japonica, Filago minima, Fragaria vesca, Fragaria x ananassa, Fraxinus excelsior, Galium aparine, Geranium purpureum, Geranium robertianum, Geum urbanum, Glyceria sp., Hedera helix, Hieracium pilosella, Hieracium piloselloides s.l. (= Pilosella piloselloides), Hieracium sabaudum, Hypericum perforatum, Juncus effusus, Juncus inflexus, Juncus tenuis, Kickxia elatine, Lactuca serriola, Ligustrum ovalifolium, Persicaria hydropiper, Phragmites australis, Pinus sylvestris, Plantago major subsp. intermedia, Poa compressa, Poa nemoralis, Poa pratensis, Polypodium interjectum, Populus tremula, Potentilla norvegica, Prunella vulgaris, Prunus avium, Prunus laurocerasus, Prunus spinosa, Pteridium aquilinum, Quercus robur, Ranunculus ficaria, Robinia pseudoacacia, Rosa arvensis, Rosa canina s.l., Rubus sp., Rumex acetosella, Salix caprea, Salix cinerea, Sambucus nigra, Senecio inaequidens, Senecio vulgaris, Solidago virgaurea, Sonchus oleraceus, Sorbus aucuparia, Spergularia rubra, Taraxacum sp., Taxus baccata, Teucrium scorodonia, Urtica dioica, Veronica sublobata, Viburnum lantana, Viburnum opulus, Vulpia myuros.
Champignons (données J.-Y. Baugnée 2023): Auricularia auricula-judae, Fomes fomentarius, Ganoderma pfeifferi, Piptoporus betulinus, Polyporus brumalis, Schizophyllum commune, Stereum hirsutum, Trametes pubescens.
Plantes: Buddleja davidii, Cotoneaster hjelmqvistii, Cotoneaster horizontalis, Cotoneaster rehderi, Dittrichia graveolens, Erigeron annuus, Geranium purpureum, Fallopia japonica, Fragaria x ananassa, Ligustrum ovalifolium, Potentilla norvegica, Prunus laurocerasus, Robinia pseudoacacia, Senecio inaequidens.
Animaux: Harmonia axyridis, Morlina glabra.
Le terril 7 du Gouffre s'étend en périphérie est de Charleroi, sur le territoire de Châtelineau, section de la commune de Châtelet. Il occupe le versant gauche de la vallée de la Sambre, à 1 km au nord de la rivière, entre 110 et 150 m d'altitude. Le terril en lui-même culmine à 208 m (dans sa partie centrale), dominant les environs de près de 100 m. De forme allongée et plate il s'étire sur 650 m dans l'axe sud-nord pour une largeur maximale de 360 m dans l'axe est-ouest, entre la Cité Van Laere au sud et la route de la Basse-Sambre (N90) au nord. Le site est longé à l'ouest par la rue des Charbonnages et à l'est par une zone agricole traversée par la rue des Ladres. Le terril occupe une surface au sol d'environ 18 ha.
L'origine du terril remonte au début du 20ème siècle et est liée à l'exploitation du puits n° 7 par la Société des charbonnages du Gouffre (concession minière n° 55 Gouffre, Carabinier et Ormont réunis). Il a été alimenté jusqu'à la fermeture du puits, en 1969. En combustion partielle, il a ensuite fait l'objet d'une exploitation des schistes rouges, essentiellement durant les années 1980 (partie nord arasée).
http://carto1.wallonie.be/documents/terrils2018/fiche2018_terril.idc?Id=521
La flore du terril 7 du Gouffre a été peu investiguée et les informations disponibles sont issues de prospections de quelques rares naturalistes de passage (les données principales sont dues à M. Bonnet, O. Roberfroid et P. Dawagne en 2020, et J.-Y. Baugnée et A. Rolland, en 2023).
La partie nord du terril, exploitée puis arasée au cours des années 1990, se présente actuellement comme une plateforme occupée par des pelouses ouvertes et une colonisation ligneuse pionnière à base de bouleaux. Les zones dépressionnaires comportent également quelques mares temporaires à joncs et glycéries.
Les pelouses ouvertes, particulièrement intéressantes, sont composées de Rumex acetosella, Filago minima, Agrostis capillaris, Vulpia myuros, Poa compressa, Erigeron acer, Carlina vulgaris, etc. Elles sont riches en lichens terricoles du genre Cladonia, en particulier C. rangiformis qui forme de vastes tapis, C. furcata subsp. furcata (incl. var. corymbosa), C. humilis, C. cariosa, C. subulata ou encore C. ramulosa, plus discrets, ainsi que Peltigera hymenina.
La partie centrale, point culminant du site (altitude 208 m), est coiffée d'un bois nitrophile à Robinia pseudoacacia. Elle est marquée par plusieurs effondrements causés par les phénomènes de combustion interne (encore actifs en 2009 – Interreg Terrils), entrainant un ravinement important sur le flanc sud-sud/ouest.
Le flanc sud du terril est essentiellement couvert par une boulaie de colonisation riche en Teucrium scorodonia, Senecio inaequidens, Poa nemoralis, etc.
L'intérêt faunistique du terril 7 du Gouffre est insuffisamment documenté. Les données disponibles font néanmoins état de la présence de plusieurs espèces d'importance patrimoniale.
La reproduction du crapaud calamite (Bufo calamita) est établie par l'observation de nombreux têtards en 2013 dans trois grandes mares de la friche nord. Dix ans plus tard, la présence du crapaud commun (Bufo bufo) et du triton alpestre (Ichthyosaura alpestris) est également notée dans ces mares temporaires.
Les pelouses ouvertes sont fréquentées par un orthoptère classique des terrils charbonniers, l'oedipode à ailes bleues (Oedipoda caerulescens). En 2009, un autre orthoptère, le grillon domestique (Acheta domesticus), plus habituel de nos habitations chauffées, était cantonné dans la zone en combustion de la partie centrale du site, mais son maintien est hypothétique vu l'extinction de ce phénomène (bien qu'il ait été encore vu en 2018).
