En aval de Dourbes, le Viroin décrit un très grand méandre vers l'ouest, qui est profondément enfoncé dans la Calestienne (Givétien (Gva : calcaire de Givet à Stringocephalus et Gvb : calcaire à stromatoporoïdes et polypiers avec couche de schiste à la base), Couvinien (calcaires et schistes).
La plaine alluviale est occupée par des graviers de solifluxion périglaciaires recouverts de limons alluviaux.
DUVIGNEAUD (1963) (idem NR57) écrivait ceci : 'La presque totalité de la plaine alluviale du Viroin est occupée par des prairies de fauche, qui ont succédé à la forêt alluviale détruite. Ce n'est qu'en de très rares endroits que ce groupement forestier a pu se maintenir, là justement où la faible superficie du site, ne permettait pas l'installation et l'exploitation de prairies. Généralement les lambeaux de forêts alluviales ne subsitent que dans les rives concaves des méandres de la rivière, c'est-à-dire dans des sites très fragmentaires d'accès difficile. La forêt alluviale y existe sous une forme assez sèche, en contact avec la forêt de pente. Les deux groupements présentent souvent des intrications et il se forme une zone intermédiaire, certaines espèces de la forêt de pente transgressant par exemple dans la forêt alluviale et supportant donc, à certaines époques de l'année, une inondation parfois d'assez longue durée'.
Actuellement, les prés de fauche ont disparu, remplacés partout par des prairies pâturées plus ou moins amendées et par des cultures (de maïs par exemple).
La zone intermédiaire située entre la chênaie-charmaie de bas de pente établie sur colluvions et la forêt de plaine alluviale, c'est-à-dire le plus souvent en bordure de prairies, est particulièrement intéressante. En effet, c'est à cet endroit précis que l'on observe des populations parfois importantes de Scilla bifolia (plusieurs stations entre Dourbes et Olloy).
Un exemple caractéristique de transect figure dans DE SLOOVER et al. (1981). Il montre du nord au sud :
- une chênaie-charmaie sur sol calcaire (CORINE 41.271);
- une falaise calcaire abrupte;
- une frênaie-érablière de ravin (CORINE 41.41);
- une frênaie-aulnaie de plaine alluviale formée de Alnus glutinosa, Fraxinus excelsior, Ulmus glabra, espèce médio-européenne, à la limite occidentale de son aire de distribution. La strate herbacée montre des espèces des sols riches et frais (Anemone ranunculoides, Gagea lutea, Stellaria nemorum, Geum urbanum, Adoxa moschatellina, Paris quadrifolia, Alliaria petiolata, Persicaria bistorta, etc. (CORINE 44.33);
- une prairie de plaine alluviale soumise à un alluvionnement important lors des crues hivernales. Elle est riche en espèces nitrophiles (Alopecurus pratensis, Symphytum officinale, Filipendula ulmaria, Rumex obtusifolius subsp. transiens, Cardamine pratensis, Glechoma hederacea, Anthriscus sylvestris, etc.