Le Maupas est l'un des sites calcaires les plus prestigieux de Lesse et Lomme. Il abrite une végétation et une flore exceptionnelles et est à ce titre parcouru depuis longtemps par les naturalistes. Le site considéré ici comprend tout le versant sud sur une longueur d'environ 1,2 km et dont le rocher du Maupas constitue l'extrémité occidentale.
Le rocher exposé au sud porte des pelouses xérophiles et méso-xérophiles qui ont été étudiées notamment par G. BOTTIN et E. BISTEAU en 2001-2002 dans le cadre d'une thèse de doctorat (BISTEAU, 2007). On y observe Acinos arvensis, Allium sphaerocephalon, Anthericum liliago, Anthyllis vulneraria, Arabis hirsuta, Arabis pauciflora, Arenaria serpyllifolia, Asplenium ruta-muraria, Asplenium trichomanes, Aster linosyris, Brachypodium pinnatum, Briza media, Bupleurum falcatum, Campanula rotundifolia, Carex flacca, Carex humilis, Cotoneaster integerrimus, Cuscuta epithymum, Echium vulgare, Euphorbia cyparissias, Galium mollugo, Genistella sagittalis, Globularia bisnagarica, Hedera helix, Helianthemum nummularium, Hieracium pilosella, Hippocrepis comosa, Hypericum perforatum, Inula conyzae, Juniperus communis, Lactuca serriola, Leucanthemum vulgare, Lotus corniculatus, Malus sylvestris subsp. sylvestris, Melica ciliata, Muscari armeniacum (naturalisé), Myosotis arvensis, Origanum vulgare, Picris hieracioides, Pimpinella saxifraga, Polygala vulgaris, Polypodium vulgare, Potentilla neumanniana, Pulsatilla vulgaris, Rosa pimpinellifolia, Sanguisorba minor, Scabiosa columbaria, Sedum acre, Sedum album, Sedum rupestre, Seseli libanotis, Sesleria caerulea, Solanum dulcamara, Stachys officinalis, Stachys recta, Taraxacum sp., Teucrium chamaedrys, Teucrium scorodonia, Thlaspi montanum, Thlaspi perfoliatum, Thymus praecox subsp. praecox, Thymus pulegioides, Vincetoxicum hirundinaria, etc.
Ce rocher était réputé comme étant la seule station naturelle de Muscari botryoides de Belgique, mais un examen récent a montré qu'il s'agissait en réalité de Muscari armeniacum, plante fréquemment cultivée dans les jardins et parfaitement naturalisée ici (LAMBINON et GATHOYE, 1999).
La strate arbustive, au niveau des lisières et des fourrés, renferme de nombreuses espèces comme Acer campestre, Clematis vitalba, Cornus mas, Cornus sanguinea, Corylus avellana, Cotoneaster integerrimus, Crataegus laevigata, Crataegus monogyna, Euonymus europaeus, Juniperus communis, Lonicera xylosteum, Malus sylvestris subsp. sylvestris, Prunus spinosa, Quercus robur, Quercus pubescens (très rare, surtout hybride), Rhamnus cathartica, Rosa spinosissima, Rosa rubiginosa, Rubus idaeus, Rubus sp., Sorbus aria, Sorbus torminalis, Viburnum lantana, Berberis vulgaris, etc.
Dans les ourlets thermophiles sont présents Agrimonia eupatoria, Clinopodium vulgare, Digitalis lutea, Helleborus foetidus, Orchis mascula, Origanum vulgare, Polygonatum odoratum, Stachys alpina, Trifolium medium, Verbascum thapsus, Fragaria vesca, Viola hirta, etc.
Au bas du versant sud, le long de la route Belvaux-Bure (à hauteur de la croix), des fragments de pelouses renferment diverses espèces xérophiles et thermophiles ainsi que des espèces plus mésophiles voire rudérales: Agrimonia eupatoria, Allium oleraceum, Allium sphaerocephalon, Arabis hirsuta, Arctium tomentosum, Arenaria serpyllifolia, Aster linosyris, Brachypodium pinnatum, Bromus erectus, Bupleurum falcatum, Carex caryophyllea, Carex flacca, Carex humilis, Carpinus betulus, Centaurium erythraea, Cirsium arvense, Cirsium vulgare, Colchicum autumnale, Convolvulus arvensis, Daucus carota, Dryopteris filix-mas, Euphorbia amygdaloides, Euphorbia cyparissias, Fragaria sp., Galeopsis tetrahit, Galium mollugo, Galium verum, Geranium robertianum, Hedera helix, Helianthemum nummularium, Helleborus foetidus, Hieracium pilosella, Hippocrepis comosa, Hypericum perforatum, Knautia arvensis, Lapsana communis, Lonicera periclymenum, Luzula campestris, Myosotis arvensis, Ononis repens, Pimpinella saxifraga, Plantago lanceolata, Poa pratensis, Polygala vulgaris, Potentilla neumanniana, Prunella laciniata, Prunus spinosa, Rubus sp., Sanguisorba minor, Sedum album, Seseli libanotis, Solanum dulcamara, Sonchus arvensis, Sonchus oleraceus, Stachys alpina, Taraxacum sp., Teucrium chamaedrys, Thlaspi perfoliatum, Tragopogon pratensis, Viburnum lantana, Vicia sativa, Vincetoxicum hirundinaria, Viola hirta, etc.
Plus à l'est, on observe au début d'un chemin une végétation en mosaïque regroupant des plantes xérothermophiles comme Bupleurum falcatum, Hippocrepis comosa, Festuca lemanii, Melica ciliata, des éléments plutôt acidophiles comme Danthonia decumbens, Potentilla argentea, Luzula campestris, Petrorhagia prolifera, Agrostis capillaris, Cytisus scoparius, et des espèces hygrophiles colonisant des dépréssions et fossés de voiries tels que Juncus inflexus, Juncus articulatus, Epilobium hirsutum, Lysimachia nummularia, etc.
Hormis les parties rocheuses proprement dites, la plus grande partie du versant sud est boisée: le tiers occidental par un peuplement feuillus constitué d'une chênaie-charmaie calciphile, le reste du versant étant couvert de pinèdes de Pinus nigra surtout.
La microfaune du Maupas présente un intérêt exceptionnel lié à la diversité végétale et aux conditions écologiques particulières (ensoleillement, thermophilie, etc.). L'un des groupes les mieux suivis est sans nul doute celui des Lépidoptères rhopalocères, ou papillons de jour, dont on recense près de 60 espèces différentes ! Les deux espèces dominantes sont l'argus bleu nacré (Lysandra coridon) et le fluoré (Colias alfacariensis) liées toutes deux à la présence d'Hippocrepis comosa, particulièrement abondante sur le rocher. On peut également mentionner le flambé (Iphiclides podalirius) régulièrement noté, et le grand collier argenté (Boloria euphrosyne), espèce très menacée en Wallonie.
Un autre groupe d'insectes bien représenté sur le site est constitué par les Hémiptères. De nombreuses espèces de punaises y ont été observées au cours de ces dernières années. Citons par exemple la réduve des rochers (Rhynocoris erythropus), le gonocère du genévrier (Gonocerus juniperi), etc. Signalons encore Eurysa etnicola, Delphacidae auparavant considéré comme endémique de l'Etna, et trouvé sur le site au début des années 2000; une autre capture de cette espèce a été réalisée dans un site voisin, les Hectais, confirmant ainsi sa présence en Belgique (BAUGNEE, 2004).
Un des coléoptères les plus remarquables est Lachnaia sexpunctata, une chrysomèle très rare en Wallonie qui semble confinée aux stations rocheuses pourvues de petits chênes rabougris. Dans la région, elle se rencontre également sur d'autres sites favorables tels que le Belvédère de Han-sur-Lesse et le rocher de Turmont à Ave-et-Auffe (BAUGNEE et al., 2011).
Parmi la faune endogée, on peut observer au printemps et en automne, en soulevant les pierres, un curieux organisme de l'ordre des Diploures, au corps pratiquement dépigmenté et pourvu de forceps au bout de l'abdomen (un peu comme chez les perce-oreilles): il s'agit du rare Dipljapyx humberti dont la distribution, encore mal connue, semble très localisée et confinée pour l'instant au bassin mosan (voir LOCK, 2009).
Les mollusques gastéropodes comprennent diverses espèces peu banales comme Pyramidula pusilla, Abida secale, Chondrina avenacea, Clausilia rugosa parvula ainsi qu'une grande abondance d'Helicella itala dont les coquilles vides sont recherchées comme lieu de nidification par l'abeille solitaire Osmia andrenoides.