La flore et la végétation des Hectais ne paraissent pas avoir été décrites à ce jour. Sur base d'observations effectuées en 2002 et 2003 dans la partie occidentale du site (J.-Y. BAUGNEE, M. PAQUAY, G. MINET), on peut y reconnaître les groupements suivants, selon un transect nord-sud partant de la route Bure-Belvaux :
- une prairie mésophile sur pente d'exposition nord-nord-ouest, de composition assez diversifiée: Lolium perenne, Dactylis glomerata, Phleum pratense, Anthriscus sylvestris, Leucanthemum vulgare, Cirsium arvense, Bellis perennis, Bromus hordeaceus, Centaurea jacea, Cerastium fontanum, Veronica chamaedrys, Veronica serpyllifolia, ...
- un boisement mélangé sur pente nord dominé par Pinus sylvestris, avec également Larix kaempferi, Quercus petraea et en sous-bois une flore très variée dont Corylus avellana, Fagus sylvatica, Sorbus aria, Daphne mezereum, Crataegus laevigata, Crataegus monogyna, Corylus avellana, Lonicera periclymenum, Viburnum lantana, Rosa arvensis, Viburnum opulus (jeunes pousses), Hedera helix, Sesleria caerulea, Primula veris, Fagus sylvatica, Prunus spinosa, Helleborus foetidus, Cornus mas, Aquilegia vulgaris, Platanthera chlorantha, Hypericum hirsutum, Campanula persicifolia, Lamium galeobdolon, Cephalanthera damasonium, Acer campestre, Solanum dulcamara, Digitalis lutea, Senecio ovatus, Galium odoratum, Melica nutans, Brachypodium sylvaticum, Stachys sylvatica, Moehringia trinervia, Ligustrum vulgare, Carex flacca, Carex sylvatica, Cirsium palustre (!), etc.
- une crête et un versant rocheux exposé au sud, déboisés durant l'hiver 2001-2002 (projet Life) et débroussaillés seulement une fois par la suite, portant une végétation de pelouse sèche et localement de coupe forestière. On note parmi les arbustes Juniperus communis, Sorbus aria, Viburnum lantana, Rhamnus cathartica, Prunus spinosa, Rosa gr. canina, Rosa spinosissima, Cornus sanguinea, ... La strate herbacée dominée par Sesleria caerulea montre aussi Melampyrum pratense, Brachypodium pinnatum, Anthericum liliago (plus dispersé en 2011), Hippocrepis comosa, Potentilla neumanniana, Polygala comosa, Euphorbia cyparissias, Arabis hirsuta, Orchis mascula, Helianthemum nummularium, Vincetoxicum hirundinaria, Seseli libanotis, Hieracium pilosella, Hieracium murorum, Bromus erectus, Teucrium chamaedrys, Carex flacca, Carex tomentosa, etc. Notons que ces pelouses se referment progressivement avec le développement de nombreux rejets de souches et de fourrés (comme constaté en 2011).
- un vallon sec occupé par un taillis récemment éclairci, renfermant Fraxinus excelsior, Ulmus glabra (quelques beaux spécimens à préserver !), Corylus avellana, Quercus robur et au sol Actaea spicata, Neottia nidus-avis, Orchis mascula, Lamium galeobdolon, Bromus ramosus, Ajuga reptans, etc.
- une seconde crête rocheuse boisée portant, le long du sentier sommital, le rare Arabis pauciflora ainsi que Orchis mascula, Aquilegia vulgaris, Cephalanthera damasonium, Epipactis muelleri, ...
- un versant rocheux, plus important que le premier, sur lequel prend place un vaste et remarquable peuplement d'Aster linosyris accompagné de Hippocrepis comosa, Helianthemum nummularium, Potentilla neumanniana, Acinos arvensis, Teucrium chamaedrys, etc. Sur les ourlets, également Cotoneaster integerrimus, Rosa spinosissima, Campanula persicifolia, et en bas de pente, Solidago virgaurea, Rubus sp., Stachys alpina apparus à la faveur de travaux de débroussaillement.
Le site héberge une entomofaune remarquable. Ainsi, on y dénombre pas moins de 45 espèces de Lépidoptères rhopalocères, dont plusieurs éléments menacés comme le flambé (Iphiclides podalirius), l'hespérie du chiendent (Thymelicus acteon) et le thécla de l'orme (Satyrium w-album), ce dernier étant lié à la présence de quelques beaux ormes florifères dans le vallon séparant les deux crêtes rocheuses. De même l'argus bleu-nacré (Lysandra coridon) et le fluoré (Colias alfacariensis), dépendant tous deux de la présence de Hippocrepis comosa, sont bien représentés sur le site, surtout la première espèce.
Les hémiptères sont représentés par de nombreuses espèces rares. Sur les genévriers se tient en particulier Gonocerus juniperi qui n'est connu à l'heure actuelle que de deux ou trois sites de Calestienne, et Dichrooscytus gustavi, Miridae signalé d'une seule autre capture belge (à Wellin). La punaise écuyère Lygaeus equestris est abondant sur Vincetoxicum hirundinaria, plante qui porte souvent aussi la punaise guitare Phymata crassipes, en affut derrière les fleurs.
On soulignera encore la découverte surprenante de l'hémiptère Delphacidae Eurysa etnicola, décrit de l'Etna et considéré comme endémique de cette region (BAUGNEE, 2004).
Parmi les hyménoptères on peut mentionner le petit hyménoptère Diprionidae Monoctenus juniperi capturé en 2005 sur les genévrier et qui était connu auparavant d'une seule occurrence en Belgique (voir MAGIS, 2006), ainsi que les abeilles solitaires Osmia aurulenta, Osmia bicolor, Anthidium punctatum, Trachusa byssina, etc.
Bien d'autres espèces intéressantes sur la plan écologique ou biogéographique ont été observées ou sont potentiellement présentes aux Hectais mais leur inventaire est encore très partiel, l'endroit étant resté assez méconnu des naturalistes.