Le site du 'Marais à l'Eau' se présente comme une dépression marécageuse coincée entre le ruisseau d'Ancre, au Sud, et les premières pentes, abruptes, de la chaîne des Collines, au Nord. L'humidité persistante du lieu est due à deux facteurs concomittants :
- c'est une zone d'inondation du ruisseau d'Ancre;
- il s'y produit la résurgence de plusieurs sources.
Son substrat varie de l'alluvion moderne des vallées, du côté du ruisseau d'Ancre, à la colluvion de bas de pente, du côté des collines. Ces dépôts quaternaires recouvrent un manteau imperméable d'argile yprésienne. La colline attenante présente, au dessus de l'argile yprésienne, une succession de couches géologiques perméables et imperméables propices à l'apparition de sources - argile sableuse yprésienne, argiles et sables glauconifères - qui expliquent la résurgence de sources du 'Marais à l'Eau'.
Le milieu n'est pas homogène, la seule constance qu'il présente est son humidité due à des résurgences de sources. La partie centrale du site est creusée d'étangs de pêche artificiellement plantés (plantes semi-aquatiques diverses non autochtones) et empoissonnés avec des truites.
La partie ouest des étangs est occupée par des prairies humides pâturées et ne fait pas partie de la propriété des exploitants des étangs. La partie orientale du site, par contre, est intégrée dans la propriété dite 'domaine du Loch Ness', mais est actuellement laissée à elle-même. C'est une roselière bordée de fourrés de saules et séparée d'un petit bois humide (aulnaie alluviale) par un bras du ruisseau d'Ancre.
La roselière où l'on rencontre le roseau (Phragmites australis) et la glycérie aquatique (Glyceria maxima) est d'autre part contiguë à une prairie humide où les touffes d'iris (Iris pseudacorus) et de laîches (Carex sp.) côtoient le lycope d'Europe (Lycopus europaeus), la reine des prés (Filipendula ulmaria), le populage des marais (Caltha palustris), la consoude (Symphytum officinale), le compagnon rouge (Melandrium dioïcum), le solidage glabre (Solidago gigantea), le lychnis fleur-de-coucou (Lychnis flos-cuculi), la menthe aquatique (Mentha aquatica), le scirpe sétacé (Isolepis setacea), la renoncule flammette (Ranunculus flammula), la véronique des ruisseaux (Veronica beccabunga) et les joncs (Juncus effusus, ...).
Le réseau de fossés à hauteur d'eau variable qui parcourt les prairies et les fourrés rassemble un condensé des espèces intéressantes qui parsèment le site : le potamot à feuilles crépues (Potamogeton crispus), la renoncule aquatique (Ranunculus aquatilis), la renoncule peltée (Ranunculus peltatus), l'hottonie des marais (Hottonia palustris), le plantain d'eau et le plantain d'eau à feuilles lancéolées (Alisma plantago-aquatica et Alisma lanceolatum), la renouée amphibie (Persicaria amphibia), la callitriche à angles obtus (Callitriche obtusangula), la véronique mouron d'eau (Veronica anagallis-aquatica).
Selon P. Meerts, il s'agissait de l'un des sites humides les plus intéressants du Nord-Hainaut avant que sa transformation en pisciculture, puis en étangs de pêche ne le saccage dans les années septante.