Le Bois d'Assômont (ou Assoumont) et le Bois à Choques contigu font partie du vaste ensemble boisé de la région des Collines, dans le Hainaut occidental. Ils occupent, au sud-est de Frasnes-lez-Anvaing, le sommet de la pointe sud-orientale de la chaîne des Collines culminant à 110-135 m, ainsi que ses versants exposés à l'ouest. Disposé en plateau vers le sommet, le relief chute brusquement sur les versants, passant de 135 m à 70 m d'altitude et dévoilant la succession des couches géologiques. Juste au sud du lieu-dit "Haut-Breuc", le sommet est couvert de dépôts locaux de sable du Laekenien (Eocène moyen). Un peu plus bas, sur le plateau et le haut des pentes, apparaît l'étage panisélien constitué d'argilite, glauconifère ou non, avec psammites. Vers le milieu et le bas des pentes, c'est la place des sables fins de l'Yprésien, où s'observent des éboulis de pente, et ensuite les argiles sableuses de l'Yprésien supérieur.
Ce sous-sol stratifié et ces fortes pentes sont propices à la genèse et à l'écoulement de sources qui découpent le relief en plusieurs vallons. Celles-ci alimentent le rieu de la Warloche, ruisseau appartenant au bassin de l'Escaut qui s'écoule à travers prairies et champs en direction du nord-ouest jusqu'à sa confluence avec le rieu de Pironche, à quelques kilomètres du bois d'Assômont.
Le bois s'inscrit dans un paysage au caractère rural dominé par les prairies et les cultures où alternent les villages et de petits hameaux (Haut Breucq, Renowelz, Placette, Lieu Pire...). Le sud du bois est longé par l'autoroute A8-E429 et la route N528, ces deux voies rapides constituant des obstacles en direction des Bois du Carmois et d'Houtaing, situés juste au sud.
La flore et la végétation du Bois d'Assômont ont fait l'objet d'inventaires par le C.R.A.S.E.N durant les années 1970-1980, mais ce massif d'une cinquantaine d'hectares, n'a plus guère été prospecté par la suite, si bien que les données présentées ci-après mériteraient d'être actualisées.
Outre le fait que ce massif corresponde en grande partie à une forêt subnaturelle ancienne, la diversité du relief et du sous-sol confère au site un intérêt écologique remarquable.
Sur les sables du sommet s'épanouit une chênaie-hêtraie acidophile (association du Fago-Quercetum): la futaie de hêtres (Fagus sylvatica) est mélangée de chênes pédonculés (Quercus robur) et de quelques espèces secondaires comme le bouleau verruqueux (Betula pendula), le sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia) ainsi que deux espèces introduites, le cerisier tardif (Prunus serotina) et le châtaigner (Castanea sativa). La fougère-aigle (Pteridium aquilinum) et les ronces (Rubus sp.) se disputent le sous-bois, ainsi que le chèvrefeuille des bois (Lonicera periclymenum) qui déploie ses lianes dans les taillis. Dans la strate herbacée, la germandrée scorodoine (Teucrium scorodonia) est caractéristique de ce biotope.
Sur les versants domine une végétation plus neutrocline: mélange d'hêtraie et de chênaie-charmaie avec ou sans jacinthes des bois (Hyacinthoides non-scripta), mais avec leur cortège d'espèces ligneuses accompagnatrices dont le noisetier (Corylus avellana), l'érable sycomore (Acer pseudoplatanus), le frêne (Fraxinus excelsior), la viorne obier (Viburnum opulus), l'aubépine à un style (Crataegus monogyna), le sureau noir (Sambucus nigra), etc. La scrofulaire noueuse (Scrophularia nodosa), le lamier jaune (Lamium galeobdolon), la circée de Paris (Circaea lutetiana), le sceau de Salomon commun (Polygonatum multiflorum) figurent parmi les herbacées du sous-bois.
L'un des vallons situés au niveau du rieu de la Warloche au lieu-dit "Fosse Margot", est particulièrement intéressant. Les abords du ruisseau sont occupés par une aulnaie-frênaie rivulaire encore bien préservée. Outre diverses laîches (dont Carex remota, C. pendula, C. sylvatica, ...), le tapis herbacé est très diversifié avec entre autres le gouet tacheté (Arum maculatum), la violette des bois (Viola reichenbachiana), le sceau de Salomon commun (Polygonatum multiflorum), la circée de Paris (Circaea lutetiana), la dorine à feuilles opposées (Chrysosplenium oppositifolium), la lysimaque nummulaire (Lysimachia nummularia), la surelle (Oxalis acetosella), la fougère femelle (Athyrium filix-femina), etc.
A la sortie du bois, en direction du nord (vers le hameau de Placette), et toujours sur le rieu de la Walroche, se trouve aussi une aulnaie rivulaire à cardamine amère (Cardamine amara) et laiche pendante (Carex pendula) ainsi qu'une mégaphorbiaie dégradée (comm. M. Marcandella - pnpc).
Tout comme la flore, le peuplement faunistique du Bois d'Assômont a été très peu investigué et les données récentes sont peu nombreuses. Toutes les mentions d'amphibiens et de reptiles, notamment, datent des inventaires réalisés par le C.R.A.S.E.N durant les années 1970-1980.
La présence de quelques espèces animales a néanmoins été signalée ces dernières années, comme le coucou gris (Cuculus canorus), oiseau en déclin en Région wallonne, et le pic noir (Dryocopus martius) qui se porte lui plutôt bien tout en étant emblématique des massifs forestiers et plus spécifiquement des hêtraies.