Le Bois du Chêne Houdiez et le Bois de la Ville constituent un massif boisé de 220 hectares d'un seul tenant, prolongeant vers le sud-ouest le Bois de Pincemaille, au-delà de la rue de Lobbes qui relie les villages de Peissant et de Merbes-Sainte-Marie.
Le massif n'étant pas intégré au réseau Natura 2000, aucune cartographie précise des habitats n'est disponible. La plupart des données botaniques proviennent des parcelles suivies dans le cadre de l'Inventaire permanent des Ressources forestières de Wallonie. Ces relevés indiquent notamment la présence:
- de chênaies-frênaies neutrophiles atlantiques à Lamium galeobdolon, Ranunculus ficaria, Primula elatior, Polygonum multiflorum, Hyacinthoides non-scripta, Anemone nemorosa, Rubus fruticosus, etc.
- de chênaies-charmaies atlantiques acidoclines à Convallaria majalis, Maianthemum bifolium, Holcus mollis, Hedera helix, Lonicera periclymenum, Teucrium scorodonia, Pteridium aquilinum, etc.
La flore des anciennes sablières a été plus spécifiquement inventoriée au cours des années 1990-2000 par A. Remacle. A cette époque, le caractère sableux n'était déjà plus guère visible (à comparer avec la photo aérienne de 1970). Sur les quelques 9 sites d'extraction recensés lors de cette étude, seuls trois ont été retenus pour leur grand intérêt biologique et furent initialement décrits en tant que sites distincts (SGIB 685, 686 et 688).
La sablière principale du Bois du Chêne Houdiez (SGIB 688) occupe la crête centrale du bois et s'étire sur une bande étroite de 1000 m de long sur 50-100 m de large, dans l'axe nord-est/sud-ouest. Les excavations, peu profondes, consistent pour la plupart en de longues tranchées étroites. La partie sud comporte (à l'époque de l'étude), de nombreuses petites mares, généralement ombragées par les ligneux.
Ces mares à l'eau sombre sont ombragées par les ligneux qui colonisent leurs abords, en particulier Salix spp., Betula spp. et Alnus glutinosa. Située plus au nord, une mare de quelques ares, peu profonde, est davantage ensoleillée : ceinturée de jeunes saules et bouleaux qui se développent aussi dans l'eau, elle abrite de nombreux Lycopus europaeus, avec Mentha sp., Lysimachia nummularia, Juncus effusus et J. conglomeratus, Juncus sp. (immergé, végétatif).
Près de cette mare, au niveau d'un carrefour de trois chemins, on note la présence d'une toute petite zone humide (15-20 m²), avec Typha sp. (peu), Juncus effusus, J. tenuis, J. articulatus, Lythrum portula, Mentha sp., Lotus pedunculatus, Myosotis scorpioides. Lythrum portula a aussi été observé dans une ornière du chemin principal.
Entre les deux chemins longitudinaux, présence d'une jeune boulaie très dense (moins de 10 ans) et d'une jonchaie de quelques ares à Juncus effusus.
Certaines parties de chemins sont sableuses, de même que quelques aires situées dans la partie nord, notamment près du champ de maïs. Dans ces zones poussent Aira praecox, Polytrichum sp., Cladonia sp., Luzula campestris, Veronica officinalis, Sagina procumbens, Cerastium semidecandrum,... Quelques touffes de Calluna vulgaris croissent au bord du chemin principal.
Ailleurs, les plantes suivantes ont été observées: Centaurium erythraea, Juncus tenuis (chemins), Ajuga reptans, Prunella vulgaris, Teucrium scorodonia (abondant), Gnaphalium sylvaticum, Potentilla erecta, P. sterilis, Fragaria vesca, Anagallis arvensis, Hypericum perforatum, H. pulchrum, H. humifusum, Lotus pedunculatus, Cirsium palustre, Hieracium sabaudum/laevigatum,... La végétation ligneuse est composée de nombreux Salix et Betula, accompagnés par endroits d'Alnus glutinosa, A. incana, Castanea sativa, Quercus spp. Plusieurs ronciers et de vastes massifs de Pteridium aquilinum s'étendent à différents endroits.
La sablière au sud du Bois du Chêne Houdiez (SGIB 685) s'étirait sur près de 600 m au sud-ouest du Chemin Brûlé, une très ancienne voirie reliant Erquelinnes à Peissant. Au cours des années 1980, une partie importante du site a été remblayée et aménagée en parc résidentiel (domaine du Chêne Houdiez) avec plaine de jeux et emplacements pour caravanes, sur une superficie d'environ 2 ha.
La végétation de l'excavation nord était composée de reboisements feuillus, d'une boulaie claire et de quelques petites friches confinées dans les clairières et le long des chemins. En 1995, on y recensait Betula pubescens, B. pendula, Alnus glutinosa, Cirsium palustre, Cirsium arvense, Centaurium erythraea, Calluna vulgaris, Pteridium aquilinum, Sagina procumbens, Teucrium scorodonia, Veronica officinalis, Gnaphalium sylvaticum, Lotus pedunculatus, Aira praecox, ...
A cette époque, la pelouse entourant le parc résidentiel, régulièrement tondue, était néanmoins riche en Calluna vulgaris et Aira praecox, notamment.
L'excavation au sud du domaine résidentiel était largement reboisée au milieu des années 1990. Les relevés floristiques faisaient alors état de la présence de Hypericum perforatum, Hypericum humifusum, Calluna vulgaris, Lotus pedunculatus, Juncus effusus, Centaurium erythraea, Veronica officinalis, Luzula campestris, Aira praecox, Pteridium aquilinum, Agrostis capillaris, Prunella vulgaris, ... La plupart de ces plantes ont été revue dix ans plus tard, en 2004 (obs. A. Remacle), avec aussi Erodium cicutarium, Gnaphalium sylvaticum, Calamagrostis epigejos, Carex pilulifera, Epilobium angustifolium, Hieracium pilosella, Deschampsia flexuosa, Rumex acetosella, etc.
La sablière nord (SGIB 686) estlocalisée à l'ouest de l'étang de la Marlière, au point culminant du bois (188 m d'altitude) ne sont plus. Elle consiste en une tranchée longue de 300 m débouchant, à son extrémité nord-est, sur un élargissement un peu plus profond, limité par une falaise peu élevée et dominée par un petit replat. Le sol est sableux et meuble, globalement fort dénudé (situation en 1995).
La colonisation végétale observée en 1995 est récente et banale. Elle est surtout composée de quelques plantes pionnières et d'espèces de sols humides: semis de bouleaux (nombreux jeunes plants), présence de ronciers, ainsi que Cirsium arvense (abondant), Cirsium palustre, Scrophularia nodosa, Epilobium angustifolium, Deschampsia cespitosa, Lotus pedunculatus, Juncus effusus, J. conglomeratus (dans le fond et sur le replat), Calamagrostis epigejos, etc.
L'intérêt faunistique de l'ensemble du massif forestier reste à documenter. Il ne repose actuellement que sur des données très fragmentaires relatives à l'avifaune, l'herpétofaune et quelques rares groupes de l'entomofaune.
Les anciennes sablières ont été davantage prospectées en 1995 et 2004 par A. Remacle qui y a recensé une quarantaine d'espèces de guêpes et d'abeilles solitaires. Une actualisation de ces données est nécessaire en raison d'une évolution des milieux sableux à priori défavorable pour ces insectes généralement héliophiles.