La végétation et la flore de la sablière des Galossis ont été initialement décrites par A. Remacle sur base de données recueillies entre 1995 et 2001.
Les secteurs A et C1 se caractérisent par l'abondance des plantes pionnières des milieux anthropiques. Outre plusieurs ronciers, on y trouve e.a. Oenothera biennis, Silene latifolia subsp. alba, Reseda lutea, Fallopia japonica, Dipsacus fullonum, Cirsium arvense, Conyza canadensis, Senecio inaequidens, Tanacetum vulgare, Melilotus albus, Diplotaxis tenuifolia, Equisetum arvense, mais aussi Calystegia sepium, Epilobium angustifolium, E. hirsutum, Solanum dulcamara, Daucus carota, Medicago lupulina, Picris hieracioides,...
La zone B1 est, à l'exception de quelques plages plus ou moins dénudées, couverte de graminées (e.a. Holcus lanatus, Festuca filiformis, Festuca sp. et Dactylis glomerata) et de diverses dicotylées dont les fabacées Vicia sativa, V. hirsuta, Trifolium dubium, T. campestre, T. arvense (abondant), T. pratense, Medicago lupulina, Lathyrus tuberosus (abondante) et L. nissolia (3 stations en 1995), ainsi que les asteracées Erigeron acer, Conyza canadensis, Crepis capillaris, Crepis polymorpha, Senecio jacobaea, Hypochaeris radicata, Hieracium bauhinii, Artemisia vulgaris, Tanacetum vulgare, Pulicaria dysenterica et Inula conyzae. On y trouve aussi Fragaria vesca, Silene latifolia subsp. alba, Ranunculus acris, Prunella vulgaris, Hypericum perforatum, Daucus carota,... De jeunes arbres et arbustes se développent dans cette zone: Salix div. sp., Populus tremula, Quercus, Betula pendula, Rosa, Crataegus monogyna, ainsi que plusieurs ronciers (notamment sur le talus entre C1 et B1).
La zone B2, où le sable est encore bien apparent, comprend des espèces de pelouses sèches telles que Cerastium semidecandrum, Trifolium arvense (abondant), T. campestre, Hypochaeris radicata, Hieracium bauhinii, Erigeron acer, Rumex acetosella, Hypericum perforatum et des lichens; des plantes pionnières dispersées, comme Conyza canadensis, Artemisia vulgaris, Cirsium arvense, Tanacetum vulgare et Senecio inaequidens, ainsi que Vulpia myuros (abondant), Epilobium angustifolium, Daucus carota, Prunella vulgaris, Medicago lupulina, Fragaria vesca,...
La zone B3 est pourvue d'une abondante végétation à base de graminées et de Daucus carota, Cirsium arvense, Tanacetum vulgare, Melilotus albus, Lathyrus nissolia,... Le bas de l'ancienne falaise est colonisé par des graminées et des ronces, ainsi que par Equisetum arvense, Daucus carota, Hieracium bauhinii,... et quelques Salix, Rosa canina et Crataegus monogyna à certains endroits. Le chemin sableux montant vers l'angle nord-ouest du site présente une végétation discontinue avec e.a. Trifolium arvense et T. campestre, Crepis capillaris et Hieracium bauhinii.
La partie C2, plus humide, est davantage colonisée par les saules. Au niveau des mares poussent Typha latifolia, Eleocharis palustris, Juncus effusus, J. conglomeratus et J. articulatus, Carex hirta, Phragmites australis, Stachys palustris. Ailleurs, on trouve encore une station de Lathyrus nissolia, ainsi que Aegopodium podagraria, Pulicaria dysenterica, Calamagrostis epigejos, Dactylorhiza fuchsii (un pied en 2001), Epipactis helleborine (> 50 pieds), Equisetum arvense,...
Un inventaire visant à actualiser les données biologiques a été réalisé le 11 septembre 2008 par E. Bisteau et J.-Y. Baugnée (SPW).
A cette occasion quelques 88 espèces de plantes vasculaires ont été recensées sur le site, mais plusieurs éléments intéressants n'ont hélas pas été retrouvés, en particulier Lathyrus nissolia et Dactylorhiza fuchsii (cela n'implique pas forcément leur disparition locale vu le caractère tardif de la visite et la discrétion de ces plantes en dehors de la période de floraison). D'autre part, la disparition des mares temporaires existantes en 1995 concomitante avec la fermeture et l'assèchement du milieu a entrainé l'éviction des espèces inféodées à cette zone humide (Eleocharis palustris, Phragmites australis, Typha latifolia,...).
Les secteurs A et C1 ont toujours un caractère ouvert et se remarquent par l'abondance des plantes pionnières des milieux anthropiques, plus ou moins thermophiles : Oenothera biennis, Silene latifolia subsp. alba, Fallopia japonica, Dipsacus fullonum, Cirsium arvense, Conyza canadensis, Echinochloa crus-galli, Senecio inaequidens, Tanacetum vulgare, Melilotus albus, Artemisia vulgaris, Equisetum arvense, Verbascum thapsus, Verbena officinalis, mais aussi Calystegia sepium, Epilobium angustifolium, Solanum dulcamara, Daucus carota, Eupatorium cannabinum, Medicago lupulina, Picris hieracioides, ...
On retrouve également ça et là quelques fragments de pelouse sèche, avec la présence d'espèces telles que Echium vulgare, Hypericum perforatum, Inula conyzae, Origanum vulgare, Poa compressa, Sedum album, ... Le fond de la zone A (est) et les abords des sentiers A et C1 sont dominés, en lisière, par des fourrés tempérés à Crataegus monogyna, Prunus serotina, ainsi que par quelques massifs de Fallopia japonica, et par une végétation arborée de type saulaie - boulaie de colonisation au sous-bois dense et difficilement pénétrable (ronciers).
La partie C2, à l'origine plus humide, était déjà bien colonisée par les saules et s'est encore davantage reboisée si bien que la végétation des mares temporaires identifiée durant les années 1990 ne semble plus y subsister. De même, la station de Lathyrus nissolia n'a pas été revue, pas plus que Pulicaria dysenterica et Dactylorhiza fuchsii. La seule orchidée observée en 2008 est Epipactis helleborine qui est toujours présent en nombre (également sur la zone B).
Les zones B1, B2 et B3 forment actuellement un continuum plus ou moins arboré. Les anciens faciès de prairie ou de pelouse identifiés en 1995 sur les zones B1 et B3, ainsi que les zones de sable nu situées en B2, ont évolué naturellement vers une formation de type boulaie-saulaie de colonisation, avec pour conséquence une diminution de la richesse spécifique. Certaines espèces caractéristiques des pelouses silicicoles, autrefois abondantes, ont disparu de la zone ou semblent en forte régression (par ex. Trifolium campestre, Vulpia myuros, Rumex acetosella, ...). L'actuelle boulaie-saulaie forme toutefois un peuplement très clair, surtout sur les secteurs B1 et B2, et abrite un ourlet herbacé acidophile vestige de la pelouse sèche sur sable, avec e.a. Agrostis capillaris, Hypochaeris radicata, Hieracium sabaudum, Plantago lanceolata, Trifolium arvense, ... A cet ourlet se mêlent quelques espèces d'ourlet basiphile (Erigeron acer, Inula conyzae), des plantes rudérales (Senecio inaequidens, Tanacetum vulgare, Saponaria officinalis, ...), des mégaphorbiaies (Eupatorium cannabinum, e.a.). Epipactis helleborine est également présent dans ce secteur, de même que des tapis denses de cladonies (dont l'espèce d'intérêt communautaire Cladonia portentosa) sur des sables affleurants. Enfin, de jeunes ligneux y poursuivent le processus de recolonisation ligneuse entamé (Populus tremula, Castanea sativa, Crataegus monogyna, Betula pendula, Salix sp., ...). On notera également la présence de quelques petits massifs de Fallopia japonica. Le caractère sableux du site, évident en 1995, ne subsiste plus guère, si ce n'est au niveau de la falaise et à son pied.
Malgré ses dimensions réduites (environ 3 ha) et sa situation défavorable au sein d'une région de grandes cultures, l'ancienne sablière des Galossis héberge une flore assez diversifiée incluant quelques espèces de grand intérêt patrimonial rares ou très rares en Hesbaye. La tendance va toutefois vers la fermeture du milieu et une banalisation de la flore, notamment en raison des dépôts de déchets divers et en l'absence de gestion écologique du site. Ainsi, seules 62 espèces ont été recensées en 2008, soit une vingtaine en moins par rapport à l'inventaire initial (mais ce chiffre est à nuancer compte tenu de la date tardive de la visite).
Deux espèces remarquables pour la région font partie (ou ont fait partie) de la flore locale:
* Dactylorhiza fuchsii (l'orchis de Fuchs) est partiellement protégée en Région wallonne (Annexe 7 de la Loi sur la Conservation de la Nature - Décret 6/12/2001). Elle est considérée comme assez rare dans le district phytogéographique brabançon et figure sur la liste rouge des plantes protégées et menacées de Wallonie dans la catégorie «vulnérable» (statut en cours de réévaluation). Cette orchidée sauvage affectionne les pelouses et les sous-bois clairs basiphiles, mésophiles à mésohygrophiles.
* Lathyrus nissolia (la gesse de Nissole) est rare et très localisé en Région wallonne, où il est intégralement protégé (Annexe 6b de la LCN). Cette espèce figure sur la liste rouge des plantes protégées et menacées de Wallonie dans la catégorie «menacé d'extinction». Il s'agit d'un élément des pelouses et prairies de fauche acidophiles à neutroclines qui occupe plus fréquemment chez nous des habitats secondaires tels que friches et moissons.
La seconde espèce d'orchidée du site, Epipactis helleborine (l'épipactis à larges feuilles), protégée partiellement (Annexe 7 de la LCN) et nullement menacée, a une tendance nitrophile et est actuellement omniprésente sur le territoire wallon. Il s'agit d'une espèce typique des sous-bois herbacés et des ourlets mésophiles, que l'on rencontre également dans les parcs et les jardins un peu arborés.
D'autres plantes se distinguent par leur relative rareté dans le district brabançon et plus particulièrement en Hesbaye. C'est le cas de:
* Lathyrus tuberosus (la gesse tubéreuse), espèce des moissons, friches pionnières et ourlets basiphiles, toujours bien présente sur le site (au moins une station dans la friche à l'est de la piste sablonneuse).
* Crepis vesicaria subsp. taraxacifolia (la crépide à feuilles de pissenlit): cette espèce longtemps nommée Crepis polymorpha, figure sur la liste rouge des plantes protégées et menacées de Wallonie dans la catégorie «vulnérable». Bien qu'encore notée en 2007 par A. Remacle, sa présence actuelle doit être confirmée.
* Hieracium sabaudum (l'épervière de Savoie), asteracée caractéristique des lisières et coupes forestières, des talus et des landes, surtout sur des sols siliceux.
* Inula conyzae (l'inule conyze) astéracée typique des ourlets secs et sous-bois clairs sur calcaire.
* Erigeron acer (l'érigéron âcre), astéracée des pelouses et friches mésoxérophiles sur des substrats calcaires, qui se retrouve aussi secondairement sur ballas de voie ferrée et talus de route.
D'autre part, il faut souligner la présence de plus en plus marquée des plantes exotiques naturalisées et souvent envahissantes. C'est particulièrement le cas de Fallopia japonica (la renouée du Japon) dont les massifs épais s'étendent progressivement sur les terrains perturbés, mais aussi Prunus serotina (le cerisier tardif), Senecio inaequidens (le séneçon sud-africain), Conyza canadensis (la vergerette du Canada), Rosa multiflora (le rosier multiflore), etc.
Intérêt faunistique
Comme pour la flore, les premiers inventaires faunistiques ont été effectués par A. Remacle entre 1995 et 2007 et ont révélé une diversité spécifique assez élevée en ce qui concerne les Hyménoptères Aculéates et plus spécialement les guêpes et abeilles solitaires. Ainsi, en 1995, la zone B2, la falaise et le chemin sableux montant vers l'angle nord-ouest hébergeaient de nombreux nids appartenant à diverses espèces d'abeilles : Andrena flavipes (abondante), A. florea (petite colonie), A. vaga et Colletes cunicularius (plus de 1.500 nids appartenant à ces deux espèces), Ceratina cyanea (espèce rubicole), Nomada spp. (abondants), Halictus tumulorum, Lasioglossum calceatum, L. morio, L. sexstrigatum, L. villosulum, L. semilucens, L. lucidulum, L. xanthopus (espèce très rare), Sphecodes spp. Et parmi les guêpes : Odynerus spinipes, Anoplius infuscatus, Cerceris rybyensis, Diodontus minutus, Lindenius albilabris, L. pygmaeus armatus, Philanthus triangulum.
Au printemps 2007, la partie restée sableuse (falaise nord) abritait encore plus de 500 nids édifiés par les abeilles Andrena vaga et Colletes cunicularius (obs. A. Remacle).
La brève visite de septembre 2008 n'a pas permis de revoir ces espèces, probablement en raison de son caractère tardif. A noter tout de même l'observation de la guêpe typiquement sabulicole Crossocerus quadrimaculatus au niveau de la falaise. Au printemps 2009, au moins 16 espèces d'abeilles solitaires volaient encore au sein du site: Andrena barbilabris, Andrena bicolor, Andrena minutula, Andrena strohmella, Andrena vaga, Nomada alboguttata, Nomada fabriciana, Nomada ferruginata, Nomada flava, Nomada flavoguttata, Nomada lathburiana, Colletes cunicularius, Lasioglossum lucidulum, Lasioglossum morio, Sphecodes albilabris, Sphecodes ephippius (obs. J.-Y. Baugnée et E. Bisteau).
En juin 2021, la liste a pu être complétée par près de 40 espèces d'abeilles estivales et 20 espèces de guêpes. Citons entre autres Andrena minutuloides, Anthophora furcata, Anthophora quadrimaculata, Bombus hortorum, Bombus pratorum, Bombus sylvestris, Hylaeus brevicornis, Hylaeus dilatatus, Hylaeus gredleri, Hylaeus pictipes, Hylaeus signatus, Hylaeus styriacus, Halictus scabiosae, Lasioglossum minutissimum, Lasioglossum pauxillum, Lasioglossum punctatissimum, Sphecodes crassus, Hoplitis adunca, Osmia bicolor (espèce strictement protégée en Région wallonne - Annexe 2b de la LCN), Osmia caerulescens, Osmia leucomelana pour les premières, et Arachnospila spissa, Auplopus carbonarius, Caliadurgus fasciatellus, Sapyga clavicornis, Euodynerus quadrifasciatus, Polistes dominulus, Symmorphus gracilis, Hedychrum gerstaeckeri, Hedychrum niemelai, Argogorytes mystaceus, Cerceris quadricincta, Crossocerus ovalis, Nysson spinosus, Oxybelus uniglumis, Spilomena troglodytes, Trypoxylon medium, Trypoxylon minus ainsi que l'exotique Vespa velutina (le frelon asiatique...) pour les guêpes.
Les données relatives aux autres groupes d'insectes sont insuffisantes que pour caractériser le peuplement faunique du site.