Cette carrière s'ouvre à moins de 1 km au sud du village de Pin, à la limite septentrionale du massif boisé établi sur la cuesta sinémurienne. La ligne de crête entre les bassins de la Semois et de la Chiers passe contre la limite nord du site; le ruisseau de la Mouline, affluent de la Marche, prend sa source à moins de 250 m.
Après un arrêt de quelques années, la carrière fut remise en exploitation en 2010; la s.a. Nouvelles Carrières Bissot, filiale de la Socogetra, y commercialise des concassés de grès calcaires (ou calcaire gréseux) et du sable de la formation de Luxembourg.
La carrière comprend une vaste excavation aux falaises constituées d'une alternance de bancs de grès et de sable, ainsi que plusieurs buttes et replats où la colonisation par la végétation ligneuse et/ou herbacée est à un stade plus ou moins avancé selon les endroits. Le fond de la partie nord, au pied du château d'eau, est occupé par une zone humide. Des dépôts de terres/pierres/inertes ont eu lieu dans plusieurs zones de la carrière, notamment dans la partie septentrionale.
En 2007, l'ensemble de la carrière était fréquentée par des engins à moteur (motos, quads) et VTT. Depuis sa réouverture, la fréquentation est moindre et reste cantonnée au secteur proche de la route.
Le périmètre concerné par cette fiche comprend, en plus de la carrière, le talus de la route N 840 Izel-Orval qui lui est contigu.
Hormis les zones laissées en l'état depuis un certain nombre d'années, comme la butte à l'emplacement d'une ancienne petite carrière vers l'ouest et le replat sud, la carrière est dans l'ensemble à un stade de colonisation végétale encore peu avancé. Toutefois, les ligneux (Betula pendula, Salix caprea, Salix spp., Populus cf. trichocarpa, Picea abies, Pinus sylvestris, Larix sp., Cytisus scoparius) se développent très rapidement, parfois en abondance, dans les secteurs désaffectés. La strate herbacée reste très discontinue dans les zones parcourues par le charroi ou remaniées il y a peu; ailleurs, elle montre un recouvrement plus ou moins important. La flore comprend diverses pionnières des milieux anthropiques, comme Herniaria glabra, Melilotus albus, Oenothera sp., Campanula rapunculus, Conyza canadensis, Chaenorrhinum minus, Artemisia vulgaris, Tanacetum vulgare, Tussilago farfara, Hieracium bauhinii, Erigeron annuus, Eragrostis minor. Elle se compose aussi d'espèces d'ourlets, telles qu'Astragalus glycyphyllos, Trifolium medium, Epilobium angustifolium, Solidago virgaurea, Hieracium murorum et Hieracium lachenalii, ainsi que d'espèces prairiales comme Trifolium pratense, T. repens, Medicago lupulina, Plantago lanceolata, Leucanthemum vulgare, Achillea millefolium, Centaurea jacea s.l. et Senecio jacobaea. Des plantes de pelouses poussent en différents points de la carrière et sur le talus routier, par exemple Silene vulgaris, Cerastium arvense, Minuartia hybrida, Petrorhagia prolifera, Sedum album (falaise), Sedum forsterianum (étroit replat sommital nord), Sanguisorba minor, Ononis repens, Lotus corniculatus, Anthyllis vulneraria, Trifolium arvense, Euphorbia cyparissias, Linum catharticum, Thymus pulegioides, Scabiosa columbaria, Erigeron acer, Carlina vulgaris, Leontodon hispidus, Carex flacca, Carex caryophyllea, Bromus erectus et Anacamptis pyramidalis (station du talus routier se prolongeant sur la bordure du site). Dans une zone boisée depuis plus longtemps se développent Vinca minor, Monotropa hypopitys, Pyrola rotundifolia, Listera ovata et Epipactis helleborine.
La zone humide (insuffisamment documentée) occupant le fond de la carrière vers le nord est encore pauvre en végétation (massifs de Typha latifolia et Phragmites australis, Schoenoplectus sp., characée).
Dans la zone humide du fond de l'excavation se reproduisent divers amphibiens et libellules. Parmi les oiseaux, le grèbe castagneux niche sur le plan d'eau au niveau assez fluctuant selon les années et une colonie d'hirondelle de rivage se reproduit dans les falaises gréso-sableuses. La carrière et le talus routier voisin héberge une population de lézard des souches. Des aires sableuses planes ou inclinées abritent des centaines de nids d'abeilles printanières (Colletes cunicularius et Andrena vaga), ainsi que le coléoptère Cicindela hybrida et le criquet Oedipoda caerulescens.
Le site est, d'après d'anciens documents de la DPA, constitué de deux carrières: une petite carrière "Izel n° 7" (arrêtée) le long de la route N 840 Izel-Orval et "Izel n° 4" qui correspond à la grande carrière.
Occupation du site avant exploitation: bois.
Déroulement de l'exploitation: autorisations de 1950 (n° 7); 1958, 1968, 1976, 1989 (n° 4). Nouveau permis délivré en 2010 (permis unique pour l'exploitation d'un centre de regroupement, de tri et de recyclage de déchets inertes + extraction).
Réaffectation prévue (dans autorisation): avant le permis actuel, projet de comblement de la carrière par des terres de découverture et apport extérieur de terre végétale suivant une pente régulière et plantation d'essences locales (d'après la fiche de la convention DGATLP - ULg (étude Poty, 1995)). Le permis actuel, plus favorable à la biodiversité, exclut le comblement de la partie nord (en zone agricole au plan de secteur) actuellement occupée par une zone humide, mais où des dépôts de terres ont eu lieu précédemment.