A. REMACLE (1995): L'étang, assez profond et turbide, est pauvre en végétation: Phragmites australis à certains endroits très limités, quelques Typha latifolia; en bordure, Eleocharis palustris, Juncus effusus, Juncus conglomeratus, Juncus articulatus, Eupatorium cannabinum; toutefois, Myriophyllum spicatum est abondant dans certaines zones. Il est entouré d'une ceinture de végétation arborée discontinue, composée surtout de pins sylvestres et de bouleaux. La petite plage sableuse longeant la partie orientale de l'étang est dénudée au bord de l'eau mais est de plus en plus envahie de pins. On y trouve le long de l'étang une belle station de Drosera rotundifolia, une petite plage d'Eriophorum angustifolium et de Lycopodiella inundata, quelques Lycopus europaeus et Ranunculus flammula. Hypochaeris radicata pousse aux endroits plus secs de cette plage. Sur le côté sud du site, une station (± 4 m2 en 1994) de Lycopodiella inundata croît sur l'étroite bande de sable humide le long de l'eau, ainsi que quelques plants de Drosera rotundifolia.
Vers le nord, certaines portions du talus sont plus dénudées et colonisées par une végétation de pelouse sèche, de même que plusieurs parties et bordures du chemin longeant la pièce d'eau: Rumex acetosella, Hypochaeris radicata, Filago minima, Ornithopus perpusillus, Galium saxatile, Jasione montana (une station en partie fauchée), Luzula campestris, Cladonia sp., mousses (Polytrichum sp.),..., avec Calluna vulgaris, Deschampsia flexuosa, Agrostis capillaris. Calluna vulgaris est surtout abondante dans la bordure nord du site, mais est plus ou moins envahie de pins et de bouleaux. Sont aussi présents Cytisus scoparius, quelques Genista pilosa, Hieracium laevigatum et Senecio sylvaticus.
D. THOEN (2000): La végétation, en cours d'évolution rapide, présente un intérêt certain, en particulier sur la rive orientale.
On peut y reconnaître actuellement sur les abords de l'étang:
- des chênaies et pinèdes acidophiles qui colonisent les abords de l'étang, avec Quercus robur, Fagus sylvatica, Sorbus aucuparia, Salix caprea, Frangula alnus, Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Betula pendula, Lonicera periclymenum, Pinus sylvestris, Picea abies, Larix kaempferi et, dans la strate herbacée, Agrostis capillaris, Deschampsia flexuosa, Dryopteris filix-mas, Epilobium angustifolium, Epipactis helleborine, Galeopsis tetrahit, Rubus idaeus, Holcus mollis, Carex pilulifera, Calluna vulgaris, Hypericum pulchrum, Hieracium umbellatum, Mycelis muralis, Potentilla erecta, ...;
- des pessières à Picea abies s'étendant non loin de la Semois, à sous-bois pauvre comportant Galium saxatile, Campanula rotundifolia, Dryopteris dilatata, Vaccinium myrtillus, Oxalis acetosella, Molinia caerulea, Carex hirta, Sambucus racemosa, ...;
- des fourrés pionniers, colonisant des friches et d'anciennes aires de dépôts, constitués notamment de Calluna vulgaris, Cytisus scoparius, Pinus sylvestris, Quercus robur, Rubus idaeus, Betula pendula, Salix caprea, ...;
- des pelouses sèches à Arenaria serpyllifolia, Epipactis atrorubens, Hypochaeris radicata, Hypericum perforatum (incl. var. angustifolium), Pimpinella saxifraga, Rumex acetosella, Thymus pulegioides, Trifolium arvense, etc.;
- des friches plus ou moins rudéralisées à Artemisia vulgaris, Tanacetum vulgare, Leontodon autumnalis, Achillea millefolium, Alopecurus pratensis, Anthoxanthum odoratum, Bromus hordeaceus, Daucus carota, Plantago lanceolata, Poa pratensis, Taraxacum sp., Trifolium pratense, etc.;
- des pelouses pionnières ouvertes sur sables acides, le long des sentiers, chemins et lisières forestières, avec Aira praecox, Agrostis capillaris, Festuca filiformis, Hypochaeris radicata, Jasione montana, Ornithopus perpusillus, Rumex acetosella, Luzula campestris, ainsi que divers éléments de lande sèche comme Galium saxatile, Genista pilosa, Calluna vulgaris, Cytisus scoparius, Deschampsia flexuosa, Polytrichum piliferum, Cladonia spp., etc.;
La zone la plus intéressante du site est constituée de la rive orientale de l'étang, sableuse, plus ou moins humide et en pente douce. On y observe différents gradients d'humidité (sable immergé, sable exondé gorgé d'eau, sable humide, sable plus ou moins asséché) particulièrement favorables à l'installation de cortèges floristiques spécialisés:
- des jonçaies à Juncus effusus, Juncus inflexus, Juncus tenuis, Equisetum arvense, ...
- des franges à Lycopus europaeus, Phragmites australis, Eleocharis palustris, Eupatorium cannabinum, Epilobium ciliatum, etc.
- des bas-marais à Agrostis canina, Epilobium palustre, Rannunculus flammula, Juncus acutiflorus, Eriophorum angustifolium, Lotus pedunculatus, etc.
- une lande humide ouverte sur sables acides avec Drosera rotundifolia, Eriophorum angustifolium, Juncus bulbosus, Juncus squarrosus, Lycopodiella inundata, Molinia caerulea. Ce groupement en voie de disparition en Wallonie est sans nul doute le plus remarquable du site.
Les autres rives, abruptes, sont largement reboisées par Alnus glutinosa, Salix triandra, Betula pubescens notamment.
L'étang en lui-même, dont les eaux bien minéralisées, méso-eutrophes, de type hydrogénocarbonaté, présente une colonisation végétale relativement peu développée. On observe essentiellement Myriophyllum spicatum et l'algue Chara globularis.
Deux autres étangs artificiels étaient présents au nord du site et étaient encore, à la fin des années 1990, inclus dans une pessière. On y trouve un peuplement de Nupha lutea et de Myriophyllum spicatum. Sur les berges se developpent Molinia caerulea, Lysimachia vulgaris, Valeriana repens, Filipendula ulmaria, Potentilla erecta, Viola palustris, Juncus effusus, Epilobium hirsutum, Typha latifolia, etc.