Le site a été parcouru à diverses reprises (voir notamment Saintenoy-Simon (1999) et de nombreuses observations sont dispersées dans maints comptes rendus (notamment la revue "Les Barbouillons" des Naturalistes de la Haute Lesse).
Saintenoy-Simon (1999): La réserve forestière des Gaudrées est constituée principalement de vieux taillis calcicoles à Quercus robur, Q. petraea, Acer campestre, A. pseudoplatanus, Carpinus betulus, Fagus sylvatica, Fraxinus excelsior, Cornus mas, Viburnum lantana, Sorbus torminalis, S. aria. Le sous-bois comprend Primula veris, Carex digitata, Orchis mascula, Cephalanthera damasonium ; ce vieux taillis a été exploité en 1940 dans la partie nord et en 1960 dans la partie sud. Le reste de la réserve comprend des futaies de Fagus sylvatica avec présence de Galium sylvaticum et Ornithogalum pyrenaicum.
Localement se maintiennent des pelouses calcicoles mésophiles ainsi que des fragments de pelouse xérophile à Sesleria caerulea, Globularia bisnagarica, ...
Le Bois Niau abrite quant à lui une hêtraie mésotrophe à Carex flacca avec mélange d'espèces calcicoles, mésophiles et acidophiles, notamment Sorbus aria, S. torminalis, Cornus mas, Daphne mezereum, etc.; une hêtraie neutrophile à mélique et ail des ours (Melico-Fagetum allietosum) sous forme d'ilôts inclus dans le peuplement précédent; une érablière-tilliaie à Tilia platyphyllos, Fraxinus excelsior, Acer pseudoplatanus, Fagus sylvatica, Ulmus glabra, Asplenium scolopendrium, etc.; une chênaie-charmaie à Primula veris avec entre autre Cornus mas, Sorbus aria, Carex flacca et digitata, Orchis mascula, Neottia nidus-avis, Cephalanthera damasonium ainsi que des milliers de Narcissus pseudonarcissus; des fragments de pelouse calcicole à Sesleria caerulea et Globularia bisnagarica.
Les populations de Plantathera bifolia et P. chlorantha ont fait l'objet d'études portant sur l'hybridation et le rôle de certains pollinisateurs (ESPOSITO et al., 2017; ESPOSITO et al., 2018).
Un petit tuf calcaire peu connu et ne figurant pas sur les cartes topographiques est situé au sud du bois des Gaudrées. La source qui l'alimente, connue sous l'appellation de 'source des rêveries', apparaît au pied d'une falaise calcaire à l'endroit où était installé autrefois l'ermite de Resteigne. Le tuf est de petite dimension et n'a rien d'exceptionnel mais il s'agit d'un des seuls connus de la région de Lesse et Lomme. Jadis, son étendue était cependant bien plus vaste puisqu'on retrouve à l'est de la formation actuelle des traces de tuf fossile. Sa bryoflore a été décrite récemment par ROMAIN (2003). L'espèce la plus caractéristique du site est Palustriella commutata (= Cratoneuron commutatum), mousse bien connue pour sa participation active à l'édification du tuf. Elle est d'ailleurs reconnaissable à ses tiges incrustées de calcaire. On y trouve également d'autres mousses calcicoles mais non typiques des formations de tuf, telles que Cratoneuron filicinum, Fissidens cristatus, Gymnostomum calcareum, Pellia endiviifolia, ... ou simplement des hygrophiles comme Bryum pseudotriquetrum. Les blocs surélevés sont colonisés par Ctenidium molluscum, Encalypta streptocarpa, Amblystegium serpens, Anomodon viticulosus, ...
A noter encore la florule très variée occupant l'ancien abreuvoir de l'ermite, tout près du tuf, avec notamment Ctenidium molluscum, Anomodon viticulosus, Tortella tortuosa, Neckera complanata, Neckera crispa, Encalypta streptocarpa, Isothecium alopecuroides, Schistidium apocarpum, Eurynchium striatum, Plagiochila, porelloides, Brachythecium rutabulum, Plagiomnium undulatum, Fissidens taxifolius, etc.
Quelques marchets, c'est-à-dire des tombes individuelles couvertes d'un cercle de pierres, d'âge indéterminé, sont présentes au sud-est des Gaudrées.
Le Bois Niau renferme les vestiges d'un ancien ermitage qui fut occupé, à partir de 1811, par Edmond d'Hoffschmidt (1777-1861). Celui-ci y avait construit une habitation, un fournil, une petite serre ainsi qu'une tour de pierres, de près de 8 m de haut. Il aménagea également des bassins en calcaire autour d'une source d'eau potable (la "Source des Rêveries"). Auparavant s'élevait une chapelle de Saint-Pierre-Mont qui fut longtemps le lieu d'ermitages religieux.