Description d'après A. Remacle (1997-2007): Cette carrière arrêtée depuis la fin des années 1980 a été creusée à moins d'un km au SSE de Floreffe dans le versant droit de la vallée du ruisseau du Bois du Duc, petit affluent de la Sambre. Elle s'étend d'ouest en est de la route N928 Floreffe - Bois-de-Villers (accès principal franchissant le ruisseau) jusqu'au sommet du plateau cultivé. On y a exploité de la dolomie et du calcaire (Tournaisien et Viséen) pour la fabrication de chaux.
Le fond de cette vaste carrière comprend deux parties:
- la partie basse hors eau (non revue en 2007) est occupée par les anciens bâtiments d'exploitation, une friche rudérale, une aire de stockage de matériaux et plusieurs dépôts de déchets. La zone proche de l'étang a été remaniée avant 1996 par apport de matériau pierreux exogène (pente donnant sur la pièce d'eau); fin 1997, cette partie semblait en cours d'assainissement;
- la partie la plus basse est occupée par une pièce d'eau profonde aux berges abruptes dépourvues de végétation.
Les falaises, hautes au maximum de 40-50 m, sont irrégulières, avec des pentes terreuses/sableuses par endroits. La partie la plus ancienne de la falaise nord, vers la rue E. Lessire, est beaucoup plus arborée que le reste qui forme une dalle irrégulière. Vers le NNE, la falaise présente un ancien palier d'exploitation qui forme un replat intermédiaire assez grand, d'accès assez difficile et fort colonisé par les ligneux, en particulier les bouleaux.
Au-dessus des falaises s'étendent des replats souvent très étroits, limités ou non vers l'extérieur par un talus peu élevé. Ces replats sont de plus en plus envahis de ligneux formant localement une fruticée.
Le site est accessible par le bas (barrière) et par le haut en suivant la route du terrain de football (rue Marlaires). A côté du réservoir, un sentier pénètre dans la fruticée vers la zone des replats.
La carrière semble assez fréquentée, en particulier les replats supérieurs au nord (lieu de pique-nique) mais aussi le replat intermédiaire boisé.
La partie du fond côté route, fort altérée par des dépôts divers, semblait en cours de réaménagement fin 1997. On note des déchets de pique-nique en différents points du site en 2007, notamment sur le replat intermédiaire.
Environnement du site: A l'ouest, route N928 Floreffe - Bois-de-Villers (rue E. Lessire) et ruisseau du Bois du Duc; à l'est et au SE, terrains agricole; au SW, zone boisée; au nord, aires plus ou moins embroussaillées.
N.B. Présence (dans le périmètre classé), près du terrain de football (surtout à l'ouest de celui-ci), d'un lambeau de pelouse calcaire intéressant bien que fort envahi par les graminées et les arbustes. Depuis 1997, cette zone a subi diverses altérations qui ont provoqué une réduction de son intérêt.
L'ancienne carrière Carsambre a été décrite par A. REMACLE, dans le cadre de la convention "Inventaire des carrières et sablières de Wallonie", sur base de visites effectuées en 1997, 2005 et 2007.
"La partie hors eau du fond de la carrière présente des zones couvertes d'une friche et des zones moins altérées vers le pied de la falaise nord.
La friche comprend diverses espèces herbacées (1997): Urtica dioica, Rumex sp., Hypericum perforatum, Malva moschata, Erophila verna, Melilotus albus, Lotus corniculatus, Epilobium hirsutum, E. angustifolium, Daucus carota, Dipsacus fullonum, Erigeron acer, Tanacetum vulgare, Artemisia vulgaris, Solidago gigantea, S. virgaurea, Cirsium arvense, Carlina vulgaris, Conyza canadensis, Tussilago farfara, diverses poacées dont Poa compressa,..., ainsi que des ligneux pionniers comme Salix caprea, Betula pendula, Robinia pseudoacacia et Buddleja davidii.
Dans la pièce d'eau s'est développée une importante station d'Elodea nuttallii, en particulier sur le long du côté ouest.
Sur les falaises (et à leur pied) croissent divers ligneux: e.a. Carpinus betulus, Quercus robur, Fagus sylvatica, Populus tremula, Betula pendula, jeunes Pinus sylvestris, Corylus avellana, Ligustrum vulgare, Cornus sanguinea, Berberis vulgaris (assez abondant sur la falaise nord), Cotoneaster horizontalis, Clematis vitalba. Quant à la végétation herbacée, elle comprend, outre d'abondantes bryophytes sur la falaise sud, Asplenium trichomanes, A. ruta-muraria, Bromus erectus, Brachypodium sylvaticum, Reseda lutea, R. luteola, Sedum rupestre, Genista tinctoria, Lotus corniculatus, Anthyllis vulneraria, Euphorbia amygdaloides, Linum catharticum, Pimpinella saxifraga, Daucus carota, Teucrium scorodonia, Clinopodium vulgare, Origanum vulgare, Thymus pulegioides, Scabiosa columbaria, Hieracium murorum, H. sabaudum, H. pilosella, Inula conyzae, Solidago virgaurea, Senecio jacobaea, Tussilago farfara, Erigeron acer, Centaurea jacea, Carlina vulgaris, Leucanthemum vulgare,...
Les replats supérieurs et intermédiaires sont de plus en plus envahis par les arbres et arbustes qui forment une fruticée assez dense localement, surtout près du réservoir: Crataegus monogyna, Cornus sanguinea, Prunus spinosa, P. avium, P. domestica, Rosa canina, Ligustrum vulgare, Corylus avellana, Euonymus europaeus, Salix caprea, Betula pendula, Carpinus betulus, Fraxinus excelsior, Clematis vitalba (abondante), Rubus sp.,... La strate herbacée est continue dans certaines parties mais reste clairsemée sur les replats pierreux en bordure de la falaise. La composition floristique est assez diversifiée, comme le montre le relevé non exhaustif réalisé sur une partie des replats de l'excavation: Ranunculus bulbosus, Arenaria serpyllifolia, Hypericum perforatum, Helianthemum nummularium, Lepidium campestre, Sanguisorba minor, Agrimonia eupatoria, Euphorbia amygdaloides, Monotropa hypopitys subsp. hypophegea, Lotus corniculatus, Anthyllis vulneraria, Genista tinctoria (station importante), Trifolium campestre, Medicago lupulina, Vicia sepium, V. cracca, V. tetrasperma, Lathyrus pratensis, Epilobium angustifolium, Geranium dissectum, Linum catharticum, Daucus carota, Chaerophyllum temulum, Heracleum sphondylium, Echium vulgare, Origanum vulgare, Clinopodium vulgare, Plantago media, Euphrasia stricta, Linaria vulgaris, Campanula rotundifolia, Galium verum, G. mollugo, Knautia arvensis, nombreuses astéracées dont Hieracium pilosella, H. sabaudum, H. murorum, H. lachenalii, H. aurantiacum, H. glaucinum, Solidago virgaurea, Picris hieracioides, Achillea millefolium, Carlina vulgaris, Erigeron acer, Inula conyzae, Senecio jacobaea, S. erucifolius, S. inaequidens, Hypochaeris radicata, Leucanthemum vulgare, Centaurea jacea, Leontodon hispidus, Crepis biennis, C. foetida et Tragopogon pratensis, Carex flacca, diverses graminées dont Bromus erectus, Bromus tectorum, Arrhenatherum elatius, Dactylis glomerata, Bromus sterilis, Poa pratensis subsp. angustifolia, Calamagrostis epigejos, Brachypodium sylvaticum, Avenula pubescens, Briza media et Poa compressa, les orchidées Dactylorhiza fuchsii (replat intermédiaire), Listera ovata et Epipactis helleborine.
La pelouse calcicole située hors site près du terrain de football, dans le périmètre classé, présente un tapis graminéen dense constitué notamment de Bromus erectus et Sesleria caerulea, avec Genistella sagittalis, Helianthemum nummularium, Anthyllis vulneraria, Galium pumilum,...
La faune de cette carrière n'a fait l'objet que d'observations relativement éparses. Parmi les oiseaux rupestres, on y observe la nidification régulière du grand-duc d'Europe (Bubo bubo) depuis au moins 1994 (obs. T. Kervyn et C. Rousseau), du faucon crécerelle (Falco tinnunculus) en 1988-90 (obs. J.-P. Fouarge), du pigeon colombin (Columba oenas), du choucas des tours (Corvus monedula). D'autres espèces moyennement communes s'y rencontrent également comme la tourterelle des bois (Streptopelia turtur), le pic vert (Picus viridis), la linotte mélodieuse (Carduelis cannabina), le bruant jaune (Emberiza citrinella), le rougequeue noir (Phoenicurus ochruros).
Deux espèces de reptiles ont été notées récemment: l'orvet fragile (Anguis fragilis) en 2010 (obs. F. Wyzen) et plus récemment le lézard des murailles (Podarcis muralis), assez abondant (une vingtaine d'individus observés en une visite).
Le plan d'eau, très profond et largement dépourvu d'herbiers aquatiques, accueille la reproduction du crapaud commun (Bufo bufo). Le crapaud accoucheur (Alytes obstetricans) est également signalé sur le site. Il présente en outre un certain intérêt odonatologique (une quinzaine d'espèces recensées). Une chrysomèle aquatique, la donacie vulgaire (Donacia vulgaris), a été observée au niveau d'une petite frange de massettes, le long de la berge occidentale.
Les parties sèches sont fréquentées par une entomofaune assez riche, notamment par plusieurs espèces intéressantes d'orthoptères, lépidoptères rhopalocères et hyménoptères aculéates.
Les pentes rocheuses dominant le plan d'eau constituent l'habitat du némusien (Lasiommata maera), papillon particulièrement rare dans le Namurois. La présence du point de Hongrie (Erynnis tages) et de l'argus vert (Callophrys rubi) mérite également d'être soulignée.
L'abondance des plantes entomophiles dans la partie supérieure est favorable aux Apoïdes: y ont été recensées (entre autres) les abeilles Andrena bicolor, A. flavipes, Panurgus calcaratus, Osmia aurulenta Osmia bicolor, Anthidium punctatum, Megachile willughbiella et Eucera sp., ainsi que les espèces psammophiles comme Andrena vaga et Colletes cunicularius (et son parasite Sphecodes albilabris). Parmi les Sphécides: Ammophila sabulosa, Philanthus triangulum et Astata minor, cette dernière espèce étant considérée comme rarissime en Belgique (obs. A. Remacle). Plus récemment, en juin 2013, l'abeille protégée Andrena curvungula a été observée dans la friche du plateau (obs. D. Testaert).
En 2010, la découverte de l'Histéride Haeterius ferrugineus par D. Ignace mérite d'être soulignée: en effet ce minuscule coléoptère est très rare en Wallonie et a un mode de vie étroitement spécialisé, évoluant dans les fourmilères de Formica fusca, F. cunicularia et Lasius spp. (la donnée publiée sous Sovimont/Floreffe in PARMENTIER et al., 2023 correspond bien à la carrière Carsambre, D. Ignace in litt.).