Le camp d'Elsenborn
Ce camp est un véritable musée vivant de la nature et montre un paysage tel qu'il existait encore partout dans l'Eifel il y a plus de 100 ans. Grâce à la création du domaine militaire en 1893, aucun apport d'engrais ni aucun boisements d'épicéas n'ont été réalisés sur ces 2000 ha de zones ouvertes, ce qui fut généralement le cas ailleurs. Ceci explique la présence d'espèces et d'habitats devenus très rares, comme les prairies à fenouil des Alpes et les landes à callune.
L'usage militaire actuel du camp ne permet pas d'envisager une gestion par pâturage. Les plaines sont maintenues ouvertes par des feux accidentels lors des tirs, et de plus en plus, par des mises à feu contrôlées et par de la fauche réalisée par des agriculteurs voisins du camp, ou à l'aide d'une motofaucheuse achetée par le projet.
Photo : Yvan Barbier, prairie à fenouil des Alpes
Actions | Objectifs | Réalisation |
Restauration de tourbières | 2 ha | 3 ha |
Enlèvement d'anciennes cibles devenues inutiles | 100 | 203 |
Restauration de nardaies à fenouil par fraisage, hersage et roulage | 9 ha | 28 ha |
Gestion de nardaies par fauchage | 21 ha | 55 ha |
Gestion des nardaies et landes par mises à feu contrôlées | 376 ha | 752 ha |
Le camp Roi Albert de Marche-en-Famenne
Créé en 1974, le camp Roi Albert, à Marche-en-Famenne, est le plus récent des trois camps du projet Life. Outre plus de 1 600 ha de forêts dominées par le chêne, il comprend d'anciennes prairies agricoles, progressivement recolonisées par les ligneux, mais peu fertilisées et de ce fait assez diversifiées au niveau botanique.
Le passage des véhicules militaires sur ce sol schisteux a creusé des centaines de mares qui font le bonheur des amphibiens, dont la plus grande population de triton crêté de Wallonie. La régulation des populations de sangliers, surabondant au début du projet, du fait d'un nourrissage intensif (2 245 sangliers abattus de 2006 à 2010), a été réalisée par l'application de plans de tirs élevés et un arrêt progressif du nourrissage.
Photo : Patrick Lighezzolo, mares créées par le passage d'engins
Actions | Objectifs | Réalisation |
Restauration de la qualité de l'habitat rivulaire | 6 catiches | 6 catiches et lutte contre la balsamine |
Gestion par pâturage | 1 bergerie construite et 100 moutons acquis | Bergerie construite 200 moutons ardennais roux achetés |
Révision de la concession de chasse | Arrêt du nourrissage | Nourrissage arrêté en 2010 |
Suivi des populations de sanglier | 1 000 m² de points d'observation | 4 225 m² suivis en 2007 et 2009, marquage de 430 sangliers et comptages nocturnes |
Le camp de Lagland
Nettement plus boisé que celui d'Elsenborn, le Camp Lagland, près d'Arlon, a vu plus de 500 ha être progressivement colonisés par les arbres ces 30 dernières années. Le projet Life s'est donc attelé à en réouvrir plus de 200 ha, dont une partie a ensuite été clôturée pour être gérée par pâturage, avec l'appui d'agriculteurs locaux qui y mettent leur troupeau. Parallèlement, de nombreux drains ont été bouchés afin de restaurer l'hydrologie de ces zones de tourbières et de landes humides.
Ce zones plus ouvertes sont notamment indispensables au maintien des populations de lézard des souches, de dectique verrucifore (une sauterelle carnivore), d'engoulevent, de crapaud calamite ou encore de nacré de la canneberge (un papillon diurne), toutes devenues très rares en Wallonie.
Photo : Yvan Barbier
Actions | Objectifs | Réalisation |
Bouchage de drains | 8 km | 15,6 km |
Creusement de mares | 10 | Plusieurs centaines |
Révision de la concession de chasse | Arrêt du nourrissage | Nourrissage arrêté dès 2006 |
Gestion par pâturage | 9 km de clôture, 5 bovins et 30 ovins | 8,45 km, 30 ovins |
Suivi de la population de sangliers par la mise en place de placettes de relevés des boutis | 1 000 m² | 3 775 m² |