Stratégie 2030
Une nouvelle stratégie pour la biodiversité
Cette nouvelle stratégie pour 2030 consolide les objectifs de la précédente stratégie SEB2020 en proposant des actions et des engagements ambitieux en vue de protéger et restaurer la biodiversité en Europe et dans le monde.
Au cœur du Pacte vert pour l'Europe , elle est complémentaire de la stratégie « De la ferme à la table » et a pour ambition de positionner l'Europe comme acteur moteur dans la lutte contre la crise mondiale de la biodiversité.
Proposée en 2020 par la Commission européenne, adoptée par le Parlement européen et le Conseil européen, elle défend la nécessité et l'urgence de renouer avec la nature et la biodiversité. Elle développe 4 axes pour redonner une place essentielle à la biodiversité et démontre les intérêts économiques d'un écosystème préservé ou restauré tout en énonçant les risques potentiels de l'inaction.
Ramener la biodiversité dans nos vies
Photos : Benjamin Manley sur Unsplash, Jean Delacre et Jeroen Mertens |
La biodiversité est essentielle à nos sociétés et c'est la raison pour laquelle la nouvelle stratégie se donne pour mission de la ramener dans nos vies. La pandémie du coronavirus nous rappelle à quel point notre humanité, notre culture et notre économie dépendent de sa vitalité. Cette situation inédite nous incite à renforcer la résilience de nos sociétés face à d'autres risques de pandémies et de menaces liées à la perte des écosystèmes, principalement du fait de nos activités humaines.
L'ambition fondamentale de cette stratégie est d'endiguer la perte de biodiversité à travers l'ensemble du territoire européen en la protégeant, la conservant et la restaurant.
Par ailleurs, l'UE entend relever le niveau d'ambition internationale et fixer un nouveau cadre mondial dont l'objectif viserait la restauration, la résilience et la protection de tous les écosystèmes.
Pour y arriver, elle s'attaque aux principales causes de l'appauvrissement de la biodiversité, établit un cadre de gouvernance renforcé et garantit la mise en œuvre intégrale de la législation de l'Union.
Dans un contexte de relance économique et de redressement budgétaire, la stratégie insiste sur les effets multiplicateurs d'un investissement dans le capital naturel ainsi que sur son incidence positive sur le changement climatique.
Protection
La stratégie européenne de la nature d'ici à 2030 s'articule en quatre axes : protection, restauration, un changement porteur de transformation, un programme mondial ambitieux.
L'objectif est de protéger une partie significative du territoire européen pour compléter le réseau Natura 2000 ou en relevant les régimes de protection nationaux. Toutes les zones protégées devront faire l'objet de mesures et d'objectifs de conservation clairement définis.
Apporter une protection juridique à un minimum de 30 % des terres et 30 % des mers de l'Union, et intégrer des corridors écologiques dans le cadre d'un véritable réseau transeuropéen de la nature.
Mettre en place une protection stricte d'au moins un tiers des zones protégées de l'Union (soit 10% du territoire), y inclus toutes les forêts primaires et anciennes encore présentes.
Assurer une gestion efficace de toutes les zones protégées, en définissant des objectifs et des mesures de conservation clairs, et garantir un suivi approprié de ces objectifs et mesures.
Photos : Louis-Marie Delescaille et Jean Rouck. |
Restauration
Protéger la nature dans son état actuel ne suffira pas pour ramener la nature dans nos vies. Pour enrayer l'appauvrissement de la biodiversité, nous devons fixer au niveau mondial des objectifs plus ambitieux en ce qui concerne la restauration de la nature. L'Union ouvrira la voie avec un nouveau plan de restauration de la nature de l'UE.
Des objectifs juridiquement contraignants de l'Union en matière de restauration de la nature seront proposés en 2021, à l'issue d'une analyse d'impact. D'ici 2030, des superficies importantes d'écosystèmes dégradés et riches en carbone sont restaurées; les tendances et l'état de conservation des habitats et des espèces n'enregistrent aucune détérioration, et au moins 30 % d'entre eux parviennent à un état de conservation favorable, ou affichent tout au moins une tendance positive.
Le déclin des pollinisateurs est enrayé
Les risques liés aux pesticides chimiques et l'utilisation de ces substances sont réduits de 50 %, et l'utilisation des pesticides à haut risque est réduite de 50 %
Au moins 10 % des terres agricoles sont des particularités topographiques à haute diversité
La superficie cultivée en agriculture biologique représente au moins 25 % des terres agricoles et l'adoption de pratiques agroécologiques croît de manière significative.
Trois milliards d'arbres sont plantés dans l'Union, dans le plein respect des principes écologiques
Des progrès importants sont accomplis dans la dépollution des sols contaminés
Au moins 25 000 km de cours d'eau à courant libre sont rétablis
Le nombre des espèces de la Liste rouge qui sont menacées par des espèces exotiques envahissantes a diminué de 50 %
Les pertes de nutriments dues à l'utilisation de fertilisants ont diminué de 50 %, entraînant ainsi une réduction de 20 % de l'utilisation de fertilisants
Les villes de 20 000 habitants ou plus se sont dotées d'un plan d'écologisation de l'espace urbain ambitieux.
Aucun pesticide chimique n'est utilisé dans les zones sensibles telles que les espaces verts urbains de l'Union
Les incidences négatives des activités de pêche et d'extraction sur les espèces et les habitats sensibles, y compris les fonds marins, sont considérablement réduites afin de parvenir à un bon état écologique.
Les prises accessoires sont éliminées ou ramenées à un niveau permettant la reconstitution des stocks et la conservation des espèces.
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Cadre mondial
Les efforts déployés au niveau mondial dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique se sont révélés insuffisants. Pour cette raison, la Commission veut se positionner comme fer de lance en vue de faire adopter un nouveau cadre mondial en matière de biodiversité sous l'égide des Nations Unies. Son ambition : d'ici à 2050, restaurer, protéger et rendre résilients tous les écosystèmes dans le monde.
Relever le niveau d'ambition et d'engagement à l'échelle mondiale
Recourir à l'action extérieure pour promouvoir les ambitions de l'Union
Opérer le changement
Cette stratégie devra bénéficier, en priorité, du soutien politique nécessaire et de ressources financières et humaines suffisantes. Au moins 20 milliards EUR par an devraient être débloqués en recourant à diverses sources, y compris les fonds de l'UE et des financements nationaux et privés.
Afin d'appuyer la mise en œuvre de ces objectifs ambitieux , l'UE allouera une partie significative de ses dépenses relatives aux changements climatiques à la biodiversité et aux solutions fondées sur la nature.
Mise en place d'un nouveau cadre de gouvernance pour piloter la mise en œuvre des engagements en matière de biodiversité contractés au niveau national, européen ou international
Renforcer la mise en œuvre et le contrôle de l'application de la législation environnementale de l'Union
S'appuyer sur une approche intégrée englobant l'ensemble de la société, où toutes les composantes de l'économie et de la société auront leur rôle à jouer :
Investissements publics et privés;
Systèmes d'imposition et de tarification qui reflètent les coûts environnementaux et de l'apauvrissement de la biodiversité;
Prise en compte de la valeur de la nature;
Amélioration des connaissances, de l'éducation et des compétences.