Forêts médio-européennes, vicariantes des hêtraies neutrophiles atlantiques, dominées par le hêtre, sur des sols bruns ou bruns lessivés relativement profonds et bien aérés, fertiles, développés sur une roche-mère méso- à eutrophe (psammites, calcaires, alluvions, colluvions riches...). La strate arborescente est dominée par le hêtre, qui peut être accompagné par le chêne sessile ou le frêne, et les érables. Le sous-bois est constitué du charme, du coudrier, du sureau à grappes, de la viorne obier, du cornouiller sanguin et/ou des aubépines... La strate herbacée est caractérisée, pour les variantes les plus typiques de cet habitat, par une grande richesse spécifique, et par l'abondance des groupes neutrophile de l'aspérule odorante, neutrocline du lamier jaune et du groupe de l'anémone sylvie. Ces hêtraies sont surtout représentées en Gaume et en Calestienne. On en retrouve également en Ardenne, dans les stations les plus fertiles. Un grand nombre de stations condruziennes conviennent également à la hêtraie neutrophile, mais celle-ci y est devenue relativement rare, le traitement sylvicole ayant été défavorable au hêtre.

Sur les substrats (limoneux, limono-caillouteux et sablo-gréseux...) méso- à eutrophes du domaine médio-européen. Souvent en contexte géologique calcaire.

• Limoneuse : absente
• Condroz : assez rare ?
• Fagne-Famenne : assez rare
• Ardenne : très rare
• Jurassique : fréquente

Forêts dominées par le hêtre, accompagné essentiellement du chêne sessile, du frêne et/ou des érables. Le sous-bois est constitué du charme, du coudrier, du sureau à grappes, de la viorne obier, du cornouiller sanguin et/ou des aubépines... La strate herbacée est caractérisée, pour les variantes les plus typiques de cet habitat, par une grande richesse spécifique, et par l'abondance des groupes neutrophile de l'aspérule odorante, neutrocline du lamier jaune et du groupe de l'anémone sylvie.
Remarque : Là où le hêtre forme des peuplements pratiquement purs et très denses, il peut limiter fortement le développement de la strate herbacée, particulièrement en été.

• =équivalent 41.131 - Hêtraies à mélique

- Hêtraies neutrophiles à jacinthe (G1.63b) : Hêtraies caractérisées également par les groupes du lamier jaune et de l'aspérule odorante, mais situées dans le domaine atlantique. Dans la zone de transition entre les domaines atlantique et médio-européen, la confusion est possible entre les deux types de hêtraies neutrophiles ; la présence de la jacinthe permet d'assurer le caractère atlantique d'une hêtraie, mais son absence ne permet a contrario pas de tirer de conclusion sur la nature atlantique ou médio-européenne de la forêt.

- Hêtraies calcicoles médio-européennes (G1.66) : Hêtraies présentant de nombreux groupes d'espèces en commun avec les variantes les plus riches des hêtraies neutrophiles médio-européennes à mélique : Groupes de l'aspérule, du lamier jaune, de la laîche digitée. Mais ce dernier groupe y est mieux représenté, de même que certaines espèces du groupe de l'hellébore fétide. Le sous-bois, quand il est bien développé, y est également plus riche en espèces ligneuses, notamment calcicoles. De plus, ces hêtraies sont liées aux sols calcaires superficiels.

- Variantes riches des hêtraies acidophiles médio-européennes (G1.61) : Hêtraies occupant également le domaine médio-européen, mais sur des sols plus pauvres et avec une meilleure représentation des groupes d'espèces acidophiles et acidoclines. Leurs variantes les plus riches peuvent néanmoins présenter des éléments du groupe du lamier, et former, avec les variantes pauvres de la hêtraie neutrophile, un intermédiaire entre les unités G1.61 et G1.63a.

La strate herbacée est caractérisée, pour les variantes les plus typiques de cet habitat, par une grande richesse spécifique, et par l'abondance des groupes neutrophile de l'aspérule odorante, neutrocline du lamier jaune et du groupe de l'anémone sylvie.

Espèces les plus fréquentes :

- ligneux : Fagus sylvatica, Acer pseudoplatanus, Corylus avellana, Carpinus betulus

- herbacées : Asperula odorata, Melica uniflora, Euphorbia amygdaloides, Carex sylvatica, Viola reichenbachiana, Lamium galeobdolon, Hedera helix, Milium effusum, Poa nemoralis, Polygonatum multiflorum, Anemone nemorosa, Oxalis acetosella, Rubus fruticosus

- préférentielles des variantes : voir les groupes (liste trop importante)


Groupes :

- les mieux représentés : anémone, aspérule, lamier

- autres groupes bien représentés : benoîte, fougère femelle, ficaire

- groupes préférentiels des variantes tendant vers la hêtraie calcicole (G1.66) : laîche digitée, hellébore

- groupes préférentiels des variantes plus pauvre, tendant vers les hêtraies acidophiles médio-européennes (G1.61) : luzule blanche, fétuque, germandrée

Non pertinent (habitat climacique)

- passage d'engins provoquant un tassement du sol lors de l'exploitation forestière
- enrésinement et plantations d'exotiques

Lionel WIBAIL