Méthode d'estimation : | Différentes actions en faveur d'une meilleure connaissance du lièvre sont menées par le Service Public de Wallonie (DEMNA et DNF), les conseils cynégétiques et les chasseurs. Il s'agit notamment de comptages par battue à blanc, de comptages par Indice kilométrique (IK), réalisés depuis 2008 (de Tillesse et Bourdouxhe, 2009), d'une enquête régionale sur la situation du lièvre (Bourdouxhe, 2012), ainsi que de la récolte et du traitement des données de prélèvements par la chasse, depuis 2009 (Bourdouxhe et de Tillesse, 2009 ; Bourdouxhe, 2012 ; Bourdouxhe, 2013). Une méthode éprouvée, basée sur la pesée des cristallins (PDF-1059 ko), permet de déterminer avec une grande certitude la classe d'âge (jeune ou adulte) des animaux prélevés. Elle permet également de déterminer assez finement l'âge des plus jeunes animaux et donc la répartition des naissances au cours de la saison de reproduction (Pépin, 1975). |
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Commentaires : | Un déclin graduel est observé depuis quelques décennies en de nombreux endroits de Wallonie. En 2014, le nombre de lièvres prélevés aux 100 hectares, dans la zone la plus propice à l'espèce, est passé à moins de la moitié de ce qu'il était à la fin des années 1990. Une vingtaine d'individus / 100 ha est une densité normale en grandes plaines cultivées (1 à 3 en zones boisées ou d'élevage intensif). Des densités de 50 lièvres / 100 ha sont encore constatées dans certaines zones de Wallonie. Par contre, ailleurs, des densités estimées à quelques unités par 100 ha ne permettent plus aux populations de se maintenir et a fortiori de progresser (Bourdhouxe, 2015). Il est assez connu que les populations de lièvre connaissent des variations de densités importantes dans le temps et dans l'espace. Selon Guitton (2013), la réussite de la reproduction est le paramètre le plus important pour expliquer cette variabilité (de Tillesse & Dehont, 2014). Des surfaces agricoles importantes occupées par le maïs ou la pomme de terre, pauvres en ressources alimentaires lui sont préjudiciables. La baisse de qualité et de diversité en nourriture provoquée par les monocultures, la destruction des bords des champs, la disparition de parcelles non cultivées ou encore certains pesticides pourraient conduire à des dérèglements physiologiques et à un affaiblissement des animaux. Les travaux agricoles effectués sur de grandes étendues avec des machines larges et rapides (labours de printemps ou fauches) de même que le trafic routier peuvent provoquer de fortes mortalités directes. Les prélèvements par la chasse peuvent aggraver l'état des populations dont les densités ont été mal évaluées.
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