Ce site constitué de plusieurs anciennes carrières est localisé entre Frasnes et Couvin, plus précisément à 1 km au sud-ouest de l'église de Frasnes et à 2 km au nord du centre de Couvin. Il est longé au sud et au sud-est par la route N5 (ou route Charlemagne). On y a extrait à flanc de coteau des calcaires et marbres frasniens. L'altitude maximale au sommet du coteau est de 247 m.
La partie orientale (= ancien SGIB 1202) est accessible par le bas en empruntant, dans le périmètre de l'autre carrière de la Vaucelle, le chemin qui, à partir du chemin principal, longe la rue de la Vaucelle. L'entrée du site se marque par la présence de gros blocs de marbre. Le site tel que décrit par A. Remacle se compose de trois secteurs:
- le secteur inférieur, très proche de la route, consiste en une petite carrière de marbre creusée à flanc de coteau, dont le fond, large d'une quinzaine de mètres, est pierreux et plus ou moins encombré de gros blocs. Il est boisé et la végétation herbacée y est très peu développée.
- l'excavation supérieure (seulement vue du haut), également creusée à flanc de coteau mais plus haut dans le tienne, est reliée à l'excavation inférieure (accès à partir du bas?). Plus large que cette dernière, elle est limitée par des pentes rocheuses très irrégulières (avec seulement l'un ou l'autre petit pan vertical), déterminant de petits replats rocheux. La végétation ligneuse et herbacée y est très peu développée; elle s'intègre dans la pelouse sur sol rocheux/caillouteux entourant l'excavation.
- Un pierrier, accessible à partir de la rue de la Vaucelle (sorte de sentier longeant d'abord un jardin), domine la rue et s'étend jusqu'au niveau de la maison, où la pente atteint la pelouse du jardin. Cette pente pierreuse et presque dénudée est surmontée d'un replat (8 m de large maximum), limité vers le haut par un talus éboulé pierreux. Ce pierrier a vraisemblablement été exploité le long de la rue.
La partie occidentale est constituée d'une ancienne carrière de marbre rouge est accessible par la rue de la Vaucelle (grille à l'entrée). Elle peut être divisée en trois secteurs:
- une pente orientée vers le sud-est (vers la rue de la Vaucelle) est traversée par un chemin ascendant qui permet d'atteindre le bois et différents replats allongés perpendiculairement à la pente, caillouteux et dammés. Ce secteur, qui occupe la plus grande partie de la surface du site, fait l'objet de déversements de déchets (inertes surtout) et de dépôts de matériaux (caniveaux en béton). Son intérêt biologique a diminué suite à son affectation actuelle; de petits lambeaux intéressants y subsistent toutefois, surtout vers le haut.
- l'excavation de la carrière est accessible à partir du replat supérieur et a été creusée à flanc de coteau dans un massif rocheux du tienne; elle est limitée par une falaise à pans verticaux (sciés), qui présentent les trous carrés et les 'cheminées' caractéristiques des sites d'extraction de marbre rouge. Le fond, en pente vers la vallée, présente un relief irrégulier et est très pierreux; il est arboré (déboisement partiel récent, avec branches laissées sur place) et assez envahi de ronces.
- près de l'entrée, vers le sud-ouest, un diverticule de la carrière (peu prospecté) est limité par une falaise presque entièrement cachée par des arbres et arbustes; le fond est couvert de ligneux (avec clématite) et a été remblayé au moins vers le chemin.
Fréquentation du site. Assez forte dans la partie occidentale; dépôts de déchets; organisation de tirs aux clays. Le site est mentionné dans le guide de l'escalade en Belgique de 1991 ('carrière de plusieurs blocs artificiels présentant de nombreuses fissures et quelques passages en oppo très intéressants. Interdit car réserve de chasse'). Il a été utilisé comme décharge d'inertes, mais aussi de pneus, ferrailles et même encombrants ménagers jetés dans les étroites tranchées. Cette partie est fermée par une grande barrière le long de la rue de la Vaucelle. La partie orientale est beaucoup moins fréquentée, surtout le secteur supérieur, et on y observe pratiquement pas de déchets.
L'environnement du site comprend des terrains agricoles, des routes, des boisements et quelques habitations.
La flore des anciennes carrières de la Vaucelle a été décrite fin des années 1990 par A. Remacle dans le cadre de la convention «Carrières et sablières désaffectées de la Région wallonne».
Partie orientale. Le fond de l'excavation inférieure est boisé: notamment Fraxinus excelsior, Populus tremula, Carpinus betulus, Corylus avellana. La végétation herbacée y est quasi nulle (quelques touffes de Dryopteris filix-mas).
L'excavation supérieure, extrêmement rocheuse, est encore peu colonisée par la végétation ligneuse et herbacée. Les espèces ligneuses présentes sont notamment: Viburnum lantana, Cornus sanguinea, Rhamnus cathartica, Prunus mahaleb, Corylus avellana, Rosa canina, Clematis vitalba; Rosa pimpinella croît en bordure de la cavité. Au niveau de l'excavation (y compris à la bordure supérieure), la strate herbacée comprend diverses espèces présentes dans la pelouse xérophile environnante qui montre un très grand intérêt biologique: parmi les espèces recensées, Helianthemum nummularium, Sedum album, Potentilla neumanniana, Sanguisorba minor, Teucrium chamaedrys, T. botrys, Thymus pulegioides, Globularia bisnagarica, Campanula rotundifolia, Galium mollugo, Melica ciliata, Brachypodium pinnatum, Poa compressa, Allium sphaerocephalon, Polygonatum odoratum, Asplenium ruta-muraria.
Le replat du pierrier est colonisé par une végétation herbacée discontinue, composée entre autres de Helianthemum nummularium, Arabis hirsuta, Sedum acre, S. rupestre, S. album, Potentilla neumanniana (abondante), Sanguisorba minor, Echium vulgare, Teucrium botrys (abondante), Teucrium chamaedrys, Clinopodium vulgare,... et de bryophytes. Aux endroits moins ensoleillés, Geranium robertianum et Polypodium vulgare. Des ligneux pionniers (Salix caprea et Betula pendula), ainsi que Clematis vitalba et Cotoneaster horizontalis, colonisent par endroits cette zone.
Partie occidentale. Le fond de l'excavation est globalement peu intéressant: des ligneux pionniers (Betula pendula, Salix caprea, jeunes Populus tremula), accompagnés d'arbustes (Corylus avellana, Cornus sanguinea, Viburnum lantana, Crataegus monogyna), et, au sol, d'abondantes ronces et des clématites. La végétation herbacée y est peu développée; on y trouve sur une faible surface Teucrium chamaedrys, Arabis hirsuta, Sedum album et Ophrys insectifera (1 pied) notamment. Une partie de la cavité a été déboisée en 1996-97 (branches laissées sur place).
La bordure supérieure de l'excavation (falaise incluse) présente un grand intérêt biologique: elle est couverte d'une pelouse xérophile composée de Helleborus foetidus, Viola hirta, Helianthemum nummularium, Potentilla neumanniana, Sanguisorba minor, Hippocrepis comosa, Linum catharticum, Vincetoxicum hirundinaria, Teucrium chamaedrys, Thymus pulegioides, Globularia bisnagarica, Galium verum, Scabiosa columbaria, Hieracium maculatum, Carex humilis, C. caryophyllea, Sesleria caerulea, Festuca lemanii, Melica ciliata, Brachypodium pinnatum, Poa compressa, Allium sphaerocephalon, Polygonatum odoratum, Orchis mascula,..., et, parmi les ligneux, Cornus mas, Rhamnus cathartica, Prunus mahaleb, Rosa spinosissima, Viburnum lantana,... Sur des plages schisteuses croissent Arabis hirsuta, Saxifraga tridactylites, Sedum acre, S. rupestre, Geranium columbinum, Echium vulgare, Teucrium botrys, Verbascum lychnitis,...
Le reste du site est altéré par les dépôts de déchets. La végétation y est actuellement de faible intérêt, composée notamment d'espèces pionnières des milieux anthropiques (relevé incomplet): Urtica dioica, Malva moschata, Lepidium campestre, Potentilla reptans, Epilobium hirsutum, E. angustifolia, Oenothera sp., Pastinaca sativa (abondant), Solanum dulcamara, Echium vulgare, Dipsacus fullonum, Tanacetum vulgare, Solidago gigantea, Cirsium arvense, Picris hieracioides, Arctium sp.,... De petites zones montrent une végétation plus intéressante, en particulier au niveau des deux replats supérieurs: Helianthemum nummularium, Sedum album, Potentilla neumanniana, Fragaria vesca, Sanguisorba minor, Erodium cicutarium, Echium vulgare, Teucrium chamaedrys, T. botrys, Melica ciliata (quelques plants),...
A l'est de la carrière, le long de la rue Longue Haie s'étend une très belle prairie maigre de fauche avec toutes les espèces caractéristiques: Arrhenatherum elatius, Tragopogon pratensis, Crepis biennis, Leucanthemum vulgare, Heracleum sphondylium, etc.