Décrit par HOFMANS (2000), le Tienne Delvaux possède une très grande diversité de milieux : on y trouve des pelouses xériques (Xerobromion), des pelouses mésophiles (Mesobromion), une genévrière, des fourrés d'épineux, une chênaie-charmaie calcicole, des fragments d'érablière de ravin, ... En outre, la présence d'une remarquable doline augmente encore la valeur du site : ce phénomène géologique est en effet peu répandu dans notre pays. On en trouve cependant un grand nombre dans le bassin du Viroin.
Comme plusieurs tiennes de la région, le Tienne Delvaux possède un très grand intérêt floristique. On y rencontre une grande partie du cortège des plantes des pelouses calcicoles comme l'hélianthème jaune (Helianthemum nummularium), la scabieuse colombaire (Scabiosa columbaria), le serpolet couché (Thymus pulegioides), la gentiane d'Allemagne (Gentianella germanica), la centaurée scabieuse (Centaurea scabiosa), la potentille printanière (Potentilla neumanniana), la germandrée petit-chêne (Teucrium chamaedrys), la globulaire (Globularia bisnagarica), la seslérie bleuâtre (Sesleria caerulea), le cirse acaule (Cirsium acaule) et beaucoup d'autres. Ce site héberge diverses raretés botaniques comme la véronique couchée (Veronica prostrata subsp. scheereri), le fraisier vert (Fragaria viridis), la koelérie pyramidale (Koeleria pyramidalis), la mélique ciliée (Melica ciliata), l'orchis pourpre (Orchis purpurea), le cotonéaster sauvage (Cotoneaster integerrimus), le sceau de Salomon odorant (Polygonatum odoratum), l'orobanche de la gemandrée (Orobanche teucrii), la brunelle découpée (Prunella laciniata), etc.
Une belle population de genévriers (Juniperus communis) est en outre présente sur le versant sud-ouest. C'est (ou plutôt c'était) une des plus belles populations sur calcaire de notre pays.
A l'extrémité ouest du site subsiste encore une belle population de sainfoin (Onobrychis viciifolia), plante fourragère en voie de raréfaction
Enfin, un remarquable peuplement de scille à deux feuille (Scilla bifolia) existe dans le vallon situé dans la partie orientale du site, dans le sous-bois d'une érablière de ravin. Pour rappel, cette belle espèce à floraison vernale n'est présente en Belgique que dans le sud de l'entre-Sambre-et-Meuse où elle est très localisée.
La faune, surtout invertébrée, est remarquable en tous points même si seuls quelques groupes sont relativement bien étudiés actuellement sur le site (K. Hofmans et G.T. Entomos).
Ainsi, les Mollusques Gastéropodes sont très bien représentés, notamment sur les affleurements rocheux, avec par exemple Vertigo pygmaea, Helicella itala, Cecilioides acicula, Abida secale, Pyramidula rupestris, Chondrina avenacea et surtout Trochoidea geyeri, rarissime partout en Europe occidentale (données K. Hofmans).
Les Lépidoptères rhopalocères comprennent plus de 40 espèces dont Boloria dia, Colias alfacariensis, Lysandra coridon, Cupido minimus, Erynnis tages, Spialia sertorius, Melitaea athalia.
Les Orthoptères sont représentés par au moins 20 espèces, ce qui place le Tienne Delvaux parmi les sites de Belgique les plus riches de ce point de vue. Citons entre autres Tetrix bipunctata, Metrioptera bicolor, Metrioptera brachyptera (qui occupe ici des pelouses sèches, alors que son habitat classique est constitué par les landes tourbeuses), Gomphocerippus rufus, Omocestus rufipes, Stenobothrus lineatus, etc.
Les apions, minuscules coléoptères voisins des charançons, ont été inventoriés en détail par feu J. Beaulieu et par M. Félix. Il s'agit de très bons indicateurs car ils sont tous étroitement liés à une ou quelques espèces de plantes voisines (spécialisation alimentaire très marquée). Or jusqu'à présent, au moins 28 espèces ont été notées, ce qui est absolument remarquable; citons par exemple le rare Pseudoprotapion astragali vivant sur la réglisse sauvage (Astragalus glycyphyllos), mais aussi Helianthemapion aciculare, Oxystoma craccae, Squamapion atomarium....
Parmi les abeilles sauvages figurent Osmia bicolor et Osmia aurulenta qui nidifient toutes deux dans les coquilles de gastéropodes (données J.-Y. Baugnée).
Deux Hémiptères très localisés ont été trouvés sur la crète rocheuse exposée au sud : il s'agit du Delphacidae Jassidaeus lugubris lié aux fétûques des pelouses sèches, et du Cicadellidae Arboridia simillima vivant sur Rosa spinosissima (données J.-Y. Baugnée).