• K2 - Calestienne orientale

A compléter

Non (sauf peut-être une petite partie).

Privé(s)   ONG   Communes   Région   Autres publics 

Conservation d'une carrière de calcaire pourvue de parois rocheuses attractives à l'égard d'oiseaux rupicoles, comme le Hibou grand-duc. Les abords de l'excavation présentent des pelouses pionnières déjà intéressantes, en particulier vers l'ouest.

- Réaffectation défavorable à la conservation de la nature.
- Remblayage (en cours) incluant en 1999 des déchets bitumeux.
- Réduction de la quiétude suite à l'aménagement du fond de l'excavation.
- Vente du site par la SOCOGETRA en vue d'activités sportives (escalade notamment).

- Maintien des abords de l'excavation en l'état; si nécessaire, contrôle des ligneux.
- Aménagement de l'ancien radier de la carrière favorable au développement de la biodiversité.
- Interdiction de la pratique de l'escalade et d'autres activités de type sports-aventure dans le site.
- Eviter la création de sentiers dans les abords supérieurs de l'excavation (le projet d'aménagement semble inclure un point de vue panoramique sur la vallée de l'Ourthe).

Sans objet. Un projet d'aménagement est en principe prévu pour le site (après remblayage du fond de la carrière par la SOCOGETRA).

Accès libre.

Cette grande carrière est localisée à près d'un kilomètre au sud-est de Hotton, le long de la route longeant l'Ourthe, en rive gauche de la rivière. Elle est très proche de la grotte des Mille et une Nuits (ou grotte de Hotton), exploitée touristiquement. La carrière a été ouverte sur le flanc oriental de la colline de Sol Hé pour y extraire du calcaire du Givetien, à l'endroit d'une carrière et d'un four à chaux déjà actifs vers 1860. L'activité extractrice a cessé vers 1993.

L'altitude est comprise entre 190 m au niveau de la route de Hotton et 260 m sur le plateau de Sol Hé.

La description qui suit est due à A. Remacle sur base d'observations datant de 1999. Cette ancienne carrière de calcaire est composée d'une vaste excavation limitée par des falaises d'une hauteur maximale supérieure à 40 m, d'anciennes infrastructures vers l'est, de friches sur calcaire vers le nord et d'une succession de replats sommitaux terreux/pierreux vers l'ouest. Le fond du site, qui est en cours de remblayage, ferait l'objet d'un projet d'aménagement en une vaste zone de repos avec espace vert. L'accès aux abords supérieurs, vers le nord et l'ouest, est possible par différents chemins partant de la petite route menant à la grotte de Hotton. La colonisation végétale du site est encore peu importante, la strate herbacée y étant globalement assez clairsemée; sur la falaise poussent çà et là de jeunes ligneux pionniers (saules et bouleaux).

La fréquentation du site était jugée faible en 1999. On y observait la présence de dépôts de terres et d'inertes, mais aussi asphalte, branchages,... La petite grotte située à l'arrière d'un ancien bâtiment en béton est, d'après l'AKWA, polluée par des déversements de boues et d'huiles usées et de mazout.

L'environnement de la carrière est constitué de la plaine alluviale de l'Ourthe à l'est et au nord, et des surfaces boisées couvrant le coteau de Sol Hé. Au sud-est s'étend le village de Hampteau.

Du point de vue biogéographique, on se situe au sein de la région atlantique et dans le district phytogéographique mosan.

La flore de la carrière d'Hampteau a été relevée en 1999 par A. Remacle dans le cadre de l'inventaire des carrières désaffectées de la Région wallonne.

Les ligneux qui colonisent progressivement le site appartiennent aux espèces suivantes: Salix caprea, Betula pendula, Pinus sylvestris, Cytisus scoparius, Cotoneaster horizontalis, Rosa tomentosa (au moins un pied), Clematis vitalba (abondante par endroits),...

Dans le secteur inférieur de la carrière, en cours de comblement, la strate herbacée, discontinue, est composée notamment de Silene vulgaris (talus sableux), Hypericum perforatum, Sedum rupestre (tas de gravier), Trifolium pratense, T. dubium, Melilotus sp., Anthyllis vulneraria (talus sableux), Euphorbia cyparissias (talus sableux), Echium vulgare, Galeopsis angustifolia, Origanum vulgare, Hieracium murorum, H. lachenalii, Crepis biennis, Leucanthemum vulgare, Artemisia vulgaris, Tussilago vulgaris, Poa compressa, Melica ciliata.

Les zones en friche localisées dans la partie nord montrent une végétation herbacée caractérisée par l'abondance des fabacées: Helleborus foetidus, Potentilla reptans, Trifolium medium, T. repens, T. pratense, T. hybridum, Astragalus glycyphyllos, Anthyllis vulneraria (abondant), Lotus corniculatus (abondant), Lathyrus pratensis, Medicago lupulina, Vicia cracca, Epilobium angustifolium, E. hirsutum, Linum catharticum, Pimpinella major, Daucus carota, Solanum dulcamara, Galium mollugo, Cruciata laevipes, Centaurea (Jacea) sp., Picris hieracioides, Senecio jacobaea, Leucanthemum vulgare, Leontodon hispidus, Tussilago farfara, Cirsium arvense, Eupatorium cannabinum, diverses poacées dont Arrhenatherum elatius, Holcus lanatus, Briza media, Brachypodium sylvaticum, Trisetum flavescens,...

Au-dessus de la falaise principale, la succession des replats est occupée par une végétation pionnière composée en majorité d'espèces de pelouses et d'ourlets: Helleborus foetidus, Arenaria serpyllifolia, Hypericum hirsutum, H. perforatum, Helianthemum nummularium, Primula veris, Potentilla neumanniana, Sanguisorba minor, Fragaria vesca, Anthyllis vulneraria, Lotus corniculatus, Ononis repens, Trifolium campestre, T. medium, Lathyrus pratensis, Medicago lupulina, Euphorbia amygdaloides, E. exigua, Geranium robertianum, Linum catharticum, Polygala comosa, P. vulgaris, Pimpinella saxifraga, Daucus carota, Gentianella germanica, Vincetoxicum hirundinaria, Centaurium erythraea, Solanum dulcamara, Clinopodium vulgare, Prunella vulgaris, Origanum vulgare, Thymus pulegioides, Acinos arvensis, Teucrium botrys, Plantago media, Euphrasia stricta, Campanula rotundifolia, C. trachelium, Scabiosa columbaria, Centaurea scabiosa, Centaurea jacea s.l., Carlina vulgaris, Cirsium acaule (dispersé), Erigeron acer, Solidago virgaurea, Leontodon hispidus, Hieracium pilosella, H. murorum, Hieracium bauhinii (quelques pieds), Leucanthemum vulgare, Carex flacca, C. sylvatica, Briza media, Brachypodium sylvaticum, Poa compressa, Festuca sp., Platanthera sp. (quelques pieds dans la zone boisée), Gymnadenia conopsea (une station sur la partie sud du replat),...

De jeunes Betula pendula, Salix caprea et Pinus sylvestris croissent par endroits, de même que Pyrus pyraster, Crataegus monogyna, Rosa arvensis et de nombreuses Clematis vitalba; une parcelle occupée par un taillis de charme avec Acer campestre et Hedera helix est située entre la falaise et le sentier parcourant le secteur supérieur.

En 2008, un nouvel inventaire floristique a eu lieu lors de la cartographie des habitats du site Natura 2000 BE34009 «La Calestienne entre Marenne et Hotton» par le DEMNA (Q. Smits), suivi d'une mise à jour partielle des informations en 2022 (R. Cors). Divers relevés ont été réalisés ultérieurement par des collaborateurs de Natagora et des naturalistes de passage. L'ensemble des données accumulées depuis 1999 permet de dresser une liste d'au moins 280 espèces de plantes vasculaires, ce qui démontre la diversité remarquable de cette ancienne carrière de 11 ha.

Ces nouvelles données confirment la présence de plusieurs plantes intéressantes (comme l'orchidée Gymnadenia conopsea) mais signalent également d'autres espèces peu communes dont les orchidées Platanthera chlorantha et Orchis mascula, mais aussi Monotropa hypopitys, Digitalis lutea, Pyrola rotundifolia, etc.

L'occurrence du rare Hypericum androsaemum a également été signalée sur le portail Observations.be en 2013 (obs. I. Jacobs), mais l'indigénat de cette station questionne, étant en dehors de l'aire connue en Région wallonne. De même, le signalement de Carex canescens semble étonnant dans ce contexte.

En outre, une végétation de zone humide, non signalée fin des années 1990, a été notée dans la cuvette centrale de l'ancienne carrière, avec Alisma plantago-aquatica, Typha latifolia, Typha angustifolia (2022), Ranunculus flammula, Deschampsia cespitosa, Lycopus europaeus, Lythrum salicaria, Galium palustre, Solanum dulcamara, Juncus inflexus, Juncus articulatus, Agrostis stolonifera, Filipendula ulmaria, Alnus glutinosa, Cirsium palustre, Juncus effusus, Epilobium hirsutum, Stachys palustris, Valeriana officinalis subsp. repens, etc.

La faune n'a été que partiellement documentée mais les données enregistrées jusqu'ici témoignent de l'intérêt de l'ancienne carrière d'Hampteau comme zone refuge pour divers groupes de vertébrés et d'insectes.

La pose d'un enregistreur automatique en 2016 a permis de mettre en évidence l'activité d'au moins 7 espèces de chauves-souris, dont le grand murin (Myotis myotis) et le murin à oreilles échancrée (Myotis emarginatus).

L'oiseau emblématique du site est sans conteste le grand-duc d'Europe (Bubo bubo), nicheur local depuis au moins le milieu des années 1990. Mentionnons également le pic noir (Dryocopus martius) et le grand corbeau (Corvus corax) comme visiteurs réguliers.

Les papillons diurnes (rhopalocères) comptent au moins 32 espèces, dont le némusien (Lasiommata maera) typique des sites rocheux bien exposés, l'argus nain (Cupido minimus) favorisé par l'abondance de l'anthyllide vulnéraire, et l'hespérie des sanguisorbes (Spialia sertorius) liée à la présence de la petite pimprenelle.

Les abeilles solitaires ont été partiellement inventoriées par A. Remacle en 1999 puis 2007, qui a noté une abondance notable de Megachilidae, dont Trachusa byssina (considérée à l'époque comme localisée et peu commune), Osmia aurulenta et Anthidium punctatum.

En ce qui concerne les fourmis, 13 espèces ont été recensées en mai 2009 par P. Wegnez (FourmiWalBru). La présence de Camponotus ligniperda est à souligner plus particulièrement en raison de sa répartition très localisée.

Intérêt géologique: non traité.

A compléter

Occupation du site au 18e siècle:
Occupation du site avant exploitation:
Ancien exploitant: s.a. SOCOGETRA.
Matériau(x) extrait(s): calcaire (concassés).
Références
Référence sur anciens documents de la DPA: Hotton 5 et Hampteau 1.
Référence dans l'Atlas du karst wallon: carrière 55/5-E3 et site 55/5-6 'Grotte Contempré' ou
'Grotte inférieure de Hotton'.
Déroulement de l'exploitation:
Autorisation(s): 1952, 1974, 1986. Permis de modifier le relief du sol de 1986.
Fin de l'exploitation: vers 1993.
Réaffectation prévue: projet de création d'une aire de repos.
Réaffectation effective: dépôts de terres et d'inertes dans le fond.

SABLIERES

A. REMACLE (FUSAGx)
Collaborateurs: Christophe ROUSSEAU et Benoît REDANT