La description et les données présentées ci-après proviennent de l'Interreg Pays des Terrils (Natagora, 2006).
La Flore du Xhorré:
Les relevés ont permis de dénombrer plus de 120 espèces sur ce terril (123 plus précisément). La majorité des espèces sont des espèces forestières ou des espèces rudérales communes en Wallonie. On recense également 44 espèces de mousses et plusieurs champignons dont l'astrée hygrométrique (Astraeus hygrometricus). On peut également citer l'Amanita crocea peu commune à rare en plaine.
Le terril est occupé presque totalement de boisements assez homogènes. Quatre types de boisements sont repérés sur le site: le bois à robiniers, la boulaie, le bois mixte et la chênaie.
Le bois artificiel à robiniers est dominé par le robinier (Robinia pseudoacacia), espèce américaine naturalisée, qui laisse peu de place aux autres espèces. Les arbustes ou arbres ponctuellement observés sont le bouleau (Betula pendula), le hêtre (Fagus sylvatica), le houx (Ilex aquifolium), les chênes (Quercus sp.), les cerisiers (Prunus sp.) ou encore le sorbier (Sorbus aucuparia)… La strate herbacée est relativement pauvre et se compose surtout d'espèces nitrophiles comme l'ortie (Urtica dioica), l'alliaire (Alliaria petiolata), le géranium herbe à robert (Geranium robertianum)… On peut néanmoins citer comme espèce plus remarquable le néflier (Mespilus germanica) observé sur ce seul site du projet Pays des Terrils.
La boulaie se localise principalement sur les pentes de part et d'autre de la dorsale sommitale. Cette boulaie claire laisse passer encore beaucoup de lumière car les chablis sur les pentes instables sont fréquents. Ainsi, quelques plantes des zones pionnières sont observées ici et là sous la boulaie dont les fétuques (Festuca sp.), les épervières avec la piloselle (Hieracium pilosella) et l'épervière de Bauhin (Hieracium bauhinii), la petite oseille (Rumex acetosella)… Les plantes forestières sont évidemment plus abondantes avec une bonne représentativité du chèvrefeuille des bois (Lonicera periclymenum), de la germandrée scorodoine (Teucrium scorodonia), de l'épervière vulgaire (Hieracium lachenalii), du pâturin des bois (Poa nemoralis), de la clématite des haies (Clematis vitalba), de la fougère mâle (Dryopteris filix-mas), etc.
Le bois mixte, difficile d'accès, est un milieu de transition entre le bois à robiniers et la boulaie avec une diversité en arbustes et arbres assez importante.
La chênaie confinée sur une pente nord-est du terril se compose d'une plantation de chêne pédonculé (Quercus robur) dont la flore est peu diversifiée. Les ronces (Rubus sp.) y sont particulièrement abondantes.
A côté de ces boisements, subsiste sur une crête orientée sud-ouest, une plage très restreinte de pente mobile colonisée par de la végétation pionnière et de la pelouse thermophile. C'est la seule représentation de ce milieu sur le terril. Les plantes rencontrées sur cette pente sont dominées par la vipérine (Echium vulgare), l'épervière fausse piloselle (Hieracium piloselloides), la carotte (Daucus carota), la centaurée jacée (Centaurea gr. jacea), le tussilage (Tussilago farfara), la renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus) ou encore le séneçon du cap (Senecio inaequidens), espèce africaine à caractère invasif.
Enfin, signalons l'existence d'une friche pâturée en contrebas du terril (zone est) près de la cité. Cette friche, bien que n'abritant que des espèces banales, est particulièrement attractive pour les insectes. Les plantes rencontrées dans cette friche sont nombreuses comme le géranium des Pyrénées (Geranium pyrenaicum), le lotier corniculé (Lotus corniculatus), le séneçon jacobée (Senecio jacobaea), l'eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum) ou encore, moins commun, la mélisse (Melissa officinalis), espèce cultivée jadis dans les potagers et localement naturalisée.
Herpétofaune du Xhorré:
Une seule espèce a été observée sur le site ; il s'agit d'un reptile, l'orvet (Anguis fragilis). L'espèce n'a été notée qu'une seule fois le long du sentier contournant le terril.
Etonnement, aucun amphibien n'a été observé dans les bois même en été, période de dispersion des adultes et des jeunes. Il est probable que la grenouille rousse, le crapaud commun et le triton alpestre fréquentent le site durant l'été.
Toutefois, l'absence de zones humides sur le terril n'est pas favorable aux amphibiens. Notons que le bassin d'eau abandonné abrite de nombreuses petites flaques qui pourraient être propices aux pontes.
Avifaune:
Toutes les espèces contactées sur le terril du Xhorré sont des espèces forestières ou ubiquistes, communes en Wallonie. Nous avons observé 25 espèces lors de nos prospections.
Il n'y a pas vraiment d'espèces menacées ou rares mais les densités estimées de ces espèces sont assez élevées. Le terril constitue donc un refuge pour ces oiseaux.
Les papillons de jour:
Vingt espèces ont été vues sur le site ou à sa périphérie immédiate, ce qui est tout à fait remarquable compte tenu du boisement du site mais compréhensible si on place d'un point de vue régional. En effet, le terril est localisé dans un contexte bocager encore bien préservé propice aux papillons.
Le tristan (Aphantopus hyperantus) et le tircis (Pararge aegeria) sont les espèces forestières les plus communes sur le site. Elles sont observées couramment dans les lisières, les sentiers forestiers, les chablis…
L'azuré des nerpruns (Celastrina argiolus), espèce ubiquiste fréquentant aussi bien les milieux ouverts et les milieux fermés, est notée de façon abondante dans les fourrés et les lisières forestières. La plupart des autres espèces sont notées dans la friche pâturée ou dans les rares zones ouvertes du site (pente mobile). Parmi ces espèces, les piérides (Pieris sp.) sont particulièrement abondantes y compris dans les zones boisées.
Les espèces plus localisées aux friches sont la sylvaine (Ochlodes sylvanus), le point de Hongrie (Erynnis tages), l'amaryllis (Pyronia tithonus) ou encore l'aurore (Anthocharis cardamines).
Soulignons enfin, que le demi-deuil (Melanargia galathea) et le soufré (Colias hyale) ont été signalés en périphérie du site à quelques centaines de mètres, non loin du Fort de Flémalle.
Les Orthoptères:
Dix espèces ont été signalées sur le site mais beaucoup ont été observées dans la friche pâturée jouxtant le terril.
Les espèces qui ont été observées sensu stricto dans les bois du terril sont peu nombreuses. Il s'agit de la decticelle cendrée (Pholidoptera griseoaptera) et du méconème varié (Meconema thalassinum).
Toutes les autres ont été observées soit dans les friches et jardins jouxtant le terril, soit sur les végétations pionnières des pentes mobiles. Parmi ces espèces, les plus communes sont les criquets du genre Chorthippus dont le criquet mélodieux (Chorthippus biguttulus) et le criquet duettiste (Chorthippus brunneus). Le phanéroptère commun (Phaneroptera falcata) est fréquent également dans les friches.
Certaines espèces sont peu communes comme la grande sauterelle verte (Tettigonia viridissima), le criquet des pâtures (Chorthippus parallelus) ou le conocéphale bigarré (Conocephalus fuscus), toutes observées dans les milieux ouverts.
Les coccinelles:
Le Xhorré compte onze espèces ce qui est tout à fait correct compte tenu des milieux boisés dominants. Les espèces particulièrement représentées sur le site sont soit des espèces ubiquistes présentes partout comme la coccinelle à 7 points (Coccinella 7-punctata), soit des espèces forestières comme la grande coccinelle orange (Halyzia 16-guttata) courante dans la boulaie au printemps ou la coccinelle à 14 points blancs (Calvia 14-guttata) plutôt observée en été.
D'autres espèces forestières un peu moins communes sont encore notées telles la coccinelle variable (Adalia 10-punctata) dont un seul individu a été observé en été, la coccinelle des saules (Chilocorus renipustulatus) avec également un seul individu noté sur le site. Notons également la coccinelle à 22 points (Psyllobora 22-punctata) observée sur les plantes basses de la boulaie en été.
Notons enfin que certaines coccinelles n'ont été notées que dans les friches jouxtant le terril. C'est le cas de Coccinelle à virgules (Exochomus 4-pustulatus) et de la coccinelle à 5 points (Coccinella 5-punctata), espèce des milieux thermophiles pas très commune.
Enfin, signalons que la coccinelle asiatique (Harmonia axyridis) a été observée sur le site mais avec des densités très faibles contrairement à la plupart des autres terrils du projet.
Autres espèces animales observées sur le terril:
Le site du Xhorré représente un site majeur pour le lucane cerf-volant (Lucanus cervus), espèce Natura 2000, avec plus de dix individus observés en périphérie et sur le terril.
Le terril abrite d'autres espèces d'insectes dont plusieurs papillons de nuit dont l'écaille chinée (Euplagia quadripunctaria) et le moro-sphinx (Macroglossum stellatarum).
On rencontre également sur les pentes mobiles, le gendarme (Pyrrhocoris apterus), une punaise commune qui affectionne les milieux thermophiles.
Des sentes de blaireaux sont observées sur le terril mais les terriers n'ont pas été localisés.