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2782 - Terril des Hiercheuses

Site de Grand Intérêt Biologique (SGIB)

Synonymes :La Tombe / TLC Marcinelle
Communes :Charleroi
Cantonnements DNF :Thuin
Surface :31.3 ha
Coordonnées :X Lambert : 154585 - Y Lambert : 120200
Voir la localisation avec la cartographie dynamique
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué.

Intro

Brève description

Le Terril des Hiercheuses, aussi dénommé Terril de la Tombe ou encore TLC Marcinelle, est localisé au sud-ouest de Charleroi, plus précisément à Marcinelle, au sein d'une zone fortement urbanisée. Il est d'ailleurs cerné par les routes, dont une voie rapide au nord. De forme conique, culminant à 220 m d'altitude, cette colline artificielle présente un versant sud encore largement dégagé avec des pentes schisteuses mobiles, tandis que le flanc nord est principalement boisé. Comme d'autres anciens terrils charbonniers, ce site est un véritable laboratoire pour l'étude de la colonisation végétale des milieux d'origine anthropique. En effet, depuis l'arrêt de l'activité du charbonnage à la fin des années 1960, une flore particulièrement diversifiée a pris progressivement possession de ces espaces arides et très ensoleillés. Les inventaires les plus récents font ainsi état de la présence d'au moins 130 espèces de plantes vasculaires y compris plusieurs éléments intéressants typiques des pelouses sèches et des éboulis comme l'oseille ronde (Rumex scutatus), la carline vulgaire (Carlina vulgaris), le galéopsis à feuilles étroites (Galeopsis angustifolia) ou encore l'épilobe à feuilles lancéolées (Epilobium lanceolatum). Avec le temps, les arbres pionniers comme les bouleaux (Betula spp.) et les saules (Salix spp.) ont constitué par endroits un boisement dans lequel évolue notamment la petite pyrole (Pyrola minor), plante relativement rare et cantonnée surtout sur les terrils en région limoneuse. La représentation des espèces exotiques et naturalisées y est cependant assez élevée, ce qui s'explique par l'environnement urbain et un réseau de jardins assez dense à proximité. Du point de vue faunistique, les espèces phares du terril sont le crapaud calamite (Bufo calamita) et l'alyte (Alytes obstetricans), deux amphibiens menacés et par ailleurs d'intérêt communautaire qui se reproduisent dans les quelques petits points d'eau disséminés sur le site. Mais le peuplement entomologique est tout aussi remarquable avec la présence de nombreux papillons, orthoptères et autres coccinelles. Cet ilot de nature d'une trentaine d'hectares bénéficie implicitement du statut de protection conféré aux espèces protégées qui y sont présentes.

Carto

Régions naturelles

  • E0 - Sillon sambro-Mosan

Limites administratives

Ancienne(s) commune(s)SurfaceNouvelle(s) commune(s)Province(s)
MarcinelleCHARLEROIHAINAUT

Cantonnements DNF

Cantonnement(s)SurfaceDirection(s)
ThuinMons

Mentions dans d'autres inventaires de sites

A compléter

Propriétaire(s)

Privé(s) Oui  ONG Oui  Communes Oui  Région Oui  Autres publics Oui

Espèces

Espèces de valeur patrimoniale

TaxonStatut de protectionListe rougeStatutAnnéeRep*ProtectionSource
Animaux - Vertébrés - Oiseaux
Phylloscopus trochilusOuiNonNicheur probable2020J. Preud'homme
Animaux - Vertébrés - Amphibiens
Alytes obstetricansOuiNonReproduction2020Divers obs.
Bufo calamitaOuiOuiReproduction2021Divers obs.
Ichthyosaura alpestrisOuiNon2010Interreg Terrils
Invertébrés - Insectes - Papillons diurnes
Melanargia galatheaNonNon2020Divers obs.
Invertébrés - Insectes - Papillons nocturnes
Euplagia quadripunctaria2021Divers obs.
Invertébrés - Insectes - Coléoptères - Coccinelles
Vibidia duodecimguttataNonA vérifier2010Interreg Terrils
Invertébrés - Insectes - Orthoptères
Oecanthus pellucens2010Interreg Terrils
Oedipoda caerulescens2020Divers obs.
Plantes - Plantes supérieures
Asplenium adiantum-nigrum2022Divers obs.
Capsella rubella2015O. Roberfroid, P. Dawagne
Epilobium lanceolatum2015O. Roberfroid
Galeopsis angustifolia2020Divers obs.
Linaria repens2015O. Roberfroid
Myosotis discolor2015O. Roberfroid
Petrorhagia prolifera2010Interreg Terrils
Pyrola minor2016O. Roberfroid
Rumex scutatus2020Divers obs.
Plantes - Mousses - Bryophytes
Sphagnum palustre2022J.-M. Couvreur
Sphagnum squarrosum2022G. Casalanguida, J.-M. Couvreur
Mycètes - Lichens
Cladonia rangiformis2020G. Casalanguida

Commentaires sur la faune

Oiseaux (données J. Preud'homme, 2020): Accipiter nisus, Apus apus, Ardea cinerea, Buteo buteo, Certhia brachydactyla, Coloeus monedula (= Corvus monedula), Columba palumbus, Corvus corone, Cyanistes caeruleus (= Parus caerulea), Dendrocopos major, Erithacus rubecula, Fringilla coelebs, Garrulus glandarius, Parus major, Phylloscopus collybita, Phylloscopus trochilus, Pica pica, Prunella modularis, Scolopax rusticola, Sylvia atricapilla, Sylvia communis, Troglodytes troglodytes, Turdus merula, Turdus philomelos.

Amphibiens (données A. Laudelout 2009; Interreg Terrils 2010): Alytes obstetricans, Bufo calamita, Ichthyosaura alpestris.

Coléoptères Coccinellidae (données Interreg Terrils 2010): Adalia bipunctata, Adalia decempunctata, Calvia quatuordecimpunctata, Calvia decemguttata, Coccinella septempunctata, Halyzia sedecimguttata, Harmonia axyridis, Propylea quatuordecimpunctata, Psyllobora vigintiduopunctata, Tytthaspis sedecimpunctata, Vibidia duodecimguttata.

Orthoptères (données Interreg Terrils 2010): Acheta domesticus, Chorthippus biguttulus, Chorthippus brunneus, Chorthippus parallelus, Leptophyes punctatissima, Meconema thalassinum, Oecanthus pellucens, Oedipoda caerulescens, Phaneroptera falcata.

Lépidoptères (données Interreg Terrils 2010 + divers obs. 2015-2021): Adela reaumurella, Aglais urticae, Anthocharis cardamines, Aphantopus hyperantus, Aricia agestis, Calliteara pudibunda, Celastrina argiolus, Coenonympha pamphilus, Ematurga atomaria, Epirrhoe alternata, Euplagia quadripunctaria, Gonepteryx rhamni, Inachis io, Lycaena phlaeas, Maniola jurtina, Melanargia galathea, Papilio machaon, Pararge aegeria, Pieris brassicae, Pieris napi, Polygonia c-album, Pyronia tithonus, Vanessa atalanta.

Libellules (données Interreg Terrils 2011; M. Bonnet et J. Preud'homme, 2020): Aeshna cyanea, Anax imperator, Calopteryx sp., Coenagrion puella, Lestes viridis, Orthetrum brunneum, Pyrrhosoma nymphula, Sympetrum sanguineum, Sympetrum striolatum.

Commentaires sur la flore

Plantes vasculaires (données O. Roberfroid, 2015; G. Casalanguida, 2020 + divers obs. 2015-2021): Acer campestre, Achillea millefolium, Agrimonia eupatoria, Allium vineale, Amelanchier lamarckii, Arabidopsis thaliana, Arenaria serpyllifolia, Arrhenatherum elatius, Artemisia vulgaris, Betula pendula, Buddleja davidii, Campanula rapunculus, Capsella rubella, Carex sylvatica, Carlina vulgaris, Cedrus atlantica, Centaurea jacea, Cerastium fontanum, Cerastium pumilum, Cerastium semidecandrum, Chelidonium majus, Clematis vitalba, Cornus sericea, Cotoneaster dielsianus, Cotoneaster horizontalis, Cotoneaster rehderi, Crataegus monogyna, Dactylis glomerata, Daucus carota, Digitaria sanguinalis, Dipsacus fullonum, Draba verna (= Erophila verna), Echium vulgare, Epilobium lanceolatum, Eragrostis minor, Erigeron annuus, Erodium cicutarium, Fagus sylvatica, Fallopia japonica, Fragaria vesca, Galeopsis angustifolia, Galium aparine, Geranium dissectum, Geranium molle, Geranium purpureum, Geranium robertianum, Glechoma hederacea, Hieracium lachenalii, Hieracium murorum, Holcus lanatus, Hypochaeris radicata, Inula conyzae, Juglans regia, Juncus tenuis, Lathyrus latifolius, Lathyrus pratensis, Leucanthemum vulgare, Ligustrum vulgare, Linaria repens, Linaria vulgaris, Lolium perenne, Lonicera periclymenum, Lotus corniculatus, Luzula sylvatica, Matricaria discoidea, Medicago lupulina, Medicago sativa, Melilotus albus, Melilotus officinalis, Melissa officinalis, Myosotis arvensis, Myosotis discolor, Oenothera sp., Origanum vulgare, Papaver dubium, Pastinaca sativa, Petrorhagia prolifera, Phalaris arundinacea, Phragmites australis, Picris hieracioides, Pilosella officinarum (= Hieracium pilosella), Pilosella piloselloides subsp. bauhinii (= Hieracium bauhinii), Plantago lanceolata, Plantago major, Poa compressa, Populus tremula, Potentilla reptans, Poterium sanguisorba (= Sanguisorba minor), Prunella vulgaris, Prunus avium, Prunus padus, Prunus serotina, Prunus spinosa, Pyrola minor, Ranunculus acris, Reseda lutea, Robinia pseudoacacia, Rosa multiflora, Rubus caesius, Rubus idaeus, Rumex acetosa, Rumex acetosella, Rumex crispus, Rumex scutatus, Sagina apetala, Sagina procumbens, Saponaria officinalis, Saxifraga tridactylites, Sedum acre, Sedum album, Sedum rupestre, Sedum spurium, Senecio inaequidens, Senecio vulgaris, Silene latifolia subsp. alba, Solidago gigantea, Sorbus aucuparia, Spergularia rubra, Tanacetum vulgare, Tragopogon pratensis, Trifolium campestre, Trifolium repens, Tussilago farfara, Ulmus minor, Verbena officinalis, Veronica hederifolia, Viburnum lantana, Vicia hirsuta, Vicia sativa subsp. segetalis, Viola reichenbachiana, Vulpia myuros.

Espèces exotiques

Animaux: Harmonia axyridis.

Plantes: Amelanchier lamarckii, Buddleja davidii, Cedrus atlantica, Cornus sericea, Cotoneaster dielsianus, Cotoneaster horizontalis, Cotoneaster rehderi, Erigeron annuus, Fallopia japonica, Geranium purpureum, Hieracium piloselloides (incl. bauhinii), Juglans regia, Juncus tenuis, Lathyrus latifolius, Matricaria discoidea, Melissa officinalis, Oenothera sp., Prunus serotina, Robinia pseudoacacia, Rosa multiflora, Sedum spurium, Senecio inaequidens, Solidago gigantea.

Conservation

Détails

Description physique

Description biologique

Le terril des Hiercheuses a été en activité à partir de 1910 et a cessé d'être exploité en 1967 (Destination Terrils, 2022). Actuellement, il est en grande partie reboisé par des espèces ligneuses pionnières (Betula pendula, Populus tremula, Salix caprea, Robinia pseudoacacia, etc.), en dehors de son flanc ouest où subsistent des pentes dénudées sur environ 1,2 ha. Ces zones ouvertes sont colonisées par une végétation éparse composée d'éléments de pelouses sèches à Hieracium pilosella, Echium vulgare, Sanguisorba minor, Poa compressa, Cladonia rangiformis, etc.

Sur le versant nord-est du terril, dominant le quartier de la rue des Hiercheuses, s'étend aussi une petite esplanade dégagée dite du «Panorama Belvédère», où des phénomènes de combustion sont toujours bien visibles se manifestant par des crevasses (aussi appelées «chancres») sur plusieurs mètres de long. Cette physionomie particulière est d'ailleurs probablement le résultat d'affaissements de terrain qui surviennent souvent dans les zones de combustion des terrils.

Dans ces crevasses, d'où émane une fine vapeur soufrée, ainsi que sur leurs bords, la terre est très chaude et la végétation herbacée est rare. Sur les talus environnants, on note la présence, étonnante, de quatre plages de sphaignes de quelques mètres carrés chacune et composées de deux espèces: Sphagnum squarrosum et Sphagnum palustre (COUVREUR et BAUGNEE, 2023). La première plage est située sur un talus d'exposition nord le long du chemin d'accès au plateau herbeux et comprend les deux espèces de sphaignes. Elle est bordée sur sa partie basse par un peuplement quasi monospécifique de la graminée thermophile Digitaria sanguinalis, espèce tout particulièrement associée aux zones de combustion humides des terrils et qui peut supporter des températures jusqu'à 45°C à 10 cm de profondeur (d'après FRANKARD, 2000). Deux autres plages monospécifiques de quelques mètres carrés, l'une à Sphagnum palustre, l'autre à Sphagnum squarrosum, sont situées un peu plus haut sur le même talus dans une zone boisée claire. Une quatrième zone occupée par Sphagnum palustre est située un peu plus loin sur l'un des talus du plateau, derrière un ancien réservoir métallique.

Outre Digitaria sanguinalis, le replat est colonisé par d'autres phanérogames comme Eragrostis minor, Cerastium semidecandrum, Erodium cicutarium, Conyza sumatrensis, Erigeron annuus, Arabidopsis thaliana, Hypochoeris radicata, etc.

Du point de vue faunistique, le terril des Hiercheuses accueille diverses espèces intéressantes qui y trouvent des habitats de substitution dans cette région densément urbanisée. Citons en particulier deux amphibiens, le crapaud calamite (Bufo calamita) et l'alyte accoucheur (Alytes obstetricans) qui se reproduisent dans les quelques points d'eau subsistant sur le site, ou encore l'oedipode à ailes bleues (Oedipoda caerulescens), l'orthoptère le plus emblématique des terrils.

Il est également intéressant de signaler la présence d'une population du grillon domestique (Acheta domesticus) dans la zone en combustion du flanc nord-est du terril. L'occurrence de cet insecte qui est normalement cantonné aux intérieurs des maisons s'explique par la température élevée du sol durant toute l'année.

Divers

Répondants de l'information

Interreg Terrils

Date de la dernière modification de la fiche

2022-10-21