• E7 - Vallée de la Meuse

A compléter

Commune d'Andenne.

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Le Bois du Calvaire d'Andenne ne semble pas avoir été décrit sur le plan botanique jusqu'à présent. Seule la partie méridionale (parcelle cadastrale 372 a) a été parcourue en 2017 dans le cadre d'un avis site émis par le DEMNA (obs. V. Fiévet et J.-Y. Baugnée) et a fait, à cette occasion, l'objet d'une cartographie des habitats. Cette parcelle, limitée au sud, à l'est et à l'ouest par des jardins, représente environ 14 % de la surface du bois.

L'habitat dominant est un faciès à frêne de la chênaie-charmaie de substitution de la hêtraie calcicole (G1.A17#G1.A2). Il s'agit d'un habitat d'intérêt communautaire (9150), qui occupe à peu près les 2/3 sud de la parcelle. La strate arborée est largement dominée par le frêne commun (Fraxinus excelsior), souvent de belle taille, en mélange avec le chêne pédonculé (Quercus robur), le merisier (Prunus avium), le charme (Carpinus betulus) et quelques gros érables champêtres (Acer campestre). Dans l'étage arbustif, l'érable champêtre est commun, avec aussi le fusain d'Europe (Euonymus europaeus), le cornouiller sanguin (Cornus sanguinea), le cornouiller mâle (Cornus mas) (un spécimen observé), l'érable sycomore (Acer pseudoplatanus), la clématite des haies (Clematis vitalba), le lierre (Hedera helix), l'aubépine à un style (Crataegus monogyna), le groseillier épineux (Ribes uva-crispa), etc. Parmi les espèces herbacées, figurent entre autres la renoncule tête d'or (Ranunculus auricomus), le gouet tacheté (Arum maculatum), le lamier jaune (Lamium galeobdolon), la petite pervenche (Vinca minor), le brachypode des bois (Brachypodium sylvaticum), la vesce des haies (Vicia sepium), ... Le bas du versant ouest comporte de petits affleurements schisto-gréseux. On y observe notamment la fougère femelle (Athyrium filix-femina), le pâturin des bois (Poa nemoralis), la mélique uniflore (Melica uniflora), ainsi qu'une touffe du polystic à soies (Polystichum setiferum).

Dans le tiers nord de la parcelle, on observe un groupement forestier qui peut être vu comme une transition entre la chênaie acidophile médio-européenne et la chênaie acidocline (G1.87a-G1.A1cb). L'étage arboré est constitué essentiellement du chêne sessile (Quercus petraea), avec absence du frêne et rareté du hêtre. Le sous-bois renferme la luzule des bois (Luzula sylvatica), le houx (Ilex aquifolium), le chèvrefeuille des bois (Lonicera periclymenum), la germandrée scorodoine (Teucrium scorodonia), la canche flexueuse (Deschampsia flexuosa), l'anémone des bois (Anemone nemorosa), ...

Au-delà de la limite nord de la parcelle, au niveau du calvaire, le faciès acidophile de la chênaie est mieux marqué avec la présence de la myrtille (Vaccinium myrtillus), du mélampyre des prés (Melampyrum pratense), de la callune (Calluna vulgaris), de la bourdaine (Frangula alnus), du genêt à balais (Cytisus scoparius) et du châtaignier (Castanea sativa), entre autres.

En outre, un peuplement résineux sur sol sec calcaire, relativement âgé, existe dans le centre de la parcelle. Il est constitué surtout de pins sylvestres (Pinus sylvestris), de mélèzes du Japon (Larix kaempferi) et de quelques épicéas communs (Picea abies). Le sous-bois y est envahi par les ronces (Rubus fruticosus aggl.) et divers autres ligneux comme les aubépines (Crataegus spp.), le cornouiller sanguin (Cornus sanguinea), etc.

Malgré qu'il ne soit pas repris dans le réseau Natura 2000, le Bois du Calvaire présente un grand intérêt pour la faune saproxylique regroupant les espèces dont le développement est liée à la présence du bois mort. L'une des espèces les plus emblématiques, à savoir le lucane cerf-volant (Lucanus cervus), est présent au sein du bois et dans les environs immédiats. Il s'agit non seulement d'un Coléoptère strictement protégé en Région wallonne (annexes 2b et 9 du décret du 6 décembre 2001), mais en plus, d'une espèce d'intérêt communautaire inscrite à l'annexe 2 de la Directive CE/92/43 Faune-Flore-Habitat (espèces dont l'habitat doit être protégé).

La population de lucane du Bois du Calvaire est importante car elle constitue l'unique îlot de présence attestée de l'espèce le long de la Meuse entre les populations de Huy et de Namur (Flawinne), comme l'ont montré les recherches spécifiques menées en 2017 par le DEMNA. Les distances jusqu'aux populations de Huy et de Namur sont de l'ordre de 10 et 21 km.

D'autres espèces intéressantes ont été notées dans les limites du site. Citons plus particulièrement le sinodendron cylindrique (Sinodendron cylindricum), coléoptère apparenté au lucane mais au corps cylindrique noir luisant, de taille plus modeste et possédant une corne frontale chez le mâle. Les restes de trois individus ont été trouvés en juin 2017 au pied d'une chandelle de hêtre, dans la partie nord de la parcelle méridionale. Cette espèce discrète ne bénéficie d'aucun statut de protection malgré une situation peut-être encore plus défavorable que le lucane en Région wallonne. Elle est régulièrement observée dans les forêts feuillues sur des versants bien exposés, souvent riches en bois mort sur pied en raison des difficultés d'exploitation, mais elle fréquente aussi les vieux vergers où elle se développe dans les pommiers sénescents.

Très peu de données sont disponibles pour les vertébrés. L'oreillard gris (Plecotus austriacus), dont une colonie occupe la Collégiale Sainte Begge, à moins de 100 m du bois, exploite vraisemblablement les lisières à la recherche de ses proies favorites. En effet, cette chauve-souris se nourrit essentiellement de noctuelles en vol mais elle peut aussi pratiquer le glanage d'insectes dans le feuillage au niveau des marges forestières, dans les vergers, les jardins et le bocage.