Le Tienne aux Grives correspond au versant gauche du vallon du Triffoy, d'exposition sud à sud-est. Il comprend des parties boisées, des prairies ainsi qu'un fragment de pelouse calcaire (environ 15 ares) dans la partie centrale du site.
Cette pelouse sèche a été décrite dans un avis site rédigé par J.-L. Gathoye (DEMNA - octobre 2008); la flore est composée d'une série d'espèces que l'on retrouve aussi sur le site proche du Chaffour, mais aussi d'autres plantes qui y sont absentes. A la différence de ce site, elle repose ici sur des calcaires du Tournaisien. S'y observent l'achillée millefeuille (Achillea millefolium), l'aigremoine eupatoire (Agrimonia eupatoria), le brome dressé (Bromus erectus), le brachypode penné (Brachypodium pinnatum), la campanule à feuilles rondes (Campanula rotundifolia), l'œillet velu (Dianthus armeria), la centaurée jacée (Centaurea jacea subsp. decipiens), le gaillet jaune (G. verum), l'inule conyze (Inula conyzae), la grande marguerite (Leucanthemum vulgare), la koelérie grêle (Koeleria macrantha), le lotier corniculé (Lotus corniculatus), la luzerne lupuline (Medicago lupulina), la bugrane rampante (Ononis repens), l'origan (Origanum vulgare), le petit boucage (Pimpinella saxifraga), le serpolet commun (Thymus pulegioides),...
Comme au Chaffour, le site connaît une certaine dynamique d'embroussaillement par les épineux, surtout à partir du bas de pente, du côté Triffoy.
Les zones boisées sont représentées notamment par la chênaie-charmaie calcicole et par des broussailles.
Au pied du versant, en bordure du Triffoy s'étend une très intéressante aulnaie rivulaire riche en cardamine amère (Cardamine amara).
Du point de vue floristique, on soulignera plus particulièrement:
- la présence de l'oeillet velu (Dianthus armeria), une espèce considérée comme vulnérable sur la liste rouge des plantes de Wallonie;
- la présence d'un pied du muscari à toupet (Muscari comosum), déjà observé à cet endroit précis en 1995 (J.-L. Gathoye). Cette espèce est renseignée comme très rare dans la Flore de LAMBINON et al. (2012), laquelle ne fait pas mention de son caractère naturalisé ou adventice. La Florule de Huy de CLUYSENAAR (1890) signale déjà cette espèce dans la région hutoise (Modave et Tillesse), et souligne son caractère introduit.
Le bas du versant forestier et l'aulnaie rivulaire présentent un intérêt mycologique majeur. Plusieurs espèces remarquables y ont été notées en 2009-2010 par L. Bailly, comme le bolet livide (Gyrodon lividus), le cortinaire helvelle (Cortinarius helvelloides), le lactaire des saules (Lactarius aspideus), la russule naine (Russula pumila), l'entolome jaune (Entoloma icterinum), la pézize veinée (Disciotis venosa), la lépiote des jardins (Chlorophyllum brunneum), la lépiote à squames olivacées (Lepiota grangei), etc.
La faune du Tienne aux Grives n'a pas encore été inventoriée et seules des données éparses sont disponibles pour les Lépidoptères rhopalocères, indiquant la présence du tristan (Aphantopus hyperantus), myrtil (Maniola jurtina), demi-deuil (Melanargia galathea).