Ce site d'une quarantaine d'hectares est composé d'un ensemble d'anciennes prairies alluviales plus ou moins humides s'étalant le long du ruisseau de Brul et de son affluent le ruisseau de Sale, en aval de Sibret. S'inscrivant dans un paysage vallonné très ouvert dominé par les herbages, le site comprend également divers éléments bocagers, en particulier quelques bosquets de feuillus et de résineux, des rideaux arborés, des fourrés de saules et l'une ou l'autre haie. Moins connu que d'autres fonds de vallée de la région, les données biologiques disponibles demeurent lacunaires et seule une portion assez limitée du site a fait l'objet d'observations quelque peu détaillées.
Le long du Brul, au lieu-dit Flohamont, un tronçon de 850 m (± 8 ha) est inscrit au réseau Natura 2000 (site BE34031 - Bassin moyen de l'Ourthe occidentale) et les habitats présents ont donc été cartographiés précisément sur base de relevés botaniques réalisés en juin 2006 (E. Peiffer - DEMNA). D'après ces données, cette zone regroupait à l'époque une mosaïque de prairies abandonnées à reine des prés, de mégaphorbiaies rivulaires à reine des prés et de jonchaies, bordées de part et d'autre de pâtures permanentes intensives. Outre la reine des prés (Filipendula ulmaria) bien présente, le cortège floristique de ces prairies humides comporte l'ortie dioique (Urtica dioica), le lotier des fanges (Lotus pedunculatus), la canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa), la renoncule flammette (Ranunculus flammula), le scirpe des bois (Scirpus sylvaticus), le pâturin commun (Poa trivialis), le cerfeuil sauvage (Anthriscus sylvestris), la bistorte (Persicaria bistorta), le crépis des marais (Crepis paludosa), le cirse des marais (Cirsium palustre), l'angélique sauvage (Angelica sylvestris), le jonc épars (Juncus effusus), le populage des marais (Caltha palustris), le gaillet des marais (Galium palustre s.l.), la prêle des marais (Equisetum palustre), le jonc à tépales aigus (Juncus acutiflorus), l'oseille commune (Rumex acetosa), le bouton d'or (Ranunculus acris), la fleur de coucou (Lychnis flos-cuculi), la baldingère (Phalaris arundinacea), le myosotis des marais (Myosotis scorpioides), le bugle rampant (Ajuga reptans), le comaret (Comarum palustre), la valériane officinale (Valeriana officinalis), le framboisier (Rubus idaeus), etc.
Un bosquet mixte de 1,5 ha occupait encore ce secteur en 2012, avant la coupe des résineux et ensuite l'agrandissement d'un plan d'eau qui existait auparavant, en plus de deux autres mares plus petites.
A la source du ruisseau de Sale se trouve la zone la plus remarquable du périmètre, dont 5 ha sont d'ailleurs également repris dans le site Natura 2000. Outre des pâtures maigres et prés humides à l'abandon, il y subsiste en effet de beaux éléments de nardaie avec son cortège caractéristique: nard raide (Nardus stricta), la succise des prés (Succisa pratensis), l'orchis tacheté (Dactylorhiza maculata), la pédiculaire des bois (Pedicularis sylvatica), laiche bleuâtre (Carex panicea), aux côtés du jonc à tépales aigus (Juncus acutiflorus), de la valériane dioïque (Valeriana dioica), de la jonquille (Narcissus pseudonarcissus), du comaret (Comarum palustre), de la cardamine des prés (Cardamine pratensis), de la laiche noire (Carex nigra), etc.
Un bosquet d'épicéas a été acquis récemment par Natagora et mis à blanc en vue d'y restaurer de la nardaie et de la prairie humide oligotrophe.