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3381 - Prairies du Leveu à Rabosée

Site de Grand Intérêt Biologique (SGIB)

Synonymes :Prairies du Ruisseau d'Heure
Communes :Somme-Leuze
Cantonnements DNF :Rochefort
Surface : ha
Coordonnées :X Lambert : 219598 - Y Lambert : 108680
Voir la localisation avec la cartographie dynamique
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué.

Intro

Brève description

Cet ensemble de prairies famenniennes humides s'étend dans la vallée du ruisseau d'Heure, au sud de Baillonville, de part et d'autre de la chaussée de Marche. La zone centrale est occupée par une mégaphorbiaie à reine des prés (Filipendula ulmaria) de plus de 3,5 ha, alternant avec des plages de bas-marais, de magnocariçaies et de jonçaies à jonc à tépales aigus (Juncus acutiflorus), notamment. Le site comprend également une galerie rivulaire d'aulne glutineux (Alnus glutinosa) et de saules (Salix spp.) quasiment continue sur près d'un kilomètre, de même qu'un bosquet humide traversé par un ruisselet affluent, des parcelles de prairies de fauche et de pâtures et des fourrés. L'intérêt floristique est marqué par l'abondance de la laîche vésiculeuse (Carex vesicaria), rare dans la région, et par la présence de la laîche des renards (Carex vulpina), plante encore plus rare et inscrite sur la liste rouge des plantes menacées de la Région wallonne. La faune demeure méconnue mais on y signale au moins, parmi les oiseaux, le tarier pâtre (Saxicola torquatus) en période de nidification, et la bécassine des marais (Gallinago gallinago) durant la mauvaise saison. En outre, le castor européen (Castor fiber), animal récemment réintroduit sur le territoire et ayant un impact important sur son environnement, se signale à plusieurs endroits de la vallée. Contrairement aux herbages voisins, la mégaphorbiae ne semble plus avoir été exploitée depuis plusieurs années, alors qu'elle faisait l'objet de mesures agri-environnementales en tant que «prairie de haute valeur biologique». Situé hors Natura 2000, le site représente un couloir écologique remarquable en connexion avec le camp militaire de Marche tout proche. Il bénéficie implicitement du statut de protection conféré aux espèces protégées qui y sont présentes.

Carto

Régions naturelles

  • J0 - Famenne

Limites administratives

Ancienne(s) commune(s)SurfaceNouvelle(s) commune(s)Province(s)
BaillonvilleSOMME-LEUZE (partim ???)NAMUR

Cantonnements DNF

Cantonnement(s)SurfaceDirection(s)
RochefortDinant

Mentions dans d'autres inventaires de sites

A compléter

Propriétaire(s)

Privé(s) Oui  ONG Oui  Communes Oui  Région Oui  Autres publics Oui

Espèces

Espèces de valeur patrimoniale

TaxonStatut de protectionListe rougeStatutAnnéeRep*ProtectionSource
Animaux - Vertébrés - Mammifères
Castor fiberOuiNon2017G. Motte
Animaux - Vertébrés - Oiseaux
Ardea albaOuiNonhalte migratoire2011S. Lambay
Gallinago gallinagoOuiOuiMigrateur-hivernant2015M. Ittelet
Plantes - Plantes supérieures
Carex vesicaria2018P. Hauteclair, J.-L. Gathoye
Carex vulpina2018J.-L. Gathoye

Commentaires sur la flore

Plantes supérieures (données P. Hauteclair, 2009; J.-L. Gathoye, 2018): Alopecurus pratensis, Angelica sylvestris, Anthoxanthum odoratum, Arrhenatherum elatius subsp. elatius, Athyrium filix-femina, Caltha palustris, Calystegia sepium, Cardamine pratensis subsp. pratensis, Carex cuprina, Carex disticha, Carex hirta, Carex nigra, Carex vesicaria, Carex vulpina, Cerastium fontanum subsp. vulgare, Cirsium arvense, Cirsium palustre, Crataegus monogyna, Deschampsia cespitosa, Dryopteris filix-mas, Epilobium ciliatum, Epilobium hirsutum, Epilobium parviflorum, Equisetum fluviatile, Eupatorium cannabinum, Filipendula ulmaria, Galeopsis tetrahit, Galium aparine, Galium mollugo subsp. erectum, Galium palustre, Geranium columbinum, Glechoma hederacea, Holcus lanatus, Humulus lupulus, Hypericum maculatum,, Iris pseudacorus, Juncus acutiflorus, Juncus conglomeratus, Juncus effusus, Lathyrus pratensis, Lotus pedunculatus, Lychnis flos-cuculi, Lycopus europaeus, Lysimachia nummularia, Lythrum salicaria, Persicaria hydropiper, Phalaris arundinacea, Phleum pratense, Plantago lanceolata, Poa trivialis, Potentilla anserina, Quercus robur, Ranunculus acris, Ranunculus flammula, Ranunculus repens, Rosa canina, Rumex acetosa, Rumex crispus, Salix alba,, Salix cinerea, Scirpus sylvaticus, Scutellaria galericulata, Senecio ovatus, Solanum dulcamara, Stachys palustris, Stellaria alsine, Stellaria graminea, Torilis japonica, Urtica dioica, Valeriana repens, Veronica arvensis, Viscum album

Espèces exotiques

Plantes: Epilobium ciliatum.

Conservation

Détails

Description physique

Le site se trouve le long du Ruisseau d'Heure au lieu-dit Leveu, avant son entrée dans le camp militaire de Marche, où le cours d'eau rejoint la Marchette (bassin de l'Ourthe). Cet ensemble de prairies humides est séparé en deux par voie rapide N63 Liège-Marche, la majeure partie s'étendant toutefois à l'ouest de cette route (au niveau de la borne kilométrique 45). Il est bordé au nord par le village de Baillonville, section de l'entité de Somme-Leuze.

L'endroit est situé à une altitude moyenne de 175 m et repose sur des alluvions modernes du Quaternaire recouvrant des schistes du Famennien et du Frasnien.

Le site se rattache à la région naturelle de la Famenne et au district phytogéographique mosan.

Description biologique

Les prairies humides situées au nord de Marche-en-Famenne, au lieu-dit Leveu, bien visibles depuis la N63 en venant de Liège, comporte une mégaphorbiaie de près de 3,5 ha ainsi que des plages plus réduites de jonçaies, de magnocariçaies et de bas-marais acides. Des prairies de fauche non amendées sont présentes également. La description précise des groupements végétaux et leur cartographie restent à faire, le site étant localisé hors réseau Natura 2000. Des relevés botaniques préliminaires ont été réalisés en mai 2009 (P. Hauteclair) et en juin 2018 (J.-L. Gathoye).

La mégaphorbiaie regroupe la reine des prés (Filipendula ulmaria), largement dominante, ainsi que l'angélique sauvage (Angelica sylvestris), le cirse des marais (Cirsium palustre), l'eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum), la cardamine des prés (Cardamine pratensis subsp. pratensis), le houblon (Humulus lupulus), le lychnis fleur-de-coucou (Lychnis flos-cuculi), le liseron des haies (Calystegia sepium), le scirpe des bois (Scirpus sylvaticus), la salicaire commune (Lythrum salicaria), l'épiaire des marais (Stachys palustris), l'iris jaune (Iris pseudacorus), le galéopsis tétrahit (Galeopsis tetrahit), la baldingère (Phalaris arundinacea), le populage des marais (Caltha palustris), la morelle douce-amère (Solanum dulcamara), la grande ortie (Urtica dioica), la valériane officinale à rejets (Valeriana repens), l'épilobe hérissé (Epilobium hirsutum), l'épilobe à petites fleurs (Epilobium parviflorum), etc.

Des jonçaies voient la prédominance, selon les endroits, du jonc à tépales aigus (Juncus acutiflorus), du jonc aggloméré (Juncus conglomeratus) ou du jonc épars (Juncus effusus).

Localement, se développent des éléments de bas-marais acides à stellaire des fanges (Stellaria alsine), laîche noire (Carex nigra), prêle des eaux (Equisetum fluviatile), lotier des fanges (Lotus pedunculatus), petite douve (Ranunculus flammula), gaillet des marais (Galium palustre), etc.

Les magnocariçaies sont surtout formées par la laîche vésiculeuse (Carex vesicaria), plante plutôt rare en Famenne qui forme ici des plages assez étendues. Elles renferment aussi d'autres plantes comme la scutellaire toque (Scutellaria galericulata), le lycope d'Europe (Lycopus europaeus), ...

Dans les prairies de fauche, sur sols plus ou moins humides, on note divers graminoïdes comme la laîche cuivrée (Carex cuprina), la laîche distique (Carex disticha), la laîche hérissée (Carex hirta), le vulpin des prés (Alopecurus pratensis), la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), le fromental (Arrhenatherum elatius subsp. elatius), la canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa), la houlque velue (Holcus lanatus), la fléole des prés (Phleum pratense), le pâturin commun (Poa trivialis), et une belle représentation en dicotylées : céraiste commun (Cerastium fontanum subsp. vulgare), stellaire graminée (Stellaria graminea), gesse des prés (Lathyrus pratensis), géranium pied-de-pigeon (Geranium columbinum), millepertuis maculé (Hypericum maculatum), plantain lancéolé (Plantago lanceolata), renouée poivre d'eau (Persicaria hydropiper), oseille sauvage (Rumex acetosa), patience crépue (Rumex crispus), renoncule âcre (Ranunculus acris), renoncule rampante (Ranunculus repens), potentille des oies (Potentilla anserina), caille-lait blanc (Galium mollugo subsp. erectum), véronique des champs (Veronica arvensis), ...

Des fourrés sont présents ici et là, avec entre autres le chêne pédonculé (Quercus robur), le lierre terrestre (Glechoma hederacea), l'aubépine à un style (Crataegus monogyna), l'épilobe cilié (Epilobium ciliatum), la fougère femelle (Athyrium filix-femina), l'églantier commun (Rosa canina). Le ruisseau d'Heure est bord par un boisement linéaire de saules blancs (Salix alba), saules cendrés (Salix cinerea), aulnes glutineux (Alnus glutinosa) et peupliers hybrides (Populus x canadensis), ceux-ci ayant été exploités récemment (début 2018).

Histoire du site

A compléter

Biblio

Divers

Répondants de l'information

Jean-Louis GATHOYE (SPW/DGO3/DEMNA/DNE)

Date de la dernière modification de la fiche

2018-07-05