Les prairies humides situées au nord de Marche-en-Famenne, au lieu-dit Leveu, bien visibles depuis la N63 en venant de Liège, comporte une mégaphorbiaie de près de 3,5 ha ainsi que des plages plus réduites de jonçaies, de magnocariçaies et de bas-marais acides. Des prairies de fauche non amendées sont présentes également. La description précise des groupements végétaux et leur cartographie restent à faire, le site étant localisé hors réseau Natura 2000. Des relevés botaniques préliminaires ont été réalisés en mai 2009 (P. Hauteclair) et en juin 2018 (J.-L. Gathoye).
La mégaphorbiaie regroupe la reine des prés (Filipendula ulmaria), largement dominante, ainsi que l'angélique sauvage (Angelica sylvestris), le cirse des marais (Cirsium palustre), l'eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum), la cardamine des prés (Cardamine pratensis subsp. pratensis), le houblon (Humulus lupulus), le lychnis fleur-de-coucou (Lychnis flos-cuculi), le liseron des haies (Calystegia sepium), le scirpe des bois (Scirpus sylvaticus), la salicaire commune (Lythrum salicaria), l'épiaire des marais (Stachys palustris), l'iris jaune (Iris pseudacorus), le galéopsis tétrahit (Galeopsis tetrahit), la baldingère (Phalaris arundinacea), le populage des marais (Caltha palustris), la morelle douce-amère (Solanum dulcamara), la grande ortie (Urtica dioica), la valériane officinale à rejets (Valeriana repens), l'épilobe hérissé (Epilobium hirsutum), l'épilobe à petites fleurs (Epilobium parviflorum), etc.
Des jonçaies voient la prédominance, selon les endroits, du jonc à tépales aigus (Juncus acutiflorus), du jonc aggloméré (Juncus conglomeratus) ou du jonc épars (Juncus effusus).
Localement, se développent des éléments de bas-marais acides à stellaire des fanges (Stellaria alsine), laîche noire (Carex nigra), prêle des eaux (Equisetum fluviatile), lotier des fanges (Lotus pedunculatus), petite douve (Ranunculus flammula), gaillet des marais (Galium palustre), etc.
Les magnocariçaies sont surtout formées par la laîche vésiculeuse (Carex vesicaria), plante plutôt rare en Famenne qui forme ici des plages assez étendues. Elles renferment aussi d'autres plantes comme la scutellaire toque (Scutellaria galericulata), le lycope d'Europe (Lycopus europaeus), ...
Dans les prairies de fauche, sur sols plus ou moins humides, on note divers graminoïdes comme la laîche cuivrée (Carex cuprina), la laîche distique (Carex disticha), la laîche hérissée (Carex hirta), le vulpin des prés (Alopecurus pratensis), la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), le fromental (Arrhenatherum elatius subsp. elatius), la canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa), la houlque velue (Holcus lanatus), la fléole des prés (Phleum pratense), le pâturin commun (Poa trivialis), et une belle représentation en dicotylées : céraiste commun (Cerastium fontanum subsp. vulgare), stellaire graminée (Stellaria graminea), gesse des prés (Lathyrus pratensis), géranium pied-de-pigeon (Geranium columbinum), millepertuis maculé (Hypericum maculatum), plantain lancéolé (Plantago lanceolata), renouée poivre d'eau (Persicaria hydropiper), oseille sauvage (Rumex acetosa), patience crépue (Rumex crispus), renoncule âcre (Ranunculus acris), renoncule rampante (Ranunculus repens), potentille des oies (Potentilla anserina), caille-lait blanc (Galium mollugo subsp. erectum), véronique des champs (Veronica arvensis), ...
Des fourrés sont présents ici et là, avec entre autres le chêne pédonculé (Quercus robur), le lierre terrestre (Glechoma hederacea), l'aubépine à un style (Crataegus monogyna), l'épilobe cilié (Epilobium ciliatum), la fougère femelle (Athyrium filix-femina), l'églantier commun (Rosa canina). Le ruisseau d'Heure est bord par un boisement linéaire de saules blancs (Salix alba), saules cendrés (Salix cinerea), aulnes glutineux (Alnus glutinosa) et peupliers hybrides (Populus x canadensis), ceux-ci ayant été exploités récemment (début 2018).