Cette zone humide frontalière avec le département français des Ardennes s'étend le long du ruisseau de la Tauminerie, entre les villages de Brûly et de Moulin-Manteau, coincée entre la route N920 et la toute nouvelle liaison autoroutière Reims-Charleroi.
Elle est constituée d'une mosaïque de végétations alluviales dont la principale est la mégaphorbiaie à reine des prés (Filipendula ulmaria) et angélique sauvage (Angelica sylvestris), dans laquelle on trouve aussi des éléments de prés de fauche humide à canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa) et bistorte (Persicaria bistorta), de jonçaies à jonc à tépales aigus (Juncus acutiflorus), de roselières à baldingère (Phalaris arundinacea) ou encore de bas-marais acides à laîche noire (Carex nigra), le tout ponctué de « boules » de saule à oreillettes (Salix aurita) et de saule cendré (Salix cinerea) témoignant de l'abandon plus ou moins ancien de ces anciennes prairies à litière.
Un relevé réalisé dans cette zone centrale le 20/07/2018 (E. Bisteau, C. Delannoy et J.-Y. Baugnée – SPW/DEMNA) a permis de noter près de 80 espèces végétales différentes, entre autre:
La reine des prés (Filipendula ulmaria), l'angélique sauvage (Angelica sylvestris), le saule à oreillette (Salix aurita) et son hybride avec le saule cendré (Salix x multinervis), la canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa), la bistorte (Persicaria bistorta), le jonc à tépales aigus (Juncus acutiflorus), la laîche noire (Carex nigra), l'aulne glutineux (Alnus glutinosa), le lotier des fanges (Lotus pedunculatus), la grande ortie (Urtica dioica), l'achillée sternutatoire (Achillea ptarmica), la vesce à épis (Vicia cracca), le céraiste commun (Cerastium fontanum), la renoncule rampante (Ranunculus repens), la stellaire graminée (Stellaria graminea), le jonc aggloméré (Juncus conglomeratus), le lycope d'Europe (Lycopus europaeus), le cirse des marais (Cirsium palustre), la valériane rampante (Valeriana repens), le liseron des haies (Calystegia sepium), la scutellaire toque (Scutellaria galericulata), le gaillet des fanges (Galium uliginosum), le gaillet des marais (Galium palustre), le gaillet gratteron (Galium aparine), le jonc épars (Juncus effusus), l'épilobe hirsute (Epilobium hirsutum), la potentille patte d'oie (Potentilla anserina), le galéopsis tétrahit (Galeopsis tetrahit), la lysimaque commune (Lysimachia vulgaris), la menthe des champs (Mentha arvensis), l'épilobe cilié (Epilobium ciliatum, la violette des marais (Viola palustris), l'alchémille vert-jaunâtre (Alchemilla xanthochlora), le petit rhinanthe (Rhinanthus minor), la baldingère (Phalaris arundinacea), l'iris jaune (Iris pseudacorus), l'épiaire des marais (Stachys palustris), la fleur de coucou (Lychnis flos-cuculi), le pâturin commun (Poa trivialis), la stellaire des sources (Stellaria alsine), le bident tripartite (Bidens tripartita), la glycérie flottante (Glyceria fluitans), le poivre d'eau (Persicaria hydropiper), le populage des marais (Caltha palustris), la petite douve (Ranunculus flammula), le scirpe des bois (Scirpus sylvaticus), le myosotis des marais (Myosotis scorpioides), le prunellier (Prunus spinosa), etc.
Une étroite galerie rivulaire formée d'aulne glutineux (Alnus glutinosa), de saules (Salix spp.) et d'autres feuillus souligne le cours du ruisseau. Un bosquet de peuplier tremble (Populus tremula) est également présent à proximité.
Suite à la construction de l'autoroute, le ruisseau a été en partie détourné et canalisé; dans les parties préservées poussent notamment des peuplements de potamot nageant (Potamogeton natans) et de callitriches (Callitriche sp.).
Des prés de fauche peu amendés traversés par des éléments bocagers occupent le versant gauche du vallon, en contact direct avec la zone humide. Le cortège floristique comporte le trèfle des prés (Trifolium pratense), le crépis des prés (Crepis biennis), le plantain lancéolé (Plantago lanceolata), l'alchémille glabre (Alchemilla vulgaris), le gaillet mou (Galium mollugo), le brome mou (Bromus hordeaceus), le bouton d'or (Ranunculus acris), la véronique petit-chêne (Veronica chamaedrys), la mauve musquée (Malva moschata), l'agrostis commun (Agrostis capillaris), la linaire commune (Linaria vulgaris), la porcelle enracinée (Hypochaeris radicata), la violette tricolore (Viola tricolor), la véronique des champs (Veronica arvensis), la patience des prés (Rumex acetosa), la centaurée jacée (Centaurea jacea s.l.), le grand boucage (Pimpinella major), la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum), l'anthrisque sauvage (Anthriscus sylvestris), le fromental (Arrhenatherum elatius), la houlque laineuse (Holcus lanatus), la berce spondyle (Heracleum sphondylium) , le pissenlit (Taraxacum officinale s.l.), etc.
Le chêne pédonculé (Quercus robur), l'aubépine à un style (Crataegus monogyna), le prunellier (Prunus spinosa) participent aux rideaux arborés et arbustifs, avec à leur pied quelques espèces de nardaies telles que la tormentille (Potentilla erecta), la gesse des montagnes (Lathyrus linifolius), l'achillée millefeuille (Achillea millefolium), la campanule à feuilles rondes (Campanula rotundifolia), la fétuque rouge (Festuca rubra), ...
L'intérêt faunistique de la zone humide du ruisseau de la Tauminerie reste à documenter, les données disponibles étant très fragmentaires en raison du fait que le site a été à ce jour très peu parcouru par les naturalistes.