La flore et la végétation de la fange aux Mochettes ont récemment fait l'objet d'une étude très complète (JACQUEMART et al., 2001).
D'après CHAMPLUVIER (1988), les groupements végétaux rencontrés sont les suivants:
- une tourbière haute à Eriophorum vaginatum et Sphagnum magellanicum ;
- une boulaie pubescente à Betula cf. carpatica ;
- un groupement à Carex paniculata ;
- un groupement à Phragmites australis et Dryopteris cristata ;
- un groupement à Molinia caerulea sur les zones de détourbage.
A quelques centaines de mètres au sud de la Fange aux Mochettes s'étend le Bois Saint-Jean, essentiellement enrésiné mais qui comprend plusieurs ilots feuillus intéressants, surtout de la hêtraie-chênaie dominée par Fagus sylvatica. C'est dans ce bois, au niveau du vallon de la Belle-Meuse, qu'a été trouvé Menegazzia terebrata, lichen en voie de disparition dans nos régions (MARGOT et al., 1975).
En mai 2009, plusieurs pieds de Botrychium lunaria ont été découverts dans la prairie de fauche appartenant à la RND (obs. F. Degrave).
La bryoflore de la Fange aux Mochettes a été inventoriée récemment par A. Sotiaux et coll. le 30 octobre 2013. A cette occasion, pas moins de 54 taxons y ont été reconnus.
Dans le boisement feuillu en lisière nord de la tourbière, les espèces suivantes ont été identifiées (en gras les taxons remarquables selon A. Sotiaux): Dicranoweisia cirrata, Hypnum cupressiforme, Orthotrichum affine, Cryphaea heteromalla, Pseudoscleropodium purum, Polytrichastrum formosum, Dicranum montanum, Dicranum scoparium, Brachythecium rutabulum, Plagiothecium succulentum, Ulota crispa, Ulota bruchii, Mnium hornum, Dicranella heteromalla, Eurhynchium striatum, Lophocolea bidentata, Sphagnum auriculatum, Kindbergia praelonga, Thuidium tamariscinum, Plagiothecium curvifolium, Dicranum tauricum, Lophocolea heterophylla, Campylopus pyriformis, Sphagnum palustre, Lepidozia reptans, Cephaloziella divaricata, Sphagnum fimbriatum, Polytrichum uliginosum, Tetraphis pellucida, Cephalozia connivens, Metzgeria furcata, Plagiothecium denticulatum, Sphagnum girgensohnii, Campylopus introflexus, Polytrichastrum longisetum, Dicranodontium denudatum, Campylopus flexuosus, Sanionia uncinata, Hypnum andoi, Plagiothecium laetum, Rhytidiadelphus loreus, Sphagnum russowii.
La tourbière haute proprement dite héberge un cortège moins diversifié: Ceratodon purpureus, Sphagnum cuspidatum, Polytrichum strictum, Dicranella cerviculata, Sphagnum fimbriatum, Sphagnum rubellum, Sphagnum magellanicum, Cephalozia connivens, Calypogeia fissa, Sphagnum fallax, Odontoschisma sphagni, Aulacomnium palustre, Pleurozium schreberi, Lophozia ventricosa.
La faune de la Fange aux Mochettes n'est que partiellement connue. La majorité des données disponibles concerne les oiseaux, les odonates et les papillons de jour. Les autres groupes taxonomiques restent à inventorier.
L'avifaune comprend diverses espèces intéressantes. Le tetras lyre (Tetrao tetrix) était signalé historiquement, les dernières observations datant des années 1980. La pie-grièche grise (Lanius excubitor), le tarier pâtre (Saxicola torquata), la locustelle tachetée (Locustella naevia), le pipit des arbres (Anthus trivialis), la pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) y nichent plus ou moins régulièrement et en petit nombre. En hiver, la bécassine des marais (Gallinago gallinago) et la sarcelle d'hiver sont régulières.
Les papillons de jour font l'objet de recensements plus ou moins réguliers depuis le milieu des années 1990. Au total, 27 espèces y ont été recensées dont certaines sont particulièrement abondantes, comme le cuivré écarlate (Lycaena hippothoe), élément rare et vulnérable de la faune wallonne.
Plus de 20 espèces de libellules ont été signalées sur la Fange aux Mochettes depuis le début des années 1990. Suite aux travaux de restauration effectués durant le projet Life Plateau des Tailles (2006-2010), le site fait l'objet d'un suivi odonatologique dans le cadre de l'after Life (MOTTE, 2015). Les principaux faits observés durant les deux dernières années (2013-2014) concernent les espèces suivantes:
- Aeshna juncea: confirmation de la présence de l'espèce, implantée depuis 2009 et observée chaque année depuis.
- Ischnura pumilio: confirmation de la présence de l'espèce, implantée depuis 2009, observée chaque année mais toujours en faible nombre.
- Leucorrhinia dubia: espèce apparue en 2010 mais qui n'avait plus été détectée en 2011 et 2012. L'observation de 2010 correspondait-elle à un individu erratique ? En 2013, ce sont plus de 40 individus qui ont été détecté contre 15 individus en 2014, indiquant une forte fluctuation de l'abondance.
- Libellula quadrimaculata: l'espèce est particulièrement abondante, avec pas moins d'une centaine de spécimens recensés en 2014.
La faune myrmécologique a été étudiée par GASPAR (1966) mais cet inventaire mériterait d'être actualisé.
Une étude des butineurs de Vaccinium uliginosum a été réalisée dans le cadre d'un travail de fin d'études par CHYZY (2009).