Le marais des Bannes est un petit site de moins de deux hectares s'étendant dans la plaine alluviale du Geer, à 250 m au sud de la rive droite de la rivière, entre les villages de Boirs et de Roclenge-sur-Geer, sur le territoire communal de Bassenge.
Il est limité au sud par une colline crayeuse ("Bois Moreau" sur la carte IGN) coupée en deux dans l'axe est-ouest par la ligne de chemin de fer Tongeren-Montzen. Au nord, le site est traversé par la rue des Bannes et longé un peu au-delà par la rue d'Once, deux voiries secondaires reliant les deux villages précités. Les habitations les plus proches se trouvent à moins de 60 m, tant du côté de Boirs que de Roclenge.
Se trouvant à la même altitude que le Geer (cote 75 m), le marais des Bannes est encore influencé par les crues du cours d'eau, malgré les nombreux travaux urbanistiques et hydrologiques que la vallée a subi au cours du temps.
Le Geer, rivière de 1ère catégorie, est large ici d'environ 5 m et coule dans l'axe ouest-est avant de s'orienter davantage vers le nord-est à partir de Wonck jusqu'à sa confluence avec la Meuse au niveau de Maastricht, dans le Limbourg néerlandais. A hauteur de Boirs, la plaine alluviale a une largeur d'environ 540 m et est limitée des deux côtés par des versants relativement abrupts dont la crête se situe vers 135 m d'altitude.
Le site se trouve en Hesbaye, dans le district phytogéographique brabançon et dans la région atlantique.
Le marais des Bannes est un petit site peu parcouru par les naturalistes et pour lequel on manque cruellement de données biologiques. D'après le dossier de demande d'agrément (Natagora, 2014), la zone noyau est constituée d'une aulnaie marécageuse sur sol mésotrophe, avec Alnus glutinosa largement dominant. Dans les secteurs moins humides apparaissent l'érable champêtre (Acer campestre), le frêne (Fraxinus excelsior), l'aubépine à un style (Crataegus monogyna) ou encore le groseillier rouge (Ribes rubrum).
L'intérêt majeur de l'endroit réside dans la présence d'une importante population de batraciens: quatre espèces peuvent être considérées comme reproductrices à l'heure actuelle: le crapaud commun (Bufo bufo), la grenouille rousse (Rana temporaria), le triton alpestre (Ichthyosaura alpestris) et le triton ponctué (Lissotriton vulgaris).
Trois autres espèces ont été signalées plus anciennement mais n'ont plus fait l'objet de mention ces dernières années, peut-être à cause d'un manque d'inventaire: il s'agit de la grenouille verte (Pelophylax kl. esculentus), du crapaud calamite (Bufo calamita) (encore observé en 2000) et du triton crêté (Triturus cristatus) (noté en 1989).